L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
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L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
Organisation du parcours de soins, bonne connaissance et gestion du traitement, régime hyposodé et maintien d'une activité physique adaptée sont essentiels dans l'éducation de l'insuffisant cardiaque.
LES MOMENTS CLÉS POUR INITIER UNE DÉMARCHE D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
Découverte d'une insuffisance cardiaqueDécompensationHospitalisationPrise en charge de facteurs de risque cardiovasculaire associés (HTA, diabète, dyslipidémie...)
L'éducation thérapeutique, personnalisée, doit veiller à la bonne compréhension du patient et de sa famille, selon les recommandations de l'HAS. Il s'agit notamment d'informer sur :
- l'insuffisance cardiaque, ses symptômes et les signes d'alarme qui doivent conduire à un auto-traitement (diurétique) et à une consultation (modification ou aggravation de la symptomatologie, prise de poids, dyspnée) ;
- les thérapeutiques prescrites, leurs effets indésirables et la planification des examens de routine ;
- les traitements à interrompre dans la mesure du possible et les médicaments à éviter (suppléments potassiques, AINS, inhibiteurs calciques).
« L'enjeu étant la qualité des soins, l'éducation thérapeutique doit être considérée comme un outil supplémentaire qui facilite la gestion des patients et nous évite d'être confrontés à des situations dépassées », explique le Pr Jean-Noël Trochu, Nantes. Le cardiologue en appelle notamment à « un nécessaire effort d'éducation pour enseigner au patient les signes qui précèdent les poussées et lui transmettre les compétences pour y répondre, en déclenchant la chaîne de soins (médecin traitant) sans passer par les urgences ».
Le diagnostic éducatif, première étape de la démarche, débouche sur des objectifs prioritaires.
ADAPTER LES COMPORTEMENTS AUX ÉVÉNEMENTS QUOTIDIENS -
Travailler avec le patient, premier acteur, lui permet d'acquérir des compétences.
En plus d'une bonne connaissance des signes d'alerte et de leur gestion, lui apprendre à adapter ses comportements, son alimentation ainsi que son traitement en fonction des événements du quotidien, de façon à ce que « l'ensemble s'inscrive dans un projet de vie autorisant le maintien d'une activité sociale et, notamment si le patient est âgé, en s'alimentant suffisamment pour éviter la dénutrition », recommande le Pr Trochu.
PRIVILÉGIER LES ÉCHANGES ENTRE PATIENTS - Inciter le patient à rencontrer des équipes formées, dans le cadre d'unités d'éducation thérapeutique ou, dans l'idéal, d'une prise en charge multidisciplinaire de l'insuffisance cardiaque, associant éducation, accompagnement et coordination des soins. « Une prise en charge coordonnée améliore la qualité de vie tout en diminuant les coûts, les ré-hospitalisations et la mortalité », explique le spécialiste.
« Les échanges entre les patients sont beaucoup plus efficaces pour acquérir des compétences » insiste-til. Les séances d'éducation de groupe doivent donc être privilégiées. A défaut les séances individuelles font intervenir médecin, diététicien, infirmier, éducateur médico-sportif, voire kinésithérapeute.
Pour le généraliste, s'impliquer suppose une formation spécifique en éducation du patient, afin de, soit s'investir, soit relayer les messages éducatifs, soit s'approprier le travail d'un objectif en consultation. « Le programme ICARE, développé par le groupe de travail insuffisance cardiaque et la Société française de cardiologie, assure la production d'outils d'éducation et une formation pour les professionnels », indique le Pr Trochu.
A l'avenir, les maisons de soins pluridisciplinaires pourraient constituer des lieux privilégiés pour animer des séances.
ADAPTER L'ALIMENTATION - Adapter le régime alimentaire aux facteurs de risque cardiovasculaires.
Dans tous les cas limiter la consommation d'acides gras saturés au profit d'acides gras mono- et poly-insaturés, tout en favorisant l'apport de fibres et de micro-nutriments naturels à travers les fruits, les légumes et les produits céréaliers. « Le comportement alimentaire est une approche qui en France permet de motiver les patients », constate le Pr Trochu.
