L'obésité maternelle ne protège pas l’enfant contre le faible poids de naissance

L'obésité maternelle ne protège pas l’enfant contre le faible poids de naissance

Une méta-analyse publiée en ligne par le BMJ contredit l’idée admise selon laquelle le risque d'avoir un bébé prématuré ou de faible poids serait moindre pour les femmes obèses ou en surpoids.


L'impact du surpoids et de l'obésité de la mère sur le risque de naissance prématurée est controversé dans la littérature médicale tandis qu’il est communément considéré que le risque d'avoir un enfant de faible poids de naissance est réduit chez ces femmes.

Une équipe canadienne a mené une méta-analyse incluant 84 études, portant sur plus de 1 million de femmes. Sur la base des données publiées uniquement, ils ont observé que le risque global de naissance prématurée était similaire entre les femmes en surpoids ou obèses et les femmes de poids normal, mais que leur risque d'accouchement prématuré déclenché était 30% plus élevé.

Mais en intégrant les biais de publication, c'est-à-dire en prenant en compte le fait que les études ont plus tendance à être publiées si leurs résultats sont positifs que s'ils sont négatifs, ils ont estimé que le risque global de naissance prématurée était significativement augmenté, de 24%, chez les femmes obèses et en surpoids.

De même, sur la base des données publiées, le risque de faible poids de naissance était réduit chez les femmes obèses ou en surpoids, de 26% en moyenne et plus dans les pays en développement. Mais avec les biais de publication, cet effet protecteur apparent disparaît.

« Les médecins doivent être avertis que l'obésité ou le surpoids maternel n'est pas protecteur contre le faible poids de naissance et envisager une surveillance de ces patientes enceintes », recommandent les chercheurs. Ils ajoutent que les femmes obèses ou en surpoids devraient être informées des risques qu'elles encourent et du fait qu'elles peuvent essayer d'optimiser leur poids avant la grossesse.
Afsané SABOUHI