[Cours] Fiévre aigue chez l'enfant: orientation diagnostic
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[Cours] Fiévre aigue chez l'enfant: orientation diagnostic
Objectifs
Fièvre aiguë chez l'enfant
1. Décrire les principaux types de courbe thermique que l'on peut observer
chez le nouveau-né, le nourrisson et l'enfant.
2. Citer les signes d'accompagnement à rechercher par l'interrogatoire
et l'examen clinique devant une hyperthermie.
3. Citer les risques majeurs de l'hyperthermie chez le nourrisson.
4. Décrire le tableau de l'hyperthermie majeure, en connaître
le mode de survenue et les risques.
5. Décrire les explications à donner aux parents concernant
les mesures physiques permettant de lutter contre l'hyperthermie chez un nourrisson.
6. Prescrire une ou deux médications fébrifuges ainsi qu'une
thérapeutique préventive des convulsions au cours de l'hyperthermie.
Fièvre prolongée
1. Définir une fièvre prolongée.
2. Décrire l'interrogatoire des parents devant une fièvre prolongée
de l'enfant.
3. Citer les examens complémentaires minimum à demander en
cas de fièvre prolongée.
4. Définir la thermopathomimie et en donner les moyens de diagnostic.
5. Enumérer les principales causes de fièvre prolongée
chez le nourrisson et en donner les principaux signes cliniques et biologiques
qui en permettent le diagnostic.
1 La fièvre aiguë chez l'enfant
Symptôme très fréquent chez le nourrisson et l'enfant, la
fièvre exige une double démarche : diagnostique impérativement
guidée par un examen clinique (et O.R.L) complet qui orientera éventuellement
les investigations complémentaires (biologiques et/ou radiologiques),
thérapeutique, parfois urgente, car le symptôme fièvre
peut avoir des conséquences graves chez le nourrisson. Il n'existe pas
de parallélisme obligatoire entre l'importance de la fièvre et
la gravité de l'affection causale, notamment en période néonatale.
Si son étiologie la plus fréquente demeure l'infection, grave
ou bénigne, bactérienne ou virale, la fièvre n'est pas
toujours d'origine infectieuse : il est aussi en pédiatrie des fièvre
métaboliques, inflammatoires ou néoplasiques.
1.1 Caractères en fonction de l'âge
- Chez le nouveau-né, la fièvre peut faire défaut
dans les infections graves au cours desquelles on peut observer au contraire
une hypothermie.
- Chez le nourrisson, l'hyperthermie peut constituer un risque neurologique
et vital, quelle que soit son étiologie (Cf A - IV).
- Mieux supportée par l'enfant, elle pourra affecter différentes
types : accès brefs ou fièvre prolongée épousant
des allures variables : simple fébricule, fièvre en plateau, oscillante,
ondulante, intermittente, rémittente, palustre ou pseudopalustre, désarticulée,
voire hectique.
Outre son niveau, sa durée et son allure, on en précisera le
mode d'installation (brutal ou progressif) et sa tolérance.
1.2 Signes d'accompagnement
Ils seront pris en considération : frissons traduisant des décharges
bactériémiques ou une suppuration profonde, douleurs (rachialgies
ou myalgies), sueurs, altération de l'état général,
amaigrissement, asthénie,...
La symptomatologie fonctionnelle pourra orienter vers une localisation : dysphagie,
toux et/ou dyspnée, troubles digestifs, arthralgies, syndrome méningé,
signes fonctionnels urinaires,...
L'examen complet, appareil par appareil, devra s'attacher à rechercher
les signes d'une localisation infectieuse (O.R.L notamment).
1.3 Conséquences et principaux signes
La gravité de l'hyperthermie réside dans le risque de voir survenir,
surtout chez le nourrisson, deux complications : la déshydratation et/ou
les convulsions.
1.3.1 La déshydration
Elle peut survenir en dehors de toute perte par vomissements et/ou diarrhée.
On estime la perte d'eau liée à l'hyperthermie de l'ordre de 80
ml/m²/degré au-dessus de 37°. Cette perte sera souvent aggravée
par un défaut d'hydradation (manque d'apport, refus de boire). Le plus
souvent, les troubles digestifs associés aggravent rapidement cette déshydratation.
1.3.2 Les convulsions hyperthermiques (6 à 7% des enfants)
La brutalité du décalage thermique en est responsable chez les
nourrissons prédisposés ; elle réclame un traitement symptomatique
d'urgence et ultérieurement une thérapeutique préventive
(cf. convulsions hyperthermiques).
