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La dermatite atopique de l'enfant

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La dermatite atopique de l'enfant Empty La dermatite atopique de l'enfant

Message par hadjora Jeu 13 Mai 2010 - 12:01

La dermatite atopique de l'enfant


Basé sur les dermocorticoïdes et les émollients, le traitement de la dermatite atopique est simple en théorie, mais difficile à mettre en pratique, notamment en raison de la corticophobie qui touche de nombreux parents.

LES MOMENTS CLÉS POUR INITIER UNE DÉMARCHE D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE

La première fois que l'on voit l'enfant et sa famille . Lors de la première consultation de suivi . À chaque fois que l'on revoit l'enfant (maladie, vaccins)

« Lorsqu'on voit l'enfant pour la première fois, il faut d'abord écouter ses parents pour connaître leur parcours, ce qu'ils savent de la maladie et de ses traitements », explique le Dr Sébastien Barbarot, dermatologue au CHU de Nantes. Il est important d'identifier dès le départ la corticophobie, qui constitue une limite très importante à l'observance et qui explique en partie le nomadisme médical, très fréquent dans la dermatite atopique (DA). « À la base de l'éducation thérapeutique, il y a la confrontation de deux connaissances, celle liée au vécu du patient et celle, plus scientifique, du médecin pour aboutir à une décision thérapeutique partagée », poursuit le Dr Barbarot.

FAIRE COMPRENDRE LA NOTION DE CHRONICITÉ

La DA est une dermatose inflammatoire chronique caractérisée par des poussées prurigineuses d'eczéma aigu sur fond de xérose cutanée. « Cette notion de chronicité est souvent mal comprise des parents qui multiplient les traitements, recourant parfois à des médecines parallèles qui retardent la mise en route d'un traitement efficace », soulignait le Pr Jean-Philippe Lacour, dermatologue à Nice, lors du MEDEC.

Expliquer qu'on peut traiter les manifestations de la DA, mais qu'il est normal que la maladie revienne.

Rassurer les parents en expliquant que dans la majorité des cas, la DA disparaît lorsque l'enfant grandit, en évitant de donner l'âge de cette rémission.


EXPLIQUER QUE LA DERMATITE N'EST PAS UNE ALLERGIE ALIMENTAIRE

Cette confusion vient de ce que la DA est souvent contemporaine de l'arrêt de l'allaitement. Les enfants atteints de DA ont cependant un terrain génétique qui les prédispose aux autres maladies atopiques. L'eczéma peut donc cohabiter avec une allergie alimentaire, et être aggravé ou déclenché par elle. « Pour autant, les explorations allergologiques doivent être réservées aux DA sévères et précoces, aux enfants présentant des signes évocateurs d'une allergie ainsi qu'à ceux qui ne répondent pas au traitement local ou qui ont des troubles de croissance », précise le Dr Barbarot. De même, les régimes d'éviction ne sont indiqués qu'en cas d'allergie démontrée.


FRAPPER VITE ET FORT

Le traitement de référence des poussées fait appel aux dermocorticoïdes (DC), qui doivent être adaptés à l'âge de l'enfant et à la topographie des lésions : DC d'activité forte pour les formes très inflammatoires, DC d'activité modérée sur le visage, les plis et les zones génitales, ainsi que chez le nourrisson.

Traiter précocement la poussée avec des DC puissants (jusqu'à disparition des plaques : 2 à 7 jours en moyenne), puis appliquer quotidiennement des émollients, en traitement d'entretien, jusqu'à la récurrence suivante. Ces émollients sont importants : ils contribuent à restaurer la couche cornée, altérée, et permettent d'espacer les poussées. Ils ne doivent pas être utilisés en cas de poussée car ils sont mal tolérés. « Attention aussi à ne pas appliquer un émollient sur un début de poussée pour chercher à retarder l'utilisation des DC, car cela pérennise la poussée », met en garde le Dr Barbarot.

Dire aux parents de se repérer à la couleur de la peau : c'est sur la zone rouge qu'il faut appliquer le DC, une fois par jour, en recouvrant toute la zone atteinte. « La première fois, je montre la quantité de crème à appliquer, indique le spécialiste, par exemple une dose de la taille de deux grains de riz pour le dos de la main d'un enfant. »

Donner des conseils d'hygiène : couper régulièrement les ongles de l'enfant, utiliser des gels lavants sans savon ni parfum, préférer les bains courts ou les douches tièdes, sécher en tamponnant plutôt qu'en frottant, habiller les enfants légèrement, ne pas utiliser de vêtements en laine, couvrir les jambes et le torse en cas de poussée, les faire dormir dans des endroits aérés, plutôt frais l'été, pas trop chaud l'hiver, etc.


EN PRATIQUE

Les antihistaminiques peuvent être utiles en cas de prurit important (surtout si insomnie) en attendant que les DC agissent (soit pendant 24 à 48 h maximum).Le tacrolimus topique, autre traitement d'attaque des poussées de DA, relève d'une prescription spécialisée et constitue une alternative aux DC dans certaines situations.Le calendrier vaccinal reste le même, mais il est préférable de différer une vaccination en cas de poussée importante. Seuls les vaccins contre la fièvre jaune et la grippe nécessitent un avis spécialisé en cas d'allergie croisée à l'oeuf.

QUAND PASSER LA MAIN AU DERMATOLOGUE

Quand le traitement d'attaque ne marche pas et/ou en cas de DA sévère d'emblée.En cas de signes associés de type troubles digestifs, urticaire, etc.En cas de gros problèmes d'observance, dus à une corticophobie tenace.
S'ATTAQUER À LA CORTICOPHOBIE - Écouter les croyances des parents, éviter de leur dire d'emblée qu'ils ont tort et exposer son propre avis sur la question. « Les craintes sont le plus souvent vagues, les parents ont peur d'empoisonner leur enfant », résume le Dr Barbarot.

Détailler les effets indésirables et dissiper les idées reçues avec des mots simples : les DC ne provoquent ni n'aggravent l'asthme, qui n'est qu'une autre manifestation de l'atopie, la corticothérapie locale n'a pas les mêmes effets qu'un traitement systémique, il n'y a pas d'accoutumance, etc.

Expliquer que la quantité de DC est en définitive moins importante si l'on traite correctement la poussée que si on la laisse s'installer.

Conseiller aux parents le site d'information grand public de la SFD : www.dermato-info.fr, et éventuellement orienter vers une école de l'atopie.

ASSURER UN SUIVI RÉGULIER

« Il est essentiel de revoir l'enfant et sa famille dans un délai de un mois, sinon l'observance va diminuer et la maladie repartir », insiste le Dr Barbarot. Cette consultation de suivi permet de vérifier l'observance (on peut compter le nombre de tubes de DC utilisés) et l'efficacité du traitement.

S'enquérir des poussées éventuelles survenues entre les consultations, et vérifier qu'elles ont été bien gérées. « L'éducation thérapeutique se travaille au fil des consultations et les informations doivent être répétées » conclut le Dr Barbarot.


Dr Sébastien Barbarot, dermatologue au CHU de Nantes « Parmi les croyances véhiculées par la corticophobie, il y a celle d'une accoutumance de la peau au produit. Il faut faire comprendre aux parents que le fait de traiter efficacement et précocement les poussées permet au contraire de les espacer peu à peu et de les réduire en intensité : au final, on met de moins en moins souvent de dermocorticoïdes. »


Charlotte DELLOYE
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