Les restrictions sodées très strictes ont cédé leur place à des valeurs plus compatibles avec une vie normale, autour de 6g de sel par jour. « Nous avons travaillé sur des équivalences "un gramme de sel". Par exemple, 6 huîtres vidées de la première eau équivalent à une tranche de jambon, ou encore une portion de fromage », explique le praticien. Des jeux à base de menus de restaurant ou des ateliers cuisine permettent aux patients d'apprendre à organiser leurs repas et à utiliser les épices.
EN PRATIQUE
Programme d'activité physique personnalisé.Mesures alimentaires notamment restriction sodée.Auto-pesée un jour sur deux.Une prise de poids rapide signe une poussée : l'appel immédiat du médecin traitant et l'augmentation des diurétiques évitent les hospitalisations.Dans l'insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée les décompensations peuvent être brutales.Sevrage tabagique indispensable.Limiter la consommation d'alcool à 3 verres de vin/ jour chez l'homme et 2 chez la femmeInterdire l'alcool en cas de cardiomyopathie non obstructive d'origine alcoolique.
BOUGER SELON LE DEGRÉ D'INSUFFISANCE CARDIAQUE - « Le maintien d'une activité physique, même modérée, ne peut être que bénéfique, en travaillant sur l'ambulatoire pour éviter les hospitalisations », martèle le Pr Trochu.
Si l'insuffisance cardiaque est avancée, les petits déplacements de la vie quotidienne contribuent aussi à prévenir l'amyotrophie.
Lorsque la maladie est modérée, le travail d'endurance est vivement conseillé, tel que le vélo sans grande résistance ou la marche régulière (ECG d'effort préalable chez l'angineux). Les efforts brutaux et intenses sont contre-indiqués. « Les centres de réadaptation aident à définir les efforts et la fréquence cardiaque cibles, notamment chez les patients les plus jeunes, pour lesquels la reprise d'une activité professionnelle est en jeu », conclut le spécialiste.
Au stade terminal, la qualité de vie et la prévention des complications thrombo-emboliques veineuses sont prioritaires, en favorisant les petits déplacements et la mise au fauteuil.
« L'insuffisance cardiaque est corrélée à une mortalité importante. Ses conséquences sur la qualité de vie sont majeures. Certaines réhospitalisations, dont le coût est très élevé, peuvent être évitées en délivrant des conseils adaptés aux patients, acteurs essentiels de leur prise en charge. Le rapport de Christian Saout (2008) encourage une politique nationale d'éducation thérapeutique, notamment dans cette pathologie. »
PR JEAN-NOËL TROCHU, clinique cardiologique du C.H.U. G. et R. Laënnec, Nantes ; président sortant du bureau du groupe de travail « Insuffisance cardiaque et cardiomyopathies » de la SFC.
ACQUÉRIR DES COMPÉTENCES POUR GARDER L'ÉQUILIBRE
Unités d'éducation thérapeutiqueRéseauxMaisons de soins pluridisciplinaires - Médecins - Diététicien - Infirmier - Éducateur médico-sportif - KinésithérapeuteInformation en particulier sur les traitements et les signes d'alerteSéances de groupeSéances individuelles« Travaux pratiques »ACQUISITION DE COMPÉTENCES PAR LE PATIENTMode de vieAlimentation équilibrée et hyposodée 6gj de selActivité physique selon possibilitésCompréhension, observance et autogestion de son traitement -Autosurveillance : pesée tous les deux jours Signes d'alertePrise de poids rapideModification ou aggravation des
symptômesDyspnée
AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE VIERÉDUCTION DES HOSPITALISATIONSRÉDUCTION DE LA MORTALITÉRÉDUCTION DES COÛTS ÉQUILIBRE DÉCOMPENSATIONAutoadaptation du traitementContact médecin traitantParcours de soins organiséHospitalisation en dernier recours
Dr Véronique BARBAT-CAUCHIE
Organisation du parcours de soins, bonne connaissance et gestion du traitement, régime hyposodé et maintien d'une activité physique adaptée sont essentiels dans l'éducation de l'insuffisant cardiaque.