1.4 L'hyperthermie majeure
Elle réalise un tableau gravissime survenant surtout chez un nourrisson
de moins de six mois, aussi bien en hiver qu'en été. A l'occasion
d'une infection banale (rhinopharyngite,...), le nourrisson est retrouvé,
le plus souvent le matin, en état de mal convulsif, inconscient ; sa
température atteint 41° voire 42°. L'état de collapsus
est attesté par une chute de la tension artérielle, une abolition
des pouls périphériques, une lenteur à la recoloration
des extrémités, une oligurie,. Un syndrome hémorragique,
traduisant une C.I.V.D et/ou une atteinte hépatique, peut compliquer
ce tableau. Malgré la mise en oeuvre de moyens de réanimation,
l'issue fatale est à redouter, précédée par un syndrome
de décérébration ; la survie n'est le plus souvent observée
qu'au prix de lourdes séquelles neurologiques.
C'est dire l'importance des mesures préventives visant à éviter
ces hyperthermies chez le nourrisson et la nécessité de réduire
au maximum la durée de toute hyperthermie à cet âge.
1.5 Traitement de la fièvre
La fièvre réclame donc, chez le nourrisson, un traitement symptomatique
indépendant de la thérapeutique de l'affection causale.
1.5.1 Mesure d'hygiène et moyens physiques :
- déshabillage : enfant
dévêtu et si possible dans une pièce qui ne dépasse
pas 20°C.
- bain tiède à
une température initiale inférieure à 2°C à
celle de la température de l'enfant. Les cheveux de l'enfant doivent
être mouillés.
- hydratation suffisante : apport
supplémentaire de boissons, en particulier nocturne.
1.5.2 Traitement médicamenteux :
- l'aspirine : 60 à
80 mg/kg/j en 4 à 6 prises. La voie orale est préférable.
Le traitement continu est nécessaire pour éviter les poussées
hyperthermiques. L'absorption par voie rectale est incomplète (posologie
de 20/mg/kg toutes les 8 heures). L'indication de la voie parentérale
est celle de l'urgence et de la sévérité (10 à 20
mg/kg, 3 à 4 fois par jour).
- le paracétamol
: 60 mg/kg/j en 4 prises. La voie orale est préférable, mais
la voie rectale est possible. La voie injectable (Prodafalgan), peut
être administrée à des posologies de 60 mg/kg/j en 4 prises,
ce qui correspond à une posologie quotidienne de 30 mg/kg/j de paracétamol.
La toxicité respective de ces deux produits est encore discutée.
L'aspirine a été incriminée comme l'un des facteurs susceptibles
d'induire un syndrome de Reye et les risques du paracétamol ont été
sous-estimés. Il faut se méfier des automédications.
L'association d'aspirine et de paracétamol en prescription simultanée
ou alternée est largement réalisée mais en fait discutable.
- le Diazépam (Valium)
: 0,5 mg/kg en intra-rectal lors d'une convulsion fébrile.
2 La fièvre prolongée
2.1 Définitions et diagnostic
Définie par la constatation d'une température centrale supérieure
à 37°5 le matin et/ou 37°8 le soir (dans les conditions basales
de repos), évoluant depuis au moins une semaine, la fièvre prolongée
chez l'enfant exige :
- un interrogatoire très rigoureux : mode de prise de température
(par les parents ou non), type de fièvre, régime alimentaire
s'il s'agit d'un nourrisson, retentissement sur l'état général,
symptomatologie fonctionnelle d'accompagnement, contage possible dans l'entourage,
traitements éventuellement institués, vaccination BCG et état
de l'allergie tuberculinique...
- un examen clinique complet et minutieux comportant obligatoirement
un examen O.R.L et un toucher rectal.
- des examens complémentaires minimum : VS, hémogramme,
culot urinaire, radiographie du thorax, réactions tuberculiniques,
et d'autres guidés par la clinique (hémoculture, tests inflammatoires,
séro-diagnostics,...).
A ce stade, il faudra se poser deux questions :
- La fièvre est-elle authentique ? C'est-à-dire éliminer
une thermopathomimie : exclusivement observée chez l'enfant d'âge
scolaire, plus souvent fille que garçon, en s'aidant du contrôle
des prises thermiques, du caractère normal des examens complémentaires
et en sachant qu'un tel diagnostic débouchera le plus souvent sur une
investigation et/ou une prise en charge psychothérapique.
- La fièvre est-elle organique ?
2.2 Etiologie
La démarche étiologique d'une fièvre prolongée se
pose différemment selon qu'il s'agit :
2.2.1 d'un nourrisson
2.2.1.1 L'infection
est de loin la cause la plus fréquente : respiratoire, virale ou bactérienne
: rhinopharyngite, adénoïdite compliquée ou non d'otite moyenne
voire d'antrite. Toute fièvre inexpliquée du nourrisson implique
la recherche d'une infection urinaire (cf. cours). Plus rarement, il s'agira
d'une primo infection tuberculeuse ou d'une fièvre typhoïde.
