SANTE DES FEMMES : Les femmes assurent 80% des soins mais ne les reçoivent pas

par hadjora Mar 10 Nov 2009 - 16:26

SANTE DES FEMMES : Les femmes assurent 80% des soins mais ne les reçoivent pas

OMS

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Avec « Les femmes et la santé: la réalité d’aujourd’hui, le programme de demain », l’OMS dénonce l’absence cruelle de réponse aux besoins de soins de santé des femmes à des moments décisifs de leur vie, en particulier au cours de leur adolescence puis de leur vieillesse. Les femmes dispensent les soins mais n’y ont pas forcément accès. Certaines femmes, marginalisées, sont laissées pour compte. Leur vulnérabilité augmente avec la vieillesse. Au-delà des mesures directes à prendre dans l’accès aux soins, ce rapport de l’OMS rappelle que seule une évolution en profondeur de nos sociétés, passant entre autres, par l’éducation des femmes, leur permettra d’avoir accès, au même niveau que les hommes, à une meilleure sécurité sanitaire.

Lors de la présentation du rapport, le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a appelé à agir de toute urgence aussi bien dans le secteur de la santé qu’à l’extérieur de celui-ci, pour améliorer la santé et la vie des fillettes et des femmes dans le monde entier tout au long de leur vie. «Il est temps que les filles et les femmes reçoivent ce qui leur est dû; de faire en sorte qu’elles obtiennent les soins et le soutien dont elles ont besoin pour jouir d’un droit humain fondamental à chaque moment de leur existence, c’est à dire de leur droit à la santé», a déclaré le Dr Chan.

À l’échelle mondiale, les femmes assurent la grande majorité des soins de santé, 80% de l’ensemble et jusqu’à 90% des soins liés au VIH, mais ne trouvent pas dans les soins de santé la réponse à leurs besoins et problèmes spécifiques. Bien qu’elles soient le pilier du système de santé, elles sont rarement présentes au niveau de la direction ou de la gestion des établissements et sont généralement cantonnées dans des postes mal rémunérés, tout en étant exposées aux risques professionnels les plus importants. En tant que soignantes dans leur famille ou dans la communauté, les femmes sont la plupart du temps très peu aidées et peu ou pas reconnues ni rémunérées.

Des groupes de femmes marginalisés : Dans de nombreux pays, les femmes célibataires et les adolescentes « sont laissées pour compte ». Tout comme les groupes marginalisés de femmes tels que les professionnelles du sexe, les toxicomanes par voie intraveineuse, les minorités ethniques ou les femmes du monde rural.

Mais les systèmes de santé ne répondent pas à l’attente des femmes. Les femmes sont confrontées à des dépenses de santé plus élevées que les hommes parce qu’elles font plus appel aux soins de santé, en particulier aux services de santé maternelle, pour elles-mêmes et leurs enfants, elles risquent davantage que les hommes d’être pauvres, au chômage ou, sinon, employées à temps partiel ou sans protection sociale et sanitaire.

Les données recueillies dans plusieurs pays montrent que la gratuité des soins de santé maternelle, en particulier des accouchements, peut à la fois stimuler la demande et accroître l’utilisation des services essentiels.

Des attentes différentes tout au long du cycle de vie : Le VIH, les affections liées à la grossesse et la tuberculose et, après l’âge de 45 ans, les maladies non transmissibles, en particulier cardio-vasculaires, restent les principales causes de décès chez les femmes. La santé génésique :Les filles risquent beaucoup plus d'être victimes d'abus sexuels que les garçons. 500 000 décès maternels surviennent chaque année et 99% ont lieu dans les pays en développement. La vieillesse : L'espérance de vie des femmes dans le monde est supérieure de six à huit ans à celle des hommes. Donc plus nombreuses au sein de la population âgée, les femmes sont les premières victimes des problèmes de santé associés à la vieillesse. Le manque d’accès à l’éducation, l’absence de pouvoir de décision et la faiblesse de leurs revenus limitent leur capacité à protéger leur propre santé ainsi que celle de leur famille.

Construire une société intégrant une participation pleine et entière des organisations de femmes, adapter les systèmes de santé aux besoins des femmes, éliminer les obstacles financiers aux soins de santé, ce sont quelques conclusions concrètes de ce nouveau rapport de l’OMS. Mais, bien au-delà, les stratégies générales telles que la réduction de la pauvreté, le développement de l’accès à la lecture et l’instruction élémentaire, à la formation et à l’éducation, ainsi que le développement des possibilités de participation des femmes aux activités économiques sont essentielles pour réaliser des progrès durables dans le domaine de la santé des femmes. D’où la nécessité d’un véritable engagement politique.

Source : OMS, accéder à la synthèse du rapport (en français) : http://whqlibdoc.who.int/hq/2009/WHO_IER_MHI_STM.09.1_fre.pdf , mise en ligne Maurice Chevrier, Santé log, le 10 novembre 2009