Bégaiement : une piste génétique
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Bégaiement : une piste génétique
Bégaiement : une piste génétique
Le bégaiement est un trouble de l’articulation du langage qui toucherait environ 5 % des enfants d’âge pré-scolaire. Dans la majorité des cas, les manifestations s’amendent totalement, et seulement un sujet sur 5 resterait affecté à l’âge adulte. Les causes du bégaiement, lorsqu’il n’est pas associé à d’autres anomalies, demeurent dans la plupart des cas inconnues.
Cependant, l’existence de formes familiales et les études conduites sur des jumeaux ont laissé penser que dans certains cas le bégaiement (non syndromique) pouvait être favorisé par une susceptibilité génétique.
Une équipe américano-pakistanaise vient de progresser dans cette voie. En étudiant des familles pakistanaises consanguines dans lesquelles la prévalence du bégaiement était extrêmement élevée, Changsoo Kang et coll. ont pu identifier une mutation d’un gène porté par le chromosome 12 (12q23.3) associée à ce trouble de l’articulation du langage. Ce gène code pour les sous unités alpha et bêta de la GlcNac-phosphotransferase (GNPT) qui intervient dans le métabolisme des lysosomes. La mutation a été mise en évidence chez environ 10 % des membres des familles pakistanaises touchées par un bégaiement héréditaire (certains sujets porteurs étant atteints de bégaiement et d’autre étant indemnes, ce qui implique une pénétrance incomplète). Cette mutation n’a été retrouvée que dans un cas sur 192 chez des pakistanais non apparentés et non atteints et dans aucun cas chez 552 individus non atteints nord américains chez qui elle a été recherchée.
Il reste à comprendre, ce qui ne sera pas simple, par quel mécanisme une mutation portant sur une enzyme impliquée dans le fonctionnement des lysosomes, qui sont des constituants cellulaires ubiquitaires, peut se manifester par une atteinte exclusive des circuits neuronaux impliqués dans l’articulation du langage. En d’autres termes, comment expliquer que cette mutation ne s’accompagne pas des retards du développement que l’on observe dans la mucolipidose de type II, une maladie génétique très rare liée à l’absence d’activité de la GNPT.
La poursuite des recherches sur cette mutation, qui ne saurait bien évidemment expliquer toutes les formes de bégaiement, devrait contribuer à mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie et peut être à ouvrir des pistes thérapeutiques.
Dr Laurence Terrasse
Kang C et coll. : Mutations in the lysosomal enzyme-targeting pathway and persistent stuttering. N Engl J Med 2010 ; 362 : 677-85.
Le bégaiement est un trouble de l’articulation du langage qui toucherait environ 5 % des enfants d’âge pré-scolaire. Dans la majorité des cas, les manifestations s’amendent totalement, et seulement un sujet sur 5 resterait affecté à l’âge adulte. Les causes du bégaiement, lorsqu’il n’est pas associé à d’autres anomalies, demeurent dans la plupart des cas inconnues.
Cependant, l’existence de formes familiales et les études conduites sur des jumeaux ont laissé penser que dans certains cas le bégaiement (non syndromique) pouvait être favorisé par une susceptibilité génétique.
Une équipe américano-pakistanaise vient de progresser dans cette voie. En étudiant des familles pakistanaises consanguines dans lesquelles la prévalence du bégaiement était extrêmement élevée, Changsoo Kang et coll. ont pu identifier une mutation d’un gène porté par le chromosome 12 (12q23.3) associée à ce trouble de l’articulation du langage. Ce gène code pour les sous unités alpha et bêta de la GlcNac-phosphotransferase (GNPT) qui intervient dans le métabolisme des lysosomes. La mutation a été mise en évidence chez environ 10 % des membres des familles pakistanaises touchées par un bégaiement héréditaire (certains sujets porteurs étant atteints de bégaiement et d’autre étant indemnes, ce qui implique une pénétrance incomplète). Cette mutation n’a été retrouvée que dans un cas sur 192 chez des pakistanais non apparentés et non atteints et dans aucun cas chez 552 individus non atteints nord américains chez qui elle a été recherchée.
Il reste à comprendre, ce qui ne sera pas simple, par quel mécanisme une mutation portant sur une enzyme impliquée dans le fonctionnement des lysosomes, qui sont des constituants cellulaires ubiquitaires, peut se manifester par une atteinte exclusive des circuits neuronaux impliqués dans l’articulation du langage. En d’autres termes, comment expliquer que cette mutation ne s’accompagne pas des retards du développement que l’on observe dans la mucolipidose de type II, une maladie génétique très rare liée à l’absence d’activité de la GNPT.
La poursuite des recherches sur cette mutation, qui ne saurait bien évidemment expliquer toutes les formes de bégaiement, devrait contribuer à mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie et peut être à ouvrir des pistes thérapeutiques.
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Kang C et coll. : Mutations in the lysosomal enzyme-targeting pathway and persistent stuttering. N Engl J Med 2010 ; 362 : 677-85.
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