2.2.1.2 Les fièvres métaboliques
Elles ne sont pas exceptionnelles à cet âge : déshydratation
au cours d'une gastro-entérite (virale ou bactérienne), d'un coup
de chaleur, d'une mucoviscidose, d'un exceptionnel diabète insipide.
Mais aussi fièvre du lait sec, observée avec le lait concentré
sucré ou les laits en poudre, lorsque la concentration est excessive
: la simple correction de la ration hydrique entraîne la normalisation
de la température. Fièvre carentielle : l'hyperthermie fait partie
du tableau du scorbut infantile et à un moindre degré de la carence
martiale. Enfin, l'hypervitaminose D au cours de laquelle s'associent anorexie,
soif et vomissements.
2.2.1.3 Les fièvres d'origine neurologique
Elles sont relativement rares chez le nourrisson : dérèglement
thermique chez certains encéphalopathes ou chez des nourrissons porteurs
de malformations cérébrales. En fait, c'est surtout l'hématome
sous-dural chronique qu'il faut savoir évoquer (cf. cours) ; le diagnostic
sera étayé par l'augmentation de volume du crâne, l'hémorragie
au fond d'oeil, la ponction à l'angle externe de la fontanelle et/ou
l'examen scanographique.
2.2.1.4 Le syndrome de Kawasaki
D'étiologie inconnue, mais très proche du tableau de périartérite
noueuse du nourrisson, associe une hyperthermie prolongée, un exanthème
avec glossite et chéilite, une adénomégalie : son pronostic
est conditionné par le risque de complications cardiovasculaires (anévrismes
coronariens et mort subite).
2.2.2 Chez l'enfant
L'éventail étiologique est beaucoup plus vaste et toujours dominé
par :
2.2.2.1 l'infection
Malgré la régression de l'endémie bacillaire, toujours
penser à une primo-infection tuberculeuse (contage - radios poumons
- intradermoréaction). Les infections O.R.L demeurent fréquentes
à cet âge et les sinusites surtout maxillaires doivent être
systématiquement recherchées (radiographie). Les pneumopathies,
bactériennes ou virales, peuvent être muettes ou pauvres dans leur
symptomatologie fonctionnelle et physique : nécessité d'un cliché
pulmonaire. La typhoïde (du retour de vacances...), la brucellose
(rare chez l'enfant) : suspectées sur des arguments cliniques, trouveront
leur confirmation, suivant le stade évolutif, dans les hémocultures
et/ou le séro-diagnostic. Le R.A.A (voir cours) est une infection inflammatoire
(VS, fibrinémie, tests inflammatoires) post-streptococcique (ASL) susceptible
d'entraîner des complications cardiaques (auscultation - ECG) nécessitant
un traitement curatif (Prednisone + Pénicilline) suivi d'une prophylaxie
des rechutes (EXTENCILLINE ou ORACILLINE). L'endocardite dont le diagnostic
repose sur les hémocultures chez un enfant porteur d'une cardiopathie
congénitale ou d'une valvulopathie rhumatismale. L'abcès cérébral,
succédant à une infection ORL ou favorisé par une cardiopathie
congénitale cyanogène, dont le diagnostic repose sur la clinique,
les signes biologiques, le fond d'oeil, l'E.E.G et l'examen scanographique cérébral.
Parmi les infections virales, les plus courantes, responsables de
fièvre prolongée chez l'enfant, on pensera à l'hépatite
(surtout à virus A), le diagnostic est facile s'il existe un ictère
et/ou une cholalurie ; les formes anictériques étant dépistées
par l'élévation du taux des transaminases. La mononucléose
infectieuse, due au virus d'Epstein-Barr, associe à la fièvre,
dans sa forme habituelle, une angine avec polyadénopathie et splénomégalie
; le diagnostic évoqué par la formule sanguine (syndrome mononucléosique)
repose sur la M.N.I test et la réaction de Paul-Bunnel et Davidsohn.
La maladie des inclusions cytomégaliques, le plus souvent asymptomatique,
peut déterminer un syndrome fébrile avec infection respiratoire
haute et polyadénopathie également responsable d'un syndrome
mononucléosique ; le sérodiagnostic en fera la preuve.
