La fièvre de l'enfant
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La fièvre de l'enfant
La fièvre de l'enfant
Premier motif de consultation en urgence, la fièvre de l'enfant est souvent source d'angoisse chez les parents. Le but du traitement est d'assurer le confort de l'enfant. Il faut rassurer les parents en proposant un traitement adapté.
Le conseil de l'expert : Pr Antoine BOURRILLON, Hôpital Robert-Debré (Paris)
« Face à un enfant qui présente une fièvre, les questions du médecin à poser aux parents sont : quel âge a l'enfant? Depuis quand est-il fiévreux? Quel est le degré de sa fièvre? A-t-il des symptômes associés : nez qui coule, toux, mal aux oreilles...? Respire-t-il un peu vite? Est-il capable de boire?Quel est son degré d'activité? La qualité de son contact? Avez-vous découvert l'enfant? L'avez-vous fait boire?... Il faut rappeler que la plupart des fièvres sont bien tolérées, souvent d'origine virale. Une fièvre bien tolérée est définie par un enfant qui a les joues rouges, un contact normal, reste capable de boire, conserve un bon contact, a des téguments chauds. A l'inverse, une fièvre mal tolérée s'observe chez un enfant pâle, avec une cyanose des lèvres, très somnolent, geignard, marbré au niveau des extrémités : une telle fièvre peut être méchante et justifie une consultation. »
Toute fièvre nécessite une recherche de sa cause pour la traiter et fournir des éléments guidant le choix du traitement symptomatique.
ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS
Mesurer la température
Rappeler que la méthode de référence pour mesurer la fièvre - température centrale > 38°C - est le thermomètre électronique par voie rectale. On peut aussi utiliser le thermomètre électronique par voie buccale ou axillaire (sousestimation fréquente) et le thermomètre à infrarouges par voie auriculaire. Expliquer
Insister sur le fait que la fièvre est utile. C'est un moyen de réponse de l'organisme aux infections. Elle est aussi présente dans d'autres maladies plus rares (inflammatoires...). Garder en mémoire - sans le mentionner aux parents - que certaines fièvres, généralement très élevées (plus de 41°C), peuvent s'accompagner exceptionnellement de défaillance multi-viscérale
(syndrome « fièvre-hyperthermie » chez des enfants trop couverts).
Tranquilliser
La fièvre n'est qu'un symptôme. Elle n'entraîne que très rarement des complications. Elle semble avoir un effet bénéfique lors d'infections sévères (purpura infectieux, septicémie). A l'inverse, des infections graves non fébriles sont associées à une augmentation de la mortalité.
FAIRE FACE AUX CONVULSIONS FÉBRILES
Rassurer les parents
Si l'enfant a fait une convulsion fébrile, en expliquer le caractère fréquent et généralement bénin aux parents. Hormis certaines maladies neurologiques (méningites, encéphalites...) qui peuvent se compliquer de convulsions et nécessitent un traitement étiologique urgent, des convulsions s'observent lors des pics de fièvre chez 2 % à 5 % des enfants jusqu'à l'âge de 5 ans, avec une incidence maximale entre 18 et 24 mois. Ces enfants présentent souvent une prédisposition familiale. Chez des enfants ayant eu des convulsions fébriles, le risque de récidive est élevé au cours des deux ans après le premier épisode.
Que faire en cas de convulsion fébrile?
Rester calmement près de l'enfant. Eloigner tout objet dangereux, allonger l'enfant sur le ventre ou le côté pour éviter les fausses routes. Oter la nourriture ou les objets éventuels ingérés. Ne pas chercher à entraver ses mouvements.
Si les convulsions durent plus de 10 minutes, appeler le SAMU.
Après la crise, consulter le médecin traitant pour qu'il examine l'enfant, analyse et traite la cause de la fièvre.
Chez l'enfant qui fait des convulsions fébriles répétées, l'administration de diazépam au début d'un épisode fébrile (voie orale ou rectale) peut être utile pour éviter la prolongation de la crise.
