Cystite aiguë non compliquée : l’antibiothérapie est-elle vraiment nécessaire ?
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Cystite aiguë non compliquée : l’antibiothérapie est-elle vraiment nécessaire ?
Cystite aiguë non compliquée : l’antibiothérapie est-elle vraiment nécessaire ?
Les cystites non compliquées se traitent, selon les recommandations, par des antibiotiques en cure courte. Quelques travaux ont toutefois montré qu’environ la moitié des patientes recevant un placebo bénéficiaient aussi d’une disparition de leur symptomatologie au bout de 3 jours, remettant en question l’indication de l’antibiothérapie.
Cette fois, ce n’est pas au placebo mais à de l’ibuprofène qu’une étude compare l’antibiothérapie. Il s’agit en réalité d’une étude pilote, menée chez des médecins généralistes, dans le but d’évaluer la faisabilité, en médecine de ville, d’une étude de plus grande envergure sur le même sujet. La taille de cette étude est donc volontairement réduite, mais elle est randomisée, contrôlée, en double aveugle. Les médecins généralistes devaient inclure, après consentement, toutes les patientes se présentant avec une cystite simple et n’ayant pas de facteurs de risque de complications. Les scores symptomatiques étaient notés à l’inclusion, à J4, J7 et les patientes recontactées à J28 pour s’assurer de l’absence de rechute ou de complication. Les médecins avaient le libre choix de réaliser ou non un test à la bandelette urinaire le jour de l’inclusion.
Au total 69 patientes ont été incluses, 36 ont reçu de l’ibuprofène (3 x 400 mg par jour) et 33 de la ciprofloxacine (2 x 250 mg + 1 comprimé de placebo). A J4, 21 patientes sous ibuprofène (58,3 %) et 17 sous ciprofloxacine (51,5 %) n’avaient plus aucun symptôme. A J7, le nombre de patientes asymptomatiques avait augmenté dans les deux groupes, sans différence statistiquement significative, et environ les 2/3 des patientes étaient complètement soulagées. Au total 12 patientes sous ibuprofène (33,3 %) et 6 sous ciprofloxacine (18,2%) ont consulté à nouveau pendant la première semaine, pour un changement de traitement.
Les auteurs précisent que, si cette différence est notable, elle n’est pas significative pour un essai de cette taille.
Quant au suivi à 1 mois, il enregistre une rechute chez deux des patientes traitées par ibuprofène et chez une patiente traitée par antibiothérapie. Un nombre équivalent d’effets secondaires est signalé dans les deux groupes, aucun n’étant considéré comme grave.
Les auteurs concluent à une non-infériorité de l’ibuprofène par rapport à la ciprofloxacine dans le traitement de première intention de la cystite aiguë non compliquée. Ils rappellent que cet essai était dès le départ envisagé comme une étude-pilote et conviennent de la nécessité d’une étude de plus grande envergure, qui pourrait, si elle confirme ces résultats, poser la question d’une révision des recommandations. Face à l’augmentation des cas de résistance aux antibiotiques, l’optimisation de leur prescription est toujours d’actualité.
Dr Roseline Péluchon
Bleidorn J et coll. : Symptomatic treatment (ibuprofen) or antibiotics (ciprofloxacin) for uncomplicated urinary tract infection? - Results of a randomized controlled pilot trial. BMC Medicine 2010, 8:30 doi:10.1186/1741-7015-8-30
Les cystites non compliquées se traitent, selon les recommandations, par des antibiotiques en cure courte. Quelques travaux ont toutefois montré qu’environ la moitié des patientes recevant un placebo bénéficiaient aussi d’une disparition de leur symptomatologie au bout de 3 jours, remettant en question l’indication de l’antibiothérapie.
Cette fois, ce n’est pas au placebo mais à de l’ibuprofène qu’une étude compare l’antibiothérapie. Il s’agit en réalité d’une étude pilote, menée chez des médecins généralistes, dans le but d’évaluer la faisabilité, en médecine de ville, d’une étude de plus grande envergure sur le même sujet. La taille de cette étude est donc volontairement réduite, mais elle est randomisée, contrôlée, en double aveugle. Les médecins généralistes devaient inclure, après consentement, toutes les patientes se présentant avec une cystite simple et n’ayant pas de facteurs de risque de complications. Les scores symptomatiques étaient notés à l’inclusion, à J4, J7 et les patientes recontactées à J28 pour s’assurer de l’absence de rechute ou de complication. Les médecins avaient le libre choix de réaliser ou non un test à la bandelette urinaire le jour de l’inclusion.
Au total 69 patientes ont été incluses, 36 ont reçu de l’ibuprofène (3 x 400 mg par jour) et 33 de la ciprofloxacine (2 x 250 mg + 1 comprimé de placebo). A J4, 21 patientes sous ibuprofène (58,3 %) et 17 sous ciprofloxacine (51,5 %) n’avaient plus aucun symptôme. A J7, le nombre de patientes asymptomatiques avait augmenté dans les deux groupes, sans différence statistiquement significative, et environ les 2/3 des patientes étaient complètement soulagées. Au total 12 patientes sous ibuprofène (33,3 %) et 6 sous ciprofloxacine (18,2%) ont consulté à nouveau pendant la première semaine, pour un changement de traitement.
Les auteurs précisent que, si cette différence est notable, elle n’est pas significative pour un essai de cette taille.
Quant au suivi à 1 mois, il enregistre une rechute chez deux des patientes traitées par ibuprofène et chez une patiente traitée par antibiothérapie. Un nombre équivalent d’effets secondaires est signalé dans les deux groupes, aucun n’étant considéré comme grave.
Les auteurs concluent à une non-infériorité de l’ibuprofène par rapport à la ciprofloxacine dans le traitement de première intention de la cystite aiguë non compliquée. Ils rappellent que cet essai était dès le départ envisagé comme une étude-pilote et conviennent de la nécessité d’une étude de plus grande envergure, qui pourrait, si elle confirme ces résultats, poser la question d’une révision des recommandations. Face à l’augmentation des cas de résistance aux antibiotiques, l’optimisation de leur prescription est toujours d’actualité.
Dr Roseline Péluchon
Bleidorn J et coll. : Symptomatic treatment (ibuprofen) or antibiotics (ciprofloxacin) for uncomplicated urinary tract infection? - Results of a randomized controlled pilot trial. BMC Medicine 2010, 8:30 doi:10.1186/1741-7015-8-30
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