2.2.2.2 Les parasitoses
Responsables de fièvre prolongée chez l'enfant : la toxoplasmose
acquise peut déterminer une polyadénopathie fébrile avec
asthénie et parfois exanthème ; l'atteinte biologique hépatique
est fréquente, le syndrome mononucléosique inconstant ; la sérologie
en assure le diagnostic. Le paludisme (cf. C-V) sera suspecté
de parti pris chez tout sujet fébricitant, venant d'une zone impaludée
(voyage, migrant,...) et on demandera une recherche de l'hématozoaire
(frottis sanguin ou goutte épaisse). La distomatose hépatique,
le syndrome de Viscéral larva migrans (toxocarose) seront évoqués
sur la constatation d'une hyperéosinophilie et confirmé par l'immunodiagnostic
parasitaire correspondant. Le Kala-Azar (leishmaniose viscérale)
associe chez un nourrisson ou un jeune enfant ayant séjourné en
zone d'endémie (sud de la France, pourtour du bassin méditerranéen,
Portugal.), une altération fébrile de l'état général
avec importante splénomégalie et hépato-adénomégalie
; anémie, leucopénie, thrombopénie, hyperprotidémie
et hypergammaglobulinémie. La certitude diagnostique est apportée
par la mise en évidence des leishmanies au myélogramme ; des anticorps
peuvent être recherchés par méthode immunologique. En l'absence
de diagnostic et de traitement (Glucantime ; Lomidine) l'évolution est
constamment mortelle en quelques mois.
2.2.2.3 Les affections malignes
- la leucose aiguë lymphoblastique
peut évoluer initialement sous le masque d'une fièvre isolée
sans modification importante de l'hémogramme ; il est donc important
de rechercher des manifestations osseuses (cliniques et/ou radiologiques), une
pâleur, une splénomégalie et/ou une intumescence ganglionnaire
même modérée ; au moindre doute, toujours demander un myéologramme
qu'il faut parfois répéter.
- Plus rare chez l'enfant,
la maladie d'Hodgkin associe une fièvre au long cours, des adénopathies
superficielles et profondes, médiastinales. Le diagnostic repose, comme
pour les lymphomes non hodgkiniens, sur l'examen anatomopathologique d'un
ganglion périphérique.
- Les tumeurs malignes
peuvent être responsables de fièvre prolongée. Après
l'âge d'un an, le neuroblastome est métastasique dans la moitié
des cas et se révèle souvent par une fièvre et une altération
de l'état général.
2.2.2.4 Les collagénoses
Constamment fébriles, elles sont d'inégale fréquence chez
l'enfant :
- Le L.E.A.D. est
rare, associant une altération fébrile de l'état général,
un syndrome polyarticulaire et des signes cutanés ainsi que des localisations
viscérales diverses, rénales notamment, qui règlent le
pronostic. On recherchera les cellules L.E., les anticorps antinucléaires,
anti-DNA...
- La périartérite
noueuse, affection aux masques multiples, d'observation peu fréquente
en pédiatrie, associe également une altération fébrile
de l'état général et des atteintes viscérales
(nerveuses, cardiovasculaires, rénales) ; l'importante accélération
de la VS, une hyperleucocytose avec polynucléose majeure, hypergammablobulinémie
orienteront le diagnostic qui ne pourra être affirmé que par
la découverte de lésions de nécrose fibrinoïde au
niveau des artérioles à la biopsie musculo-cutanée. Rappelons
les similitudes existant entre la forme du nourrisson et le syndrome de Kawasaki.
- La dermatomyosite
de l'enfant, modérément et inconstamment fébrile, associe
surtout un syndrome cutanéo-muqueux et des signes musculaires très
évocateurs du diagnostic qui trouvera sa confirmation dans les signes
électromyographiques et les données de la biopsie musculocutanée.
- moins exceptionnels, les
rhumatismes chroniques de l'enfant peuvent débuter par un tableau
fébrile important et réaliser une forme clinique très
systémique (maladie de STILL) associant à l'hyperthermie prolongée
et à l'atteinte articulaire, une hépatosplénomégalie,
des adénopathies, parfois des rashs. L'atteinte cardiaque est possible
; le diagnostic repose sur la positivité des tests inflammatoires et
immunologiques ; le recours à la ponction articulaire et/ou à
la biopsie synoviale peut être requis dans les formes de diagnostic
difficile.
- Le syndrome de WISSLER-FANCONI
se caractérise par des poussées fébriles élevées
et intermittentes, généralement bien supportées chez
un enfant de 2 à 10 ans, associées à des rashs cutanés
et à des manifestations articulaires fugaces (arthralgies), une splénomégalie
et des adénomégalies peuvent se voir. Les poussées fébriles
s'accompagnent d'accélération de la VS et d'hyperleucocytose
importante. L'évolution se fait par poussées, parfois marquée
par l'apparition ultérieure d'un rhumatisme chronique.
Institut Mère-Enfant, annexe pédiatrique, Hopital sud,
BP 56129, 35056 Rennes Cedex 2
Fièvre aiguë chez l'enfant
1. Décrire les principaux types de courbe thermique que l'on peut observer
chez le nouveau-né, le nourrisson et l'enfant.