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Quand traiter la fièvre?
N'envisager un traitement que si la fièvre dépasse 38,5°C. Si la fièvre s'accompagne d'un inconfort important (baisse de l'activité, de l'appétit, céphalées...), il convient de la traiter. Le traitement recommandé en première intention est le paracétamol en monothérapie. Si la fièvre persiste
Si la fièvre est mal tolérée malgré un traitement bien conduit durant au moins 24 heures, une ré-évaluation médicale permet de juger du bienfondé de la substitution éventuelle du médicament, voire de l'adjonction d'un second antipyrétique en alternance. Il est déconseillé d'associer deux AINS.
Adapter le traitement en fonction des effets indésirables
En premier lieu, utiliser des mesures simples :
- Proposer à boire fréquemment
- Ne pas trop couvrir l'enfant
- Aérer la pièce
- Ne plus recommander de bain
Quatre médicaments :
Paracétamol
Effets antipyrétiques et antalgiques.
Posologie : 15 mg/kg/prise, toutes les 6 heures.
Principaux effets indésirables :
- Cytolyse hépatique si surdosage. Les parents doivent être mis en garde contre ce risque de surdosage (prises répétées...). Dose unitaire hépatotoxique > 150 mg/kg chez l'enfant.
- Allergie : exceptionnelle.
- Thrombopénie : très exceptionnelle.
AINS : ibuprofène et kétoprofène
Effets antipyrétiques, antalgiques et anti-inflammatoires. L'ibuprofène est indiqué chez l'enfant de plus de 3 mois et le kétoprofène chez l'enfant de plus de 6 mois.
Tous deux sont à éviter en cas de varicelle, d'hypovolémie (diarrhée aiguë...) ou de maladie rénale préexistante.
Posologie : 20 à 30 mg/kg/jour, en 3 à 4 prises.
Principaux effets indésirables :
- Infections des tissus mous : surtout en cas de varicelle.
- Hémorragies et ulcérations digestives : exceptionnelles.
- Insuffisance rénale aiguë : exceptionnelle. Facteurs favorisants : déshydratation (gastro-entérite...), insuffisance rénale débutante, rein unique. - Action réversible sur les plaquettes.
- Exceptionnelles réactions allergiques cutanées, atteintes hématologiques et hépatiques.
.
Aspirine
Par son mode d'action commun avec les AINS, elle en partage les effets secondaires, notamment les risques allergique, digestif et rénal.
Posologie : 60 mg/kg/jour, en 4 ou 6 prises.
De façon exceptionnelle, l'aspirine peut entraîner :
- un syndrome de Reye (atteinte cérébrale et hépatique) : souvent mortel, s'observe dans un contexte d'infection virale.
- un allongement du temps de saignement.
- une toxicité aiguë si dose unitaire > 120 mg/kg.
EN PRATIQUE
La plupart des fièvres sont bien tolérées.Insister sur l'importance des mesures physiques : en premier lieu, proposer à boire fréquemment, ne pas trop couvrir l'enfant, aérer la pièce.Rassurer et informer sur les convulsions fébrilesTraitement antipyrétique uniquement si fièvre > 38,5°C et si elle s'accompagne d'un inconfort important.Monothérapie par le paracétamol en première intention.N'associer une deuxième molécule - en alternance - qu'en cas d'efficacité insuffisante de la première (ibuprofène surtout).Ne jamais associer deux AINS.
LES MOMENTS CLÉS POUR INITIER UNE DÉMARCHE D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
Lors du premier épisode fébrile chez un nouveau-né En cas d'antécédents de convulsions fébriles Si la température ne descend pas malgré la prise d'un médicament
Florence ROSIER
Premier motif de consultation en urgence, la fièvre de l'enfant est souvent source d'angoisse chez les parents. Le but du traitement est d'assurer le confort de l'enfant. Il faut rassurer les parents en proposant un traitement adapté.
Le conseil de l'expert : Pr Antoine BOURRILLON, Hôpital Robert-Debré (Paris)
« Face à un enfant qui présente une fièvre, les questions du médecin à poser aux parents sont : quel âge a l'enfant? Depuis quand est-il fiévreux? Quel est le degré de sa fièvre? A-t-il des symptômes associés : nez qui coule, toux, mal aux oreilles...? Respire-t-il un peu vite? Est-il capable de boire?Quel est son degré d'activité? La qualité de son contact? Avez-vous découvert l'enfant? L'avez-vous fait boire?... Il faut rappeler que la plupart des fièvres sont bien tolérées, souvent d'origine virale. Une fièvre bien tolérée est définie par un enfant qui a les joues rouges, un contact normal, reste capable de boire, conserve un bon contact, a des téguments chauds. A l'inverse, une fièvre mal tolérée s'observe chez un enfant pâle, avec une cyanose des lèvres, très somnolent, geignard, marbré au niveau des extrémités : une telle fièvre peut être méchante et justifie une consultation. »
Toute fièvre nécessite une recherche de sa cause pour la traiter et fournir des éléments guidant le choix du traitement symptomatique.
ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS
Mesurer la température
Rappeler que la méthode de référence pour mesurer la fièvre - température centrale > 38°C - est le thermomètre électronique par voie rectale. On peut aussi utiliser le thermomètre électronique par voie buccale ou axillaire (sousestimation fréquente) et le thermomètre à infrarouges par voie auriculaire. Expliquer
Insister sur le fait que la fièvre est utile. C'est un moyen de réponse de l'organisme aux infections. Elle est aussi présente dans d'autres maladies plus rares (inflammatoires...). Garder en mémoire - sans le mentionner aux parents - que certaines fièvres, généralement très élevées (plus de 41°C), peuvent s'accompagner exceptionnellement de défaillance multi-viscérale
(syndrome « fièvre-hyperthermie » chez des enfants trop couverts).
Tranquilliser
La fièvre n'est qu'un symptôme. Elle n'entraîne que très rarement des complications. Elle semble avoir un effet bénéfique lors d'infections sévères (purpura infectieux, septicémie). A l'inverse, des infections graves non fébriles sont associées à une augmentation de la mortalité.
FAIRE FACE AUX CONVULSIONS FÉBRILES
Rassurer les parents
Si l'enfant a fait une convulsion fébrile, en expliquer le caractère fréquent et généralement bénin aux parents. Hormis certaines maladies neurologiques (méningites, encéphalites...) qui peuvent se compliquer de convulsions et nécessitent un traitement étiologique urgent, des convulsions s'observent lors des pics de fièvre chez 2 % à 5 % des enfants jusqu'à l'âge de 5 ans, avec une incidence maximale entre 18 et 24 mois. Ces enfants présentent souvent une prédisposition familiale. Chez des enfants ayant eu des convulsions fébriles, le risque de récidive est élevé au cours des deux ans après le premier épisode.
Que faire en cas de convulsion fébrile?
Rester calmement près de l'enfant. Eloigner tout objet dangereux, allonger l'enfant sur le ventre ou le côté pour éviter les fausses routes. Oter la nourriture ou les objets éventuels ingérés. Ne pas chercher à entraver ses mouvements.
Si les convulsions durent plus de 10 minutes, appeler le SAMU.
Après la crise, consulter le médecin traitant pour qu'il examine l'enfant, analyse et traite la cause de la fièvre.
Chez l'enfant qui fait des convulsions fébriles répétées, l'administration de diazépam au début d'un épisode fébrile (voie orale ou rectale) peut être utile pour éviter la prolongation de la crise.
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Quand traiter la fièvre?
N'envisager un traitement que si la fièvre dépasse 38,5°C. Si la fièvre s'accompagne d'un inconfort important (baisse de l'activité, de l'appétit, céphalées...), il convient de la traiter. Le traitement recommandé en première intention est le paracétamol en monothérapie. Si la fièvre persiste
Si la fièvre est mal tolérée malgré un traitement bien conduit durant au moins 24 heures, une ré-évaluation médicale permet de juger du bienfondé de la substitution éventuelle du médicament, voire de l'adjonction d'un second antipyrétique en alternance. Il est déconseillé d'associer deux AINS.
