ADOS : Le SOMMEIL reste la meilleure prévention contre le SUICIDE

par hadjora Dim 3 Jan 2010 - 21:02

Une étude publiée le 1^er janvier dans la revue Sleep confirme qu’une durée suffisante de sommeil reste le meilleur et le plus simple moyen de prévention et de traitement de la dépression et de l’intention suicidaire chez les adolescents. Les jeunes qui ne respectent qu’une durée moyenne de sommeil inférieure à 5 heures verraient ainsi leur risque de dépression augmenter de 71% et d’intention suicidaire de 48%. Un résultat qui peut sembler logique mais qu’il n’est pas inutile de rappeler aux adolescents et à…leurs parents. Enfin, La dépression et les idées suicidaires sont ici également associées à des heures plus tardives du coucher, à l'auto-perception de manque de sommeil, au sexe féminin et à l’auto-perception d’une baisse de soins apportés par les parents.

La revue Sleep est le journal officiel de l'APSS, une co-entreprise de l'American Academy of Sleep Medicine et de la Sleep Research Society.

Les résultats de l’étude démontrent que les adolescents respectant des heures de coucher situées après minuit ont 24% plus de risque de souffrir de dépression et 20% plus de risque d'avoir des pensées suicidaires. En comparaison d’adolescents respectant un horaire de coucher raisonnable aux alentours de 22 heures. Ces résultats sont minimisés par la méthodologie de l’étude (auto-déclaration de la durée de sommeil) et la perception de dormir suffisamment. Les adolescents ayant déclaré dormir en moyenne 5 heures par nuit ou moins étaient 71 % plus susceptibles de souffrir de dépression et 48 % pour cent plus susceptibles « de penser » au suicide que ceux ayant déclaré bénéficier de 8 heures de sommeil par nuit. Les participants qui déclarent ne pas manquer de sommeil s’avèrent nettement moins susceptibles de souffrir de dépression ou d’intention suicidaire.

L'auteur principal de l’étude, professeur adjoint au Centre Médical de la Columbia University (New York) explique que ces résultats renforcent l'argument selon lequel une trop courte durée de sommeil joue un rôle dans l'étiologie de la dépression. «Nos résultats sont cohérents avec la théorie qui énonce qu’un manque de sommeil est un facteur de risque de la dépression, en conjonction avec d'autres facteurs. Un sommeil de qualité en quantité suffisante est donc une mesure préventive contre la dépression et un traitement de base de la dépression."

Les données recueillies auprès de 15.659 adolescents et leurs parents dans le cadre de l'Étude longitudinale nationale sur la santé des adolescents (Add Health) ont inclus 7% de participants présentant une dépression et 13 % de participants ayant signalé avoir sérieusement pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois. La dépression et les idées suicidaires ont été associées à des heures plus tardives du coucher, des durées de sommeil plus courtes, à l'auto-perception de manque de sommeil, au sexe féminin, à la tranche d'âge et à l’auto-perception d’une baisse d'auto-perception des soins apportés par les parents. 54% des parents déclarent une heure de coucher de leur enfant adolescent vers 22H, 21% vers 23H, 25% vers minuit ou plus tard. La durée moyenne de sommeil des adolescents est de 7H 53mn alors que l'AASM recommande 9H de sommeil aux adolescents.

Les mécanismes possibles par lesquels la privation de sommeil chronique, partielle pourrait contribuer à la dépression et à l’intention suicidaire sont évoqués par les auteurs de l’étude. Ainsi, un manque de sommeil peut affecter la modulation de la réponse cérébrale à des stimuli émotionnels, produire des changements d'humeur qui entrave la capacité de faire face au stress quotidien et entrave des relations sociales normales, la concentration et le contrôle des impulsions.

Pour les auteurs, une prévention basée sur une « bonne hygiène » du sommeil est la première (et la plus simple) mesure de prévention contre la dépression et l’intention suicidaire.

Source : AASM