LES MOMENTS CLÉS POUR INITIER UNE DÉMARCHE D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
Découverte d'une insuffisance cardiaqueDécompensationHospitalisationPrise en charge de facteurs de risque cardiovasculaire associés (HTA, diabète, dyslipidémie...)
L'éducation thérapeutique, personnalisée, doit veiller à la bonne compréhension du patient et de sa famille, selon les recommandations de l'HAS. Il s'agit notamment d'informer sur :
- l'insuffisance cardiaque, ses symptômes et les signes d'alarme qui doivent conduire à un auto-traitement (diurétique) et à une consultation (modification ou aggravation de la symptomatologie, prise de poids, dyspnée) ;
- les thérapeutiques prescrites, leurs effets indésirables et la planification des examens de routine ;
- les traitements à interrompre dans la mesure du possible et les médicaments à éviter (suppléments potassiques, AINS, inhibiteurs calciques).
« L'enjeu étant la qualité des soins, l'éducation thérapeutique doit être considérée comme un outil supplémentaire qui facilite la gestion des patients et nous évite d'être confrontés à des situations dépassées », explique le Pr Jean-Noël Trochu, Nantes. Le cardiologue en appelle notamment à « un nécessaire effort d'éducation pour enseigner au patient les signes qui précèdent les poussées et lui transmettre les compétences pour y répondre, en déclenchant la chaîne de soins (médecin traitant) sans passer par les urgences ».
Le diagnostic éducatif, première étape de la démarche, débouche sur des objectifs prioritaires.
ADAPTER LES COMPORTEMENTS AUX ÉVÉNEMENTS QUOTIDIENS -
Travailler avec le patient, premier acteur, lui permet d'acquérir des compétences.
En plus d'une bonne connaissance des signes d'alerte et de leur gestion, lui apprendre à adapter ses comportements, son alimentation ainsi que son traitement en fonction des événements du quotidien, de façon à ce que « l'ensemble s'inscrive dans un projet de vie autorisant le maintien d'une activité sociale et, notamment si le patient est âgé, en s'alimentant suffisamment pour éviter la dénutrition », recommande le Pr Trochu.
PRIVILÉGIER LES ÉCHANGES ENTRE PATIENTS - Inciter le patient à rencontrer des équipes formées, dans le cadre d'unités d'éducation thérapeutique ou, dans l'idéal, d'une prise en charge multidisciplinaire de l'insuffisance cardiaque, associant éducation, accompagnement et coordination des soins. « Une prise en charge coordonnée améliore la qualité de vie tout en diminuant les coûts, les ré-hospitalisations et la mortalité », explique le spécialiste.
« Les échanges entre les patients sont beaucoup plus efficaces pour acquérir des compétences » insiste-til. Les séances d'éducation de groupe doivent donc être privilégiées. A défaut les séances individuelles font intervenir médecin, diététicien, infirmier, éducateur médico-sportif, voire kinésithérapeute.
Pour le généraliste, s'impliquer suppose une formation spécifique en éducation du patient, afin de, soit s'investir, soit relayer les messages éducatifs, soit s'approprier le travail d'un objectif en consultation. « Le programme ICARE, développé par le groupe de travail insuffisance cardiaque et la Société française de cardiologie, assure la production d'outils d'éducation et une formation pour les professionnels », indique le Pr Trochu.
A l'avenir, les maisons de soins pluridisciplinaires pourraient constituer des lieux privilégiés pour animer des séances.
ADAPTER L'ALIMENTATION - Adapter le régime alimentaire aux facteurs de risque cardiovasculaires.
Dans tous les cas limiter la consommation d'acides gras saturés au profit d'acides gras mono- et poly-insaturés, tout en favorisant l'apport de fibres et de micro-nutriments naturels à travers les fruits, les légumes et les produits céréaliers. « Le comportement alimentaire est une approche qui en France permet de motiver les patients », constate le Pr Trochu.
Les restrictions sodées très strictes ont cédé leur place à des valeurs plus compatibles avec une vie normale, autour de 6g de sel par jour. « Nous avons travaillé sur des équivalences "un gramme de sel". Par exemple, 6 huîtres vidées de la première eau équivalent à une tranche de jambon, ou encore une portion de fromage », explique le praticien. Des jeux à base de menus de restaurant ou des ateliers cuisine permettent aux patients d'apprendre à organiser leurs repas et à utiliser les épices.
EN PRATIQUE
Programme d'activité physique personnalisé.Mesures alimentaires notamment restriction sodée.Auto-pesée un jour sur deux.Une prise de poids rapide signe une poussée : l'appel immédiat du médecin traitant et l'augmentation des diurétiques évitent les hospitalisations.Dans l'insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée les décompensations peuvent être brutales.Sevrage tabagique indispensable.Limiter la consommation d'alcool à 3 verres de vin/ jour chez l'homme et 2 chez la femmeInterdire l'alcool en cas de cardiomyopathie non obstructive d'origine alcoolique.
BOUGER SELON LE DEGRÉ D'INSUFFISANCE CARDIAQUE - « Le maintien d'une activité physique, même modérée, ne peut être que bénéfique, en travaillant sur l'ambulatoire pour éviter les hospitalisations », martèle le Pr Trochu.
Si l'insuffisance cardiaque est avancée, les petits déplacements de la vie quotidienne contribuent aussi à prévenir l'amyotrophie.
Lorsque la maladie est modérée, le travail d'endurance est vivement conseillé, tel que le vélo sans grande résistance ou la marche régulière (ECG d'effort préalable chez l'angineux). Les efforts brutaux et intenses sont contre-indiqués. « Les centres de réadaptation aident à définir les efforts et la fréquence cardiaque cibles, notamment chez les patients les plus jeunes, pour lesquels la reprise d'une activité professionnelle est en jeu », conclut le spécialiste.
Au stade terminal, la qualité de vie et la prévention des complications thrombo-emboliques veineuses sont prioritaires, en favorisant les petits déplacements et la mise au fauteuil.
« L'insuffisance cardiaque est corrélée à une mortalité importante. Ses conséquences sur la qualité de vie sont majeures. Certaines réhospitalisations, dont le coût est très élevé, peuvent être évitées en délivrant des conseils adaptés aux patients, acteurs essentiels de leur prise en charge. Le rapport de Christian Saout (2008) encourage une politique nationale d'éducation thérapeutique, notamment dans cette pathologie. »
PR JEAN-NOËL TROCHU, clinique cardiologique du C.H.U. G. et R. Laënnec, Nantes ; président sortant du bureau du groupe de travail « Insuffisance cardiaque et cardiomyopathies » de la SFC.
ACQUÉRIR DES COMPÉTENCES POUR GARDER L'ÉQUILIBRE
Unités d'éducation thérapeutiqueRéseauxMaisons de soins pluridisciplinaires - Médecins - Diététicien - Infirmier - Éducateur médico-sportif - KinésithérapeuteInformation en particulier sur les traitements et les signes d'alerteSéances de groupeSéances individuelles« Travaux pratiques »ACQUISITION DE COMPÉTENCES PAR LE PATIENTMode de vieAlimentation équilibrée et hyposodée 6gj de selActivité physique selon possibilitésCompréhension, observance et autogestion de son traitement -Autosurveillance : pesée tous les deux jours Signes d'alertePrise de poids rapideModification ou aggravation des
symptômesDyspnée
AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE VIERÉDUCTION DES HOSPITALISATIONSRÉDUCTION DE LA MORTALITÉRÉDUCTION DES COÛTS ÉQUILIBRE DÉCOMPENSATIONAutoadaptation du traitementContact médecin traitantParcours de soins organiséHospitalisation en dernier recours
Dr Véronique BARBAT-CAUCHIE
hadjora- Admin
-
Messages : 813
Sympho : 1779
Date d'inscription : 28/10/2009
Age : 38
Localisation : Saint Arnaud
Re: L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
Excellent partage Hadjoura,
.
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nour elhouda-
Messages : 330
Sympho : 485
Date d'inscription : 13/09/2010
Localisation : algérie
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