Stents à élution : Pas mieux que les stents «Nature»
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Stents à élution : Pas mieux que les stents «Nature»
STENTS A ELUTION : PAS MIEUX que les stents «NATURE»
Recommandations
La mise en place d’un stent dans une artère sténosée traitée par angioplastie (ou endoprothèse) diffusant un médicament anti-récidive, dit stent à élution, ou stent actif, n'apporte qu'un « bénéfice limité » par rapport au stent « nu ». Tel est l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui engage les équipes chirurgicales à limiter l’usage de ces stents qui sont plus coûteux et dont tous les patients « stentés » n’ont pas besoin. Coïncidence : cet avis est diffusé alors qu’un des pionniers de cette technique vient de déclarer souhaitable « le retour au stent de métal nu » (bare-metal stent) et rappelle qu’il a « toujours été contre » le DES (drug eluting stent) ou stent délivrant un médicament.
Ce spécialiste, c’est le Dr Julio Palmaz, de l’Université du Texas à San Antonio, qui s’exprimait au 30e Congrès national de la Société italienne de cardiologie invasive à Bologne. Inventeur, avec Richard Schatz en 1998, du stent repliable, dilatable, une fois en place dans le segment d’artère, par le même ballonnet d’angioplastie, il estime que quel que soit la substance dont le stent est recouvert, il existe un risque de voir se produire un phénomène inflammatoire non spécifique. Ceci quel que soit le type de stent, même les stents à base de polymère biodégradable (les stents de l’avenir). Pour J. Palmaz, les fabricants doivent « tirer des leçons des erreurs du passé ».
Pourquoi les stents nus sont-ils sûrs et efficaces depuis leur début ? Cela est dû au fait que la surface du stent était douce (smooth) et le matériau en contact avec le tissu artériel était en métal conducteur, explique J. Palmaz : « Quand nous implantons du métal toutes les charges positives du métal sont annulées par les ions de son environnement, principalement de l’oxygène sous forme d’oxyde : ceci est réellement une bonne chose parce que ces oxydes facilitent la guérison, mais si nous mettons un polymère sur le stent, en quelque sorte nous isolons toutes ces charges »…
De son côté, la HAS ne remet pas en cause l’existence et l’utilité clinique des stents actifs qui, pour nombre de spécialistes, constituent un progrès dans le mesure où ils réduisent la fréquence des resténoses dans le segment dilaté et ainsi étayé. D’un point de vue économique, les 300.000 cas de maladie coronarienne annuels justifiant cette approche corrective ne nécessitant pas tous un stent actif, d’autant que le stent nu donne aussi de bons résultats. En outre, l’angioplastie est un geste mini-invasif que l’on peut répéter dans la mesure où il est moins lourd qu’un pontage.
En 2007 on a posé en France 70.000 stents actifs (sur 175.000). Un groupe d’experts (4 cardiologues interventionnels, 3 anesthésistes-réanimateurs, 2 chirurgiens thoraciques et cardiovasculaires, 2 radiologues cardiologues interventionnels, 1 méthodologiste, 1 économiste de la santé) a analysé les données de ces interventions.
« limiter l’utilisation des stents actifs aux indications suivantes, est la recommandation de la HAS : traitement de l’insuffisance coronaire imputable à des lésions de novo chez les patients à haut risque de resténose ; certains cas particuliers de lésions monotronculaires [1 coronaire atteinte] et les lésions pluritronculaires [plusieurs coronaires] après concertation médicochirurgicale », et « dans les autres indications de l’angioplastie, les stents nus doivent être préférés aux stents actifs en raison de leur prix nettement inférieur et d’une durée moins importante du traitement antiagrégant plaquettaire ». Traitement justifié par l’activation plaquettaire au contact du stent-corps étranger. Ces recommandations rejoignent les critiques de Julio Palmaz : ils ont « une efficience limitée par rapport aux stents nus, en raison de leur prix élevé, de leur absence d’effet sur la mortalité, de leur faible impact sur la qualité de vie et de leur efficacité limitée en termes de nombre de patients échappant à une resténose de la lésion cible ».
Contrairement à la croyance, en effet les stents actifs n’empêcheraient pas toujours la resténose (ou la thrombose) intrastent. Car le médicament délivré par ces stents est un anti-prolifératif visant le phénomène athérosclérose, et non le phénomène thrombose amplifié par la présence d’un matériel étranger dans l’artère – un matériel non totalement biocompatible contre lequel les cellules endothéliales produiraient aussi des radicaux libres facteurs de corrosion du stent !
Auteur : Jean-Marie Manus, Santé log, le 9 novembre 2009
Sources : HAS, HeartWire, visuel http://www.nhlbi.nih.gov/health
Recommandations
La mise en place d’un stent dans une artère sténosée traitée par angioplastie (ou endoprothèse) diffusant un médicament anti-récidive, dit stent à élution, ou stent actif, n'apporte qu'un « bénéfice limité » par rapport au stent « nu ». Tel est l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui engage les équipes chirurgicales à limiter l’usage de ces stents qui sont plus coûteux et dont tous les patients « stentés » n’ont pas besoin. Coïncidence : cet avis est diffusé alors qu’un des pionniers de cette technique vient de déclarer souhaitable « le retour au stent de métal nu » (bