Un massage cardiaque externe amélioré
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Un massage cardiaque externe amélioré
Un massage cardiaque externe amélioré
En cas d’arrêt cardio-respiratoire, la faible efficacité du massage cardiaque externe (MCE) manuel qui ne rétablit une perfusion coronaire et cérébrale que dans environ 30 % des cas est bien documentée. Ainsi, depuis de nombreuses années, divers dispositifs ont été mis au point avec pour but d’améliorer l’hémodynamique pendant le MCE et donc la survie.
Dans ce travail, les auteurs ont comparé à celles d’un MCE manuel, les performances d’un appareil permettant une compression thoracique avec décompression active combiné à une valve d’impédance inspiratoire qui est connectée sur le masque de ventilation. L’action de cette valve est de limiter l’entrée d’air dans les poumons pendant la relaxation thoracique, ce qui en diminuant la pression intrathoracique majore le retour veineux.
L’étude est multicentrique (46 services médicaux d'urgence) et randomisée et a évalué la survie à la sortie de l’hôpital avec un état neurologique satisfaisant (soit un score modifié de Rankin de 3 ou moins). Les patients inclus sont des adultes victimes d’un arrêt cardiaque non traumatique survenu en dehors de l’hôpital.
Un total de 813 patients constitue le groupe MCE standard (contrôles) et 840 sont inclus dans le groupe MCE avec appareil et valve (groupe intervention). Pour l’analyse, les chercheurs (qui n’ont pas participé à la réanimation cardio pulmonaire) sont dans l’ignorance de l'affectation des malades dans l’un ou l’autre groupe.
Quarante-sept (6 %) des patients du groupe contrôle ont survécu et sont sortis de l’hôpital avec un état fonctionnel neurologique correct contre 75 (9 %) dans le groupe intervention (odds ratio 1,58, IC à 95 % de 1,07 à 2,36; p = 0,019). A 1 an, la survie est de 9 % (74 malades) dans le groupe intervention par rapport à 6 % (48 patients) dans le groupe contrôle (p = 0,03). Parmi ces survivants à long terme, les facultés cognitives, le taux d'invalidité et l’état émotionnel et psychologique sont équivalents dans les deux groupes. Le taux global d’événements indésirables n'est pas différent entre les groupes, mais davantage de malades ont eu un œdème pulmonaire dans le groupe intervention (94 [11%]) par rapport aux témoins (62 [7 %], p = 0,015).
Les auteurs concluent à l’intérêt du MCE avec compression-décompression active et valve d’impédance qui permet d'augmenter la survie à long terme après un arrêt cardiaque et devrait être considéré comme une alternative au MCE manuel.
Dans l’éditorial accompagnant cette étude, l’auteur rappelle que les précédents essais évaluant chaque technique séparément n’ont pas mis en évidence de gain significatif de survie. L’utilisation de façon ouverte par les sauveteurs de ce matériel pourrait être une source de biais. Ainsi, bien qu’encourageants dans un contexte sombre, ces résultats devront être confirmés par d’autres équipes, avec si possible l’utilisation de matériel inactif afin d’être autant que possible en aveugle du côté médical. En attendant, les recommandations sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque ne seront vraisemblablement pas modifiées.
Dr Béatrice Jourdain
Aufderheide T et coll : Standard cardiopulmonary resuscitation versus active
compression-decompression cardiopulmonary resuscitation with augmentation of negative intrathoracic pressure for out-of-hospital cardiac arrest: a randomised trial
Lancet 2011; 377: 301-311 Nagele P : Augmented CPR: rescue after the ResQ trial Lancet 2011; 377: 276-277
En cas d’arrêt cardio-respiratoire, la faible efficacité du massage cardiaque externe (MCE) manuel qui ne rétablit une perfusion coronaire et cérébrale que dans environ 30 % des cas est bien documentée. Ainsi, depuis de nombreuses années, divers dispositifs ont été mis au point avec pour but d’améliorer l’hémodynamique pendant le MCE et donc la survie.
Dans ce travail, les auteurs ont comparé à celles d’un MCE manuel, les performances d’un appareil permettant une compression thoracique avec décompression active combiné à une valve d’impédance inspiratoire qui est connectée sur le masque de ventilation. L’action de cette valve est de limiter l’entrée d’air dans les poumons pendant la relaxation thoracique, ce qui en diminuant la pression intrathoracique majore le retour veineux.
L’étude est multicentrique (46 services médicaux d'urgence) et randomisée et a évalué la survie à la sortie de l’hôpital avec un état neurologique satisfaisant (soit un score modifié de Rankin de 3 ou moins). Les patients inclus sont des adultes victimes d’un arrêt cardiaque non traumatique survenu en dehors de l’hôpital.
Un total de 813 patients constitue le groupe MCE standard (contrôles) et 840 sont inclus dans le groupe MCE avec appareil et valve (groupe intervention). Pour l’analyse, les chercheurs (qui n’ont pas participé à la réanimation cardio pulmonaire) sont dans l’ignorance de l'affectation des malades dans l’un ou l’autre groupe.
Quarante-sept (6 %) des patients du groupe contrôle ont survécu et sont sortis de l’hôpital avec un état fonctionnel neurologique correct contre 75 (9 %) dans le groupe intervention (odds ratio 1,58, IC à 95 % de 1,07 à 2,36; p = 0,019). A 1 an, la survie est de 9 % (74 malades) dans le groupe intervention par rapport à 6 % (48 patients) dans le groupe contrôle (p = 0,03). Parmi ces survivants à long terme, les facultés cognitives, le taux d'invalidité et l’état émotionnel et psychologique sont équivalents dans les deux groupes. Le taux global d’événements indésirables n'est pas différent entre les groupes, mais davantage de malades ont eu un œdème pulmonaire dans le groupe intervention (94 [11%]) par rapport aux témoins (62 [7 %], p = 0,015).
Les auteurs concluent à l’intérêt du MCE avec compression-décompression active et valve d’impédance qui permet d'augmenter la survie à long terme après un arrêt cardiaque et devrait être considéré comme une alternative au MCE manuel.
Dans l’éditorial accompagnant cette étude, l’auteur rappelle que les précédents essais évaluant chaque technique séparément n’ont pas mis en évidence de gain significatif de survie. L’utilisation de façon ouverte par les sauveteurs de ce matériel pourrait être une source de biais. Ainsi, bien qu’encourageants dans un contexte sombre, ces résultats devront être confirmés par d’autres équipes, avec si possible l’utilisation de matériel inactif afin d’être autant que possible en aveugle du côté médical. En attendant, les recommandations sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque ne seront vraisemblablement pas modifiées.
Dr Béatrice Jourdain
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compression-decompression cardiopulmonary resuscitation with augmentation of negative intrathoracic pressure for out-of-hospital cardiac arrest: a randomised trial
Lancet 2011; 377: 301-311 Nagele P : Augmented CPR: rescue after the ResQ trial Lancet 2011; 377: 276-277
hadjora- Admin
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Date d'inscription : 28/10/2009
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Localisation : Saint Arnaud
Re: Un massage cardiaque externe amélioré
Excellent partage Hadjoura,
les nouvelles informations sont toujours les bienvenue .
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nour elhouda-
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