2. Citer les signes d'accompagnement à rechercher par l'interrogatoire
et l'examen clinique devant une hyperthermie.
3. Citer les risques majeurs de l'hyperthermie chez le nourrisson.
4. Décrire le tableau de l'hyperthermie majeure, en connaître
le mode de survenue et les risques.
5. Décrire les explications à donner aux parents concernant
les mesures physiques permettant de lutter contre l'hyperthermie chez un nourrisson.
6. Prescrire une ou deux médications fébrifuges ainsi qu'une
thérapeutique préventive des convulsions au cours de l'hyperthermie.
Fièvre prolongée
1. Définir une fièvre prolongée.
2. Décrire l'interrogatoire des parents devant une fièvre prolongée
de l'enfant.
3. Citer les examens complémentaires minimum à demander en
cas de fièvre prolongée.
4. Définir la thermopathomimie et en donner les moyens de diagnostic.
5. Enumérer les principales causes de fièvre prolongée
chez le nourrisson et en donner les principaux signes cliniques et biologiques
qui en permettent le diagnostic.
1 La fièvre aiguë chez l'enfant
Symptôme très fréquent chez le nourrisson et l'enfant, la
fièvre exige une double démarche : diagnostique impérativement
guidée par un examen clinique (et O.R.L) complet qui orientera éventuellement
les investigations complémentaires (biologiques et/ou radiologiques),
thérapeutique, parfois urgente, car le symptôme fièvre
peut avoir des conséquences graves chez le nourrisson. Il n'existe pas
de parallélisme obligatoire entre l'importance de la fièvre et
la gravité de l'affection causale, notamment en période néonatale.
Si son étiologie la plus fréquente demeure l'infection, grave
ou bénigne, bactérienne ou virale, la fièvre n'est pas
toujours d'origine infectieuse : il est aussi en pédiatrie des fièvre
métaboliques, inflammatoires ou néoplasiques.
1.1 Caractères en fonction de l'âge
- Chez le nouveau-né, la fièvre peut faire défaut
dans les infections graves au cours desquelles on peut observer au contraire
une hypothermie.
- Chez le nourrisson, l'hyperthermie peut constituer un risque neurologique
et vital, quelle que soit son étiologie (Cf A - IV).
- Mieux supportée par l'enfant, elle pourra affecter différentes
types : accès brefs ou fièvre prolongée épousant
des allures variables : simple fébricule, fièvre en plateau, oscillante,
ondulante, intermittente, rémittente, palustre ou pseudopalustre, désarticulée,
voire hectique.
Outre son niveau, sa durée et son allure, on en précisera le
mode d'installation (brutal ou progressif) et sa tolérance.
1.2 Signes d'accompagnement
Ils seront pris en considération : frissons traduisant des décharges
bactériémiques ou une suppuration profonde, douleurs (rachialgies
ou myalgies), sueurs, altération de l'état général,
amaigrissement, asthénie,...
La symptomatologie fonctionnelle pourra orienter vers une localisation : dysphagie,
toux et/ou dyspnée, troubles digestifs, arthralgies, syndrome méningé,
signes fonctionnels urinaires,...
L'examen complet, appareil par appareil, devra s'attacher à rechercher
les signes d'une localisation infectieuse (O.R.L notamment).
1.3 Conséquences et principaux signes
La gravité de l'hyperthermie réside dans le risque de voir survenir,
surtout chez le nourrisson, deux complications : la déshydratation et/ou
les convulsions.
1.3.1 La déshydration
Elle peut survenir en dehors de toute perte par vomissements et/ou diarrhée.
On estime la perte d'eau liée à l'hyperthermie de l'ordre de 80
ml/m²/degré au-dessus de 37°. Cette perte sera souvent aggravée
par un défaut d'hydradation (manque d'apport, refus de boire). Le plus
souvent, les troubles digestifs associés aggravent rapidement cette déshydratation.
1.3.2 Les convulsions hyperthermiques (6 à 7% des enfants)
La brutalité du décalage thermique en est responsable chez les
nourrissons prédisposés ; elle réclame un traitement symptomatique
d'urgence et ultérieurement une thérapeutique préventive
(cf. convulsions hyperthermiques).
1.4 L'hyperthermie majeure
Elle réalise un tableau gravissime survenant surtout chez un nourrisson
de moins de six mois, aussi bien en hiver qu'en été. A l'occasion
d'une infection banale (rhinopharyngite,...), le nourrisson est retrouvé,
le plus souvent le matin, en état de mal convulsif, inconscient ; sa
température atteint 41° voire 42°. L'état de collapsus
est attesté par une chute de la tension artérielle, une abolition
des pouls périphériques, une lenteur à la recoloration
des extrémités, une oligurie,. Un syndrome hémorragique,
traduisant une C.I.V.D et/ou une atteinte hépatique, peut compliquer
ce tableau. Malgré la mise en oeuvre de moyens de réanimation,
l'issue fatale est à redouter, précédée par un syndrome
de décérébration ; la survie n'est le plus souvent observée
qu'au prix de lourdes séquelles neurologiques.
