MERE VIH-POSITIVE, allaitement au sein possible
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MERE VIH-POSITIVE, allaitement au sein possible
MERE VIH-POSITIVE, allaitement au sein possible
Une femme VIH-positive qui vient d’accoucher devrait nourrir son enfant au sein, car « breast is always the best ». C’est le mot d’ordre de l’OMS. Dans les pays en développement, l’allaitement au sein est considéré comme le meilleur moyen d’assurer au nouveau-né un bon départ dans la vie. Si l’allaitement au sein est bien le moyen le plus naturel de nourrir un bébé, dans nombre de ces pays, les travailleurs sociaux doivent bataillerpour faire changer les habitudes et les mentalités vis-à-vis de cet allaitement économique. C’est ce qu’évoque un récit paru dans le premier numéro de 2010 du Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé.
Naturel, l’allaitement au sein ? Pas si simple. Exemple : selon le Pr Anna Coutsoudis, du Département de pédiatrie et de santé infantile de l’Université de Durban (Afrique su Sud), le problème commence dès la première semaine de l’allaitement, du fait que les professionnels de santé n’ont pas forcément l’art et la manière d’aider et de conseiller les jeunes mères. Lorsque des problèmes se présentent, crevasses des mamelons, téteurs paresseux ou goinfres… les mères mal conseillées se découragent, interrompent le sein et se tournent vers les laits maternisés du commerce.
Face à une mère séropositive, quelle conduite optimale conseiller pour l’allaitement du nouveau-né ? Encore récemment l’OMS conseillait aux femmes VIH-positives de renoncer à l’allaitement au sein si elles avaient les moyens d’acheter des laits maternisés. Mais les choses ou les recommandations ont changé, on a pu constater que l’association allaitement au sein/antirétroviraux réduit significativement le risque de transmission du VIH via le lait maternel, pour un allaitement maternel exclusif durant de 6 mois au moins (allaitement conseillé jusqu’à 2 ans et plus pour les femmes séronégatives). [/size]
Avec l’allaitement maternel, on constate une réduction de 3 à 4 fois du risque de transmission du VIH à l’enfant par rapport aux enfants recevant l’association allaitement maternel/laits maternisés ou alimentation diversifiée.
Les nouvelles recommandations sont issues de 2 études réalisées en Afrique avec le soutien de l’OMS, dont les résultats ont été présentés en juillet dernier, où Le Cap organisait la 5e Conférence de l’International AIDS Society.
L’une a confirmé qu’en ayant traité la mère par antirétroviraux pendant et après la naissance et en favorisant l’allaitement au sein, le risque de transmission du VIH à l’enfant est réduit de 42%,
-l’autre a également montré un risque réduit à 1,8 % chez les enfants recevant parallèlement pendant les 6 mois d’allaitement au sein un traitement par la névirapine.
Modifier les traditions : Malgré ces nouvelles données, vouloir modifier l’habitude enracinée d’alimenter les enfants avec des laits maternisés en Afrique du Sud reste un défi, habitude justifiée par la forte prévalence de l’infection à VIH : 18 % des adultes en 2008. Selon une enquête de 2003 moins de 12 % des nouveau-nés sont nourris exclusivement au sein les 3 premiers mois, 1,5 % à 6 mois. La mentalité actuelle de certains soignants est qu’allaiter au sein n’est pas important, que c’est une perte de temps, une contrainte si l’on a les moyens d’utiliser le lait maternisé. De ce fait les enfants de mères séropositives non nourris au sein ne sont pas repérés : s’ils ne meurent pas du sida, c’est de malnutrition, diarrhée, pneumonie et autres, parce qu’ils n’ont pas bénéficié des anticorps du lait maternel…
Pourquoi ce déclin de l’allaitement au sein en Afrique du Sud, et inciter toutes les femmes à y revenir ? Parce que pendant des années les laits maternisés ont été distribués gratuitement, aussi bien par les autorités que par des ONG… pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, ce qui a incité aussi les mères non contaminées à abandonner cet allaitement ! Il y a aussi le contexte du travail des femmes dans ce pays : ce droit qu’elles ont acquis peut être remis en question à leur retour du congé de maternité légal (4 mois), difficulté aggravée si elles ont opté pour l’allaitement au sein prolongé. Et nombre de femmes y renoncent.
L’objectif de santé publique reste apprendre à plus de femmes à tirer leur lait (expressing their breast milk) pour en faire quand même profiter leur enfant, leur permettre de le faire en toute discrétion sur leur lieu de travail (temps de pause, local dédié). Quant aux soignants non encore convaincus : " We need to make sure that people who interact with mothers are giving out the correct information”.