Adapter le traitement en fonction des effets indésirables
En premier lieu, utiliser des mesures simples :
- Proposer à boire fréquemment
- Ne pas trop couvrir l'enfant
- Aérer la pièce
- Ne plus recommander de bain
Quatre médicaments :
Paracétamol
Effets antipyrétiques et antalgiques.
Posologie : 15 mg/kg/prise, toutes les 6 heures.
Principaux effets indésirables :
- Cytolyse hépatique si surdosage. Les parents doivent être mis en garde contre ce risque de surdosage (prises répétées...). Dose unitaire hépatotoxique > 150 mg/kg chez l'enfant.
- Allergie : exceptionnelle.
- Thrombopénie : très exceptionnelle.
AINS : ibuprofène et kétoprofène
Effets antipyrétiques, antalgiques et anti-inflammatoires. L'ibuprofène est indiqué chez l'enfant de plus de 3 mois et le kétoprofène chez l'enfant de plus de 6 mois.
Tous deux sont à éviter en cas de varicelle, d'hypovolémie (diarrhée aiguë...) ou de maladie rénale préexistante.
Posologie : 20 à 30 mg/kg/jour, en 3 à 4 prises.
Principaux effets indésirables :
- Infections des tissus mous : surtout en cas de varicelle.
- Hémorragies et ulcérations digestives : exceptionnelles.
- Insuffisance rénale aiguë : exceptionnelle. Facteurs favorisants : déshydratation (gastro-entérite...), insuffisance rénale débutante, rein unique. - Action réversible sur les plaquettes.
- Exceptionnelles réactions allergiques cutanées, atteintes hématologiques et hépatiques.
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Aspirine
Par son mode d'action commun avec les AINS, elle en partage les effets secondaires, notamment les risques allergique, digestif et rénal.
Posologie : 60 mg/kg/jour, en 4 ou 6 prises.
De façon exceptionnelle, l'aspirine peut entraîner :
- un syndrome de Reye (atteinte cérébrale et hépatique) : souvent mortel, s'observe dans un contexte d'infection virale.
- un allongement du temps de saignement.
- une toxicité aiguë si dose unitaire > 120 mg/kg.
EN PRATIQUE
La plupart des fièvres sont bien tolérées.Insister sur l'importance des mesures physiques : en premier lieu, proposer à boire fréquemment, ne pas trop couvrir l'enfant, aérer la pièce.Rassurer et informer sur les convulsions fébrilesTraitement antipyrétique uniquement si fièvre > 38,5°C et si elle s'accompagne d'un inconfort important.Monothérapie par le paracétamol en première intention.N'associer une deuxième molécule - en alternance - qu'en cas d'efficacité insuffisante de la première (ibuprofène surtout).Ne jamais associer deux AINS.
LES MOMENTS CLÉS POUR INITIER UNE DÉMARCHE D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
Lors du premier épisode fébrile chez un nouveau-né En cas d'antécédents de convulsions fébriles Si la température ne descend pas malgré la prise d'un médicament
Florence ROSIER
hadjora- Admin
-
Messages : 813
Sympho : 1779
Date d'inscription : 28/10/2009
Age : 38
Localisation : Saint Arnaud
Re: La fièvre de l'enfant
merci pour la cat ,choukrane
serono49-
Messages : 5
Sympho : 7
Date d'inscription : 08/02/2011
Localisation : alger
fièvre enfant
Bonjour!
Ah ben ça c'est de l'infos!!
Merci beaucoup, le post m'a appris de tas de chose
http://fievre-et-thermometre.confort.com
Ah ben ça c'est de l'infos!!
Merci beaucoup, le post m'a appris de tas de chose
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sandidu122-
Messages : 3
Sympho : 3
Date d'inscription : 15/02/2012
Localisation : Paris
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