C'est dire l'importance des mesures préventives visant à éviter
ces hyperthermies chez le nourrisson et la nécessité de réduire
au maximum la durée de toute hyperthermie à cet âge.
1.5 Traitement de la fièvre
La fièvre réclame donc, chez le nourrisson, un traitement symptomatique
indépendant de la thérapeutique de l'affection causale.
1.5.1 Mesure d'hygiène et moyens physiques :
- déshabillage : enfant
dévêtu et si possible dans une pièce qui ne dépasse
pas 20°C.
- bain tiède à
une température initiale inférieure à 2°C à
celle de la température de l'enfant. Les cheveux de l'enfant doivent
être mouillés.
- hydratation suffisante : apport
supplémentaire de boissons, en particulier nocturne.
1.5.2 Traitement médicamenteux :
- l'aspirine : 60 à
80 mg/kg/j en 4 à 6 prises. La voie orale est préférable.
Le traitement continu est nécessaire pour éviter les poussées
hyperthermiques. L'absorption par voie rectale est incomplète (posologie
de 20/mg/kg toutes les 8 heures). L'indication de la voie parentérale
est celle de l'urgence et de la sévérité (10 à 20
mg/kg, 3 à 4 fois par jour).
- le paracétamol
: 60 mg/kg/j en 4 prises. La voie orale est préférable, mais
la voie rectale est possible. La voie injectable (Prodafalgan), peut
être administrée à des posologies de 60 mg/kg/j en 4 prises,
ce qui correspond à une posologie quotidienne de 30 mg/kg/j de paracétamol.
La toxicité respective de ces deux produits est encore discutée.
L'aspirine a été incriminée comme l'un des facteurs susceptibles
d'induire un syndrome de Reye et les risques du paracétamol ont été
sous-estimés. Il faut se méfier des automédications.
L'association d'aspirine et de paracétamol en prescription simultanée
ou alternée est largement réalisée mais en fait discutable.
- le Diazépam (Valium)
: 0,5 mg/kg en intra-rectal lors d'une convulsion fébrile.
2 La fièvre prolongée
2.1 Définitions et diagnostic
Définie par la constatation d'une température centrale supérieure
à 37°5 le matin et/ou 37°8 le soir (dans les conditions basales
de repos), évoluant depuis au moins une semaine, la fièvre prolongée
chez l'enfant exige :
- un interrogatoire très rigoureux : mode de prise de température
(par les parents ou non), type de fièvre, régime alimentaire
s'il s'agit d'un nourrisson, retentissement sur l'état général,
symptomatologie fonctionnelle d'accompagnement, contage possible dans l'entourage,
traitements éventuellement institués, vaccination BCG et état
de l'allergie tuberculinique...
- un examen clinique complet et minutieux comportant obligatoirement
un examen O.R.L et un toucher rectal.
- des examens complémentaires minimum : VS, hémogramme,
culot urinaire, radiographie du thorax, réactions tuberculiniques,
et d'autres guidés par la clinique (hémoculture, tests inflammatoires,
séro-diagnostics,...).
A ce stade, il faudra se poser deux questions :
- La fièvre est-elle authentique ? C'est-à-dire éliminer
une thermopathomimie : exclusivement observée chez l'enfant d'âge
scolaire, plus souvent fille que garçon, en s'aidant du contrôle
des prises thermiques, du caractère normal des examens complémentaires
et en sachant qu'un tel diagnostic débouchera le plus souvent sur une
investigation et/ou une prise en charge psychothérapique.
- La fièvre est-elle organique ?
- l'exercice musculaire peut être responsable de fièvre par
augmentation de la thermogenèse (nécessité de prendre
la température dans les conditions de repos). - la thermolyse est parfois débordée (chauffage excessif)
ou congénitalement déficiente (dysplasie anhidrotique), - enfin, il est des fièvres iatrogènes (pénicilline,
anticomitiaux,...).
2.2 Etiologie
La démarche étiologique d'une fièvre prolongée se
pose différemment selon qu'il s'agit :
2.2.1 d'un nourrisson
2.2.1.1 L'infection
est de loin la cause la plus fréquente : respiratoire, virale ou bactérienne
: rhinopharyngite, adénoïdite compliquée ou non d'otite moyenne
voire d'antrite. Toute fièvre inexpliquée du nourrisson implique
la recherche d'une infection urinaire (cf. cours). Plus rarement, il s'agira
d'une primo infection tuberculeuse ou d'une fièvre typhoïde.
2.2.1.2 Les fièvres métaboliques
Elles ne sont pas exceptionnelles à cet âge : déshydratation
au cours d'une gastro-entérite (virale ou bactérienne), d'un coup
de chaleur, d'une mucoviscidose, d'un exceptionnel diabète insipide.
Mais aussi fièvre du lait sec, observée avec le lait concentré
sucré ou les laits en poudre, lorsque la concentration est excessive
: la simple correction de la ration hydrique entraîne la normalisation
de la température. Fièvre carentielle : l'hyperthermie fait partie
du tableau du scorbut infantile et à un moindre degré de la carence
martiale. Enfin, l'hypervitaminose D au cours de laquelle s'associent anorexie,
soif et vomissements.
2.2.1.3 Les fièvres d'origine neurologique
Elles sont relativement rares chez le nourrisson : dérèglement
thermique chez certains encéphalopathes ou chez des nourrissons porteurs
de malformations cérébrales. En fait, c'est surtout l'hématome
sous-dural chronique qu'il faut savoir évoquer (cf. cours) ; le diagnostic
sera étayé par l'augmentation de volume du crâne, l'hémorragie
au fond d'oeil, la ponction à l'angle externe de la fontanelle et/ou
l'examen scanographique.
2.2.1.4 Le syndrome de Kawasaki
D'étiologie inconnue, mais très proche du tableau de périartérite
noueuse du nourrisson, associe une hyperthermie prolongée, un exanthème
avec glossite et chéilite, une adénomégalie : son pronostic
est conditionné par le risque de complications cardiovasculaires (anévrismes
coronariens et mort subite).
2.2.2 Chez l'enfant
L'éventail étiologique est beaucoup plus vaste et toujours dominé
par :
2.2.2.1 l'infection
Malgré la régression de l'endémie bacillaire, toujours
penser à une primo-infection tuberculeuse (contage - radios poumons
- intradermoréaction). Les infections O.R.L demeurent fréquentes
à cet âge et les sinusites surtout maxillaires doivent être
systématiquement recherchées (radiographie). Les pneumopathies,
bactériennes ou virales, peuvent être muettes ou pauvres dans leur
symptomatologie fonctionnelle et physique : nécessité d'un cliché
pulmonaire. La typhoïde (du retour de vacances...), la brucellose
(rare chez l'enfant) : suspectées sur des arguments cliniques, trouveront
leur confirmation, suivant le stade évolutif, dans les hémocultures
et/ou le séro-diagnostic. Le R.A.A (voir cours) est une infection inflammatoire
(VS, fibrinémie, tests inflammatoires) post-streptococcique (ASL) susceptible
d'entraîner des complications cardiaques (auscultation - ECG) nécessitant
un traitement curatif (Prednisone + Pénicilline) suivi d'une prophylaxie
des rechutes (EXTENCILLINE ou ORACILLINE). L'endocardite dont le diagnostic
repose sur les hémocultures chez un enfant porteur d'une cardiopathie
congénitale ou d'une valvulopathie rhumatismale. L'abcès cérébral,
succédant à une infection ORL ou favorisé par une cardiopathie
congénitale cyanogène, dont le diagnostic repose sur la clinique,
les signes biologiques, le fond d'oeil, l'E.E.G et l'examen scanographique cérébral.
Parmi les infections virales, les plus courantes, responsables de
fièvre prolongée chez l'enfant, on pensera à l'hépatite
(surtout à virus A), le diagnostic est facile s'il existe un ictère
et/ou une cholalurie ; les formes anictériques étant dépistées
par l'élévation du taux des transaminases. La mononucléose
infectieuse, due au virus d'Epstein-Barr, associe à la fièvre,
dans sa forme habituelle, une angine avec polyadénopathie et splénomégalie
; le diagnostic évoqué par la formule sanguine (syndrome mononucléosique)
repose sur la M.N.I test et la réaction de Paul-Bunnel et Davidsohn.
La maladie des inclusions cytomégaliques, le plus souvent asymptomatique,
peut déterminer un syndrome fébrile avec infection respiratoire
haute et polyadénopathie également responsable d'un syndrome
mononucléosique ; le sérodiagnostic en fera la preuve.