Source : OMS (Visuels), Bulletin of the World Health Organization, vol. 88, n° 1, janvier 2010
Une femme VIH-positive qui vient d’accoucher devrait nourrir son enfant au sein, car « breast is always the best ». C’est le mot d’ordre de l’OMS. Dans les pays en développement, l’allaitement au sein est considéré comme le meilleur moyen d’assurer au nouveau-né un bon départ dans la vie. Si l’allaitement au sein est bien le moyen le plus naturel de nourrir un bébé, dans nombre de ces pays, les travailleurs sociaux doivent bataillerpour faire changer les habitudes et les mentalités vis-à-vis de cet allaitement économique. C’est ce qu’évoque un récit paru dans le premier numéro de 2010 du Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé.
Naturel, l’allaitement au sein ? Pas si simple. Exemple : selon le Pr Anna Coutsoudis, du Département de pédiatrie et de santé infantile de l’Université de Durban (Afrique su Sud), le problème commence dès la première semaine de l’allaitement, du fait que les professionnels de santé n’ont pas forcément l’art et la manière d’aider et de conseiller les jeunes mères. Lorsque des problèmes se présentent, crevasses des mamelons, téteurs paresseux ou goinfres… les mères mal conseillées se découragent, interrompent le sein et se tournent vers les laits maternisés du commerce.
Face à une mère séropositive, quelle conduite optimale conseiller pour l’allaitement du nouveau-né ? Encore récemment l’OMS conseillait aux femmes VIH-positives de renoncer à l’allaitement au sein si elles avaient les moyens d’acheter des laits maternisés. Mais les choses ou les recommandations ont changé, on a pu constater que l’association allaitement au sein/antirétroviraux réduit significativement le risque de transmission du VIH via le lait maternel, pour un allaitement maternel exclusif durant de 6 mois au moins (allaitement conseillé jusqu’à 2 ans et plus pour les femmes séronégatives). [/size]
Avec l’allaitement maternel, on constate une réduction de 3 à 4 fois du risque de transmission du VIH à l’enfant par rapport aux enfants recevant l’association allaitement maternel/laits maternisés ou alimentation diversifiée.
Les nouvelles recommandations sont issues de 2 études réalisées en Afrique avec le soutien de l’OMS, dont les résultats ont été présentés en juillet dernier, où Le Cap organisait la 5e Conférence de l’International AIDS Society.
L’une a confirmé qu’en ayant traité la mère par antirétroviraux pendant et après la naissance et en favorisant l’allaitement au sein, le risque de transmission du VIH à l’enfant est réduit de 42%,
-l’autre a également montré un risque réduit à 1,8 % chez les enfants recevant parallèlement pendant les 6 mois d’allaitement au sein un traitement par la névirapine.
Modifier les traditions : Malgré ces nouvelles données, vouloir modifier l’habitude enracinée d’alimenter les enfants avec des laits maternisés en Afrique du Sud reste un défi, habitude justifiée par la forte prévalence de l’infection à VIH : 18 % des adultes en 2008. Selon une enquête de 2003 moins de 12 % des nouveau-nés sont nourris exclusivement au sein les 3 premiers mois, 1,5 % à 6 mois. La mentalité actuelle de certains soignants est qu’allaiter au sein n’est pas important, que c’est une perte de temps, une contrainte si l’on a les moyens d’utiliser le lait maternisé. De ce fait les enfants de mères séropositives non nourris au sein ne sont pas repérés : s’ils ne meurent pas du sida, c’est de malnutrition, diarrhée, pneumonie et autres, parce qu’ils n’ont pas bénéficié des anticorps du lait maternel…
Pourquoi ce déclin de l’allaitement au sein en Afrique du Sud, et inciter toutes les femmes à y revenir ? Parce que pendant des années les laits maternisés ont été distribués gratuitement, aussi bien par les autorités que par des ONG… pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, ce qui a incité aussi les mères non contaminées à abandonner cet allaitement ! Il y a aussi le contexte du travail des femmes dans ce pays : ce droit qu’elles ont acquis peut être remis en question à leur retour du congé de maternité légal (4 mois), difficulté aggravée si elles ont opté pour l’allaitement au sein prolongé. Et nombre de femmes y renoncent.
L’objectif de santé publique reste apprendre à plus de femmes à tirer leur lait (expressing their breast milk) pour en faire quand même profiter leur enfant, leur permettre de le faire en toute discrétion sur leur lieu de travail (temps de pause, local dédié). Quant aux soignants non encore convaincus : " We need to make sure that people who interact with mothers are giving out the correct information”.
Source : OMS (Visuels), Bulletin of the World Health Organization, vol. 88, n° 1, janvier 2010
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