Dermatite de contact aux protéines
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Dermatite de contact aux protéines
Dermatite de contact aux protéines
La dermatite de contact aux protéines est une affection différente de la dematite de contact allergique, de l'urticaire de contact et de la dermatite d'irritation. Elle a été décrite pour la première fois en 1976 chez des employés de l'alimentation en contact avec de la chair de poisson et de poulet.
Dr Paul MOLKHOU Paris
Contrairement à l'urticaire de contact de type allergique, la dermatite de contact aux protéines se manifeste sous la forme d'un eczéma chronique avec exacerbations aiguës quelques minutes après le contact avec la protéine causale. Les patch tests sont habituellement négatifs et le diagnostic est posé sur la positivité d'un prick-test réalisé avec l'allergène. Quelquefois les IgE spécifiques sont mises en évidence dans le sérum.
Cliniquement, le plus fréquemment, il s'agit d'un eczéma chronique ou récidivant siégeant au niveau des mains, poignets et avant-bras, éventuellemnt sur le cou et le visage (voie aéroportée) en cas de protéines volatiles comme la farine chez les boulangers.
Des symptômes extra cutanés (conjonctivite, rhinite, asthme et troubles gastro- intestinaux) ont été signalés quand la dermatite est associée à une urticaire de contact ou si le sujet est atopique.
Quelles sont les substances manipulées responsables?
On peut les classer en 4 grands groupes :
Groupe 1 : fruits, légumes, épices, plantes et bois, affecte surtout les cuisiniers, préparateurs de sandwiches, les ménagères. Les allergènes sont les pommes, les noix, les pommes de terre, tomates et carottes après ingestion, responsables de manifestations chez des personnes atopiques souvent sensibilisées aux pollens de bouleau ou d'armoise. Les épices incriminés sont la tortelle, la ciboulette, l'asparagus et la curcumine.
Groupe 2 : les bouchers, et les travailleurs d'abattoirs manipulant à mains nues des protéines sensibilisantes comme la viande de boeuf, de veau, de porc, les volailles, tripes et abats, sang et liquides biologiques. la figureci-dessus montre cet eczéma des mains, au niveau de la face interdigitale des doigts et de la face interne des avant-bras. On retrouve les mêmes lésions avec les poissons, les amphibiens, le jaune et le blanc d'oeuf. (Fig. 1)
Certaines protéines animales non destinées à l'alimentation comme le liquide amniotique, le placenta et la salive des animaux peuvent affecter les vétérinaires, ainsi que des blattes chez du personnel travaillant dans des laboratoires de biochimie ou de biologie
«Les protéines du latex peuvent être responsables d'une allergie de type I sous une forme d'une urticaire de contact, mais également sous la forme d'une dermatite chronique des mains.»
Groupe 3 : comprend des protéines d'origine végétale destinées ou non à l'alimentation. Les cibles préférentielles sont les personnes travaillant dans la restauration (cuisiniers, aides cuisiniers, les préparateurs de sandwiches, et les ménagères).
Les allergènes sont principalement les fruits et légumes, pommes, noix, pommes de terre, tomates et carottes après ingestion. Cela s'observe surtout chez des personnes atopiques, parfois en association avec une allergie au pollen de bouleau ou à l'armoise. De nombreux épices ont été aussi incriminés : tortelle, ciboulette, asparagus, curcumine, etc..
Chez les boulangers, les farines et les enzymes peuvent être à l'origine d'une dermatite chronique des mains, parfois des avantbras, du visage ou même généralisée. Une rhinite, une conjonctivite ou de l'asthme sont souvent associées. Des enzymes tels que l'alpha - amylase et les protéases peuvent engendrer de telles réactions.
Groupe 4 : Des enzymes protéolytiques d'origine animale, végétale, bactérienne et mycologique sont également utilisées dans l'industrie, notamment dans des produits de lessive, des aliments ou des produits pharmaceutiques.
Les protéines du latex peuvent être responsables d'une allergie de type I sous une forme d'une urticaire de contact, mais également sous forme d'une dermatite chronique des mains.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur la réalisation des prick-tests (PT) avec le matériel naturel comme par exemple avec de la viande de boeuf ou avec des légumes utilisés, car la nature des allergènes de contact en cause dans la dermatite de contact aux protéines n'est pas toujours connue.