2.2.2.2 Les parasitoses
Responsables de fièvre prolongée chez l'enfant : la toxoplasmose
acquise peut déterminer une polyadénopathie fébrile avec
asthénie et parfois exanthème ; l'atteinte biologique hépatique
est fréquente, le syndrome mononucléosique inconstant ; la sérologie
en assure le diagnostic. Le paludisme (cf. C-V) sera suspecté
de parti pris chez tout sujet fébricitant, venant d'une zone impaludée
(voyage, migrant,...) et on demandera une recherche de l'hématozoaire
(frottis sanguin ou goutte épaisse). La distomatose hépatique,
le syndrome de Viscéral larva migrans (toxocarose) seront évoqués
sur la constatation d'une hyperéosinophilie et confirmé par l'immunodiagnostic
parasitaire correspondant. Le Kala-Azar (leishmaniose viscérale)
associe chez un nourrisson ou un jeune enfant ayant séjourné en
zone d'endémie (sud de la France, pourtour du bassin méditerranéen,
Portugal.), une altération fébrile de l'état général
avec importante splénomégalie et hépato-adénomégalie
; anémie, leucopénie, thrombopénie, hyperprotidémie
et hypergammaglobulinémie. La certitude diagnostique est apportée
par la mise en évidence des leishmanies au myélogramme ; des anticorps
peuvent être recherchés par méthode immunologique. En l'absence
de diagnostic et de traitement (Glucantime ; Lomidine) l'évolution est
constamment mortelle en quelques mois.
2.2.2.3 Les affections malignes
- la leucose aiguë lymphoblastique
peut évoluer initialement sous le masque d'une fièvre isolée
sans modification importante de l'hémogramme ; il est donc important
de rechercher des manifestations osseuses (cliniques et/ou radiologiques), une
pâleur, une splénomégalie et/ou une intumescence ganglionnaire
même modérée ; au moindre doute, toujours demander un myéologramme
qu'il faut parfois répéter.
- Plus rare chez l'enfant,
la maladie d'Hodgkin associe une fièvre au long cours, des adénopathies
superficielles et profondes, médiastinales. Le diagnostic repose, comme
pour les lymphomes non hodgkiniens, sur l'examen anatomopathologique d'un
ganglion périphérique.
- Les tumeurs malignes
peuvent être responsables de fièvre prolongée. Après
l'âge d'un an, le neuroblastome est métastasique dans la moitié
des cas et se révèle souvent par une fièvre et une altération
de l'état général.
2.2.2.4 Les collagénoses
Constamment fébriles, elles sont d'inégale fréquence chez
l'enfant :
- Le L.E.A.D. est
rare, associant une altération fébrile de l'état général,
un syndrome polyarticulaire et des signes cutanés ainsi que des localisations
viscérales diverses, rénales notamment, qui règlent le
pronostic. On recherchera les cellules L.E., les anticorps antinucléaires,
anti-DNA...
- La périartérite
noueuse, affection aux masques multiples, d'observation peu fréquente
en pédiatrie, associe également une altération fébrile
de l'état général et des atteintes viscérales
(nerveuses, cardiovasculaires, rénales) ; l'importante accélération
de la VS, une hyperleucocytose avec polynucléose majeure, hypergammablobulinémie
orienteront le diagnostic qui ne pourra être affirmé que par
la découverte de lésions de nécrose fibrinoïde au
niveau des artérioles à la biopsie musculo-cutanée. Rappelons
les similitudes existant entre la forme du nourrisson et le syndrome de Kawasaki.
- La dermatomyosite
de l'enfant, modérément et inconstamment fébrile, associe
surtout un syndrome cutanéo-muqueux et des signes musculaires très
évocateurs du diagnostic qui trouvera sa confirmation dans les signes
électromyographiques et les données de la biopsie musculocutanée.
- moins exceptionnels, les
rhumatismes chroniques de l'enfant peuvent débuter par un tableau
fébrile important et réaliser une forme clinique très
systémique (maladie de STILL) associant à l'hyperthermie prolongée
et à l'atteinte articulaire, une hépatosplénomégalie,
des adénopathies, parfois des rashs. L'atteinte cardiaque est possible
; le diagnostic repose sur la positivité des tests inflammatoires et
immunologiques ; le recours à la ponction articulaire et/ou à
la biopsie synoviale peut être requis dans les formes de diagnostic
difficile.
- Le syndrome de WISSLER-FANCONI
se caractérise par des poussées fébriles élevées
et intermittentes, généralement bien supportées chez
un enfant de 2 à 10 ans, associées à des rashs cutanés
et à des manifestations articulaires fugaces (arthralgies), une splénomégalie
et des adénomégalies peuvent se voir. Les poussées fébriles
s'accompagnent d'accélération de la VS et d'hyperleucocytose
importante. L'évolution se fait par poussées, parfois marquée
par l'apparition ultérieure d'un rhumatisme chronique.
Institut Mère-Enfant, annexe pédiatrique, Hopital sud,
BP 56129, 35056 Rennes Cedex 2
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Localisation : trés loin.
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