La lecture des PT + se fait après 20 minutes avec l'apparition d'une papule, et avec l'usage de sérum physiologique comme contrôle négatif.
On peut également utiliser un » Rub « test en frottant l'allergène sur la peau saine ou lésée. Les patch tets ne sont pas toujours très fiables.
Il faut se méfier des tests faussement positifs ainsi que des tests faussement négatifs.
La corrélation entre les dosages d'IgE spécifiques, les tests cutanés et la clinique dépend de l'allergène en question. Quand les RAST pour ces allergènes n'existent pas, le test d'activation des basophiles peut s'avérer intéressant.
Le diagnostic différentiel est à faire avec des réactions d'urticaire de contact de type non immunologique ou des réactions immédiates immunologiques à des substances de bas poids moléculaire comme le persulfate d'ammonium chez les coiffeurs.
Dans les réactions retardées, une dermatite de contact allergique classique à des substances de bas poids moléculaire doivent être prises en considération comme dans les cas de l'ail ou l'oignon au diallydisulfure.
Le diagnostic différentiel le plus important reste peut être la dermatite d'irritation surtout chez les sujets atopiques.
Sur le plan physiopathologique, la dermite aux protéines concernent principalement les atopiques dont la peau est abîmée, ce qui facilite la pénétration de substances macromoléculaires et entraîne une urticaire de contact ou une dermatite de contact aux protéines.
Le mécanisme est de type IgE, mais le mécanisme dans la réaction retardée n'exclut pas l'existence d'une réaction de type cellulaire comme dans la dermatite atopique.
Des examens immunohistochimiques ont révélé la présence de cellules dermiques et épidermiques histologiquement semblables à des cellules dendritiques et porteuses d'IgE.
Conclusion
Les dermatites de contact aux protéines sont fréquentes en pathologie professionnelle.
Le traitement est basé sur des mesures de prévention, efficaceslors que celles-ci sont réalisables et bien réalisées.
LES POINTS FORTS
La dermatite de contact aux protéines se manifeste sous la forme d'un eczéma chronique avec exacerbations aiguës quelques minutes après le contact.
La dermatite de contact aux protéines est une affection différente de la dematite de contact allergique, de l'urticaire de contact et de la dermatite d'irritation. Elle a été décrite pour la première fois en 1976 chez des employés de l'alimentation en contact avec de la chair de poisson et de poulet.
Dr Paul MOLKHOU Paris
Contrairement à l'urticaire de contact de type allergique, la dermatite de contact aux protéines se manifeste sous la forme d'un eczéma chronique avec exacerbations aiguës quelques minutes après le contact avec la protéine causale. Les patch tests sont habituellement négatifs et le diagnostic est posé sur la positivité d'un prick-test réalisé avec l'allergène. Quelquefois les IgE spécifiques sont mises en évidence dans le sérum.
Cliniquement, le plus fréquemment, il s'agit d'un eczéma chronique ou récidivant siégeant au niveau des mains, poignets et avant-bras, éventuellemnt sur le cou et le visage (voie aéroportée) en cas de protéines volatiles comme la farine chez les boulangers.
Des symptômes extra cutanés (conjonctivite, rhinite, asthme et troubles gastro- intestinaux) ont été signalés quand la dermatite est associée à une urticaire de contact ou si le sujet est atopique.
Quelles sont les substances manipulées responsables?
On peut les classer en 4 grands groupes :
Groupe 1 : fruits, légumes, épices, plantes et bois, affecte surtout les cuisiniers, préparateurs de sandwiches, les ménagères. Les allergènes sont les pommes, les noix, les pommes de terre, tomates et carottes après ingestion, responsables de manifestations chez des personnes atopiques souvent sensibilisées aux pollens de bouleau ou d'armoise. Les épices incriminés sont la tortelle, la ciboulette, l'asparagus et la curcumine.
Groupe 2 : les bouchers, et les travailleurs d'abattoirs manipulant à mains nues des protéines sensibilisantes comme la viande de boeuf, de veau, de porc, les volailles, tripes et abats, sang et liquides biologiques. la figureci-dessus montre cet eczéma des mains, au niveau de la face interdigitale des doigts et de la face interne des avant-bras. On retrouve les mêmes lésions avec les poissons, les amphibiens, le jaune et le blanc d'oeuf. (Fig. 1)
Certaines protéines animales non destinées à l'alimentation comme le liquide amniotique, le placenta et la salive des animaux peuvent affecter les vétérinaires, ainsi que des blattes chez du personnel travaillant dans des laboratoires de biochimie ou de biologie
«Les protéines du latex peuvent être responsables d'une allergie de type I sous une forme d'une urticaire de contact, mais également sous la forme d'une dermatite chronique des mains.»
Groupe 3 : comprend des protéines d'origine végétale destinées ou non à l'alimentation. Les cibles préférentielles sont les personnes travaillant dans la restauration (cuisiniers, aides cuisiniers, les préparateurs de sandwiches, et les ménagères).
Les allergènes sont principalement les fruits et légumes, pommes, noix, pommes de terre, tomates et carottes après ingestion. Cela s'observe surtout chez des personnes atopiques, parfois en association avec une allergie au pollen de bouleau ou à l'armoise. De nombreux épices ont été aussi incriminés : tortelle, ciboulette, asparagus, curcumine, etc..
Chez les boulangers, les farines et les enzymes peuvent être à l'origine d'une dermatite chronique des mains, parfois des avantbras, du visage ou même généralisée. Une rhinite, une conjonctivite ou de l'asthme sont souvent associées. Des enzymes tels que l'alpha - amylase et les protéases peuvent engendrer de telles réactions.
Groupe 4 : Des enzymes protéolytiques d'origine animale, végétale, bactérienne et mycologique sont également utilisées dans l'industrie, notamment dans des produits de lessive, des aliments ou des produits pharmaceutiques.
Les protéines du latex peuvent être responsables d'une allergie de type I sous une forme d'une urticaire de contact, mais également sous forme d'une dermatite chronique des mains.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur la réalisation des prick-tests (PT) avec le matériel naturel comme par exemple avec de la viande de boeuf ou avec des légumes utilisés, car la nature des allergènes de contact en cause dans la dermatite de contact aux protéines n'est pas toujours connue.
La lecture des PT + se fait après 20 minutes avec l'apparition d'une papule, et avec l'usage de sérum physiologique comme contrôle négatif.
On peut également utiliser un » Rub « test en frottant l'allergène sur la peau saine ou lésée. Les patch tets ne sont pas toujours très fiables.
Il faut se méfier des tests faussement positifs ainsi que des tests faussement négatifs.
La corrélation entre les dosages d'IgE spécifiques, les tests cutanés et la clinique dépend de l'allergène en question. Quand les RAST pour ces allergènes n'existent pas, le test d'activation des basophiles peut s'avérer intéressant.
Le diagnostic différentiel est à faire avec des réactions d'urticaire de contact de type non immunologique ou des réactions immédiates immunologiques à des substances de bas poids moléculaire comme le persulfate d'ammonium chez les coiffeurs.
Dans les réactions retardées, une dermatite de contact allergique classique à des substances de bas poids moléculaire doivent être prises en considération comme dans les cas de l'ail ou l'oignon au diallydisulfure.
Le diagnostic différentiel le plus important reste peut être la dermatite d'irritation surtout chez les sujets atopiques.
Sur le plan physiopathologique, la dermite aux protéines concernent principalement les atopiques dont la peau est abîmée, ce qui facilite la pénétration de substances macromoléculaires et entraîne une urticaire de contact ou une dermatite de contact aux protéines.
Le mécanisme est de type IgE, mais le mécanisme dans la réaction retardée n'exclut pas l'existence d'une réaction de type cellulaire comme dans la dermatite atopique.
Des examens immunohistochimiques ont révélé la présence de cellules dermiques et épidermiques histologiquement semblables à des cellules dendritiques et porteuses d'IgE.
Conclusion
Les dermatites de contact aux protéines sont fréquentes en pathologie professionnelle.
Le traitement est basé sur des mesures de prévention, efficaceslors que celles-ci sont réalisables et bien réalisées.
LES POINTS FORTS
La dermatite de contact aux protéines se manifeste sous la forme d'un eczéma chronique avec exacerbations aiguës quelques minutes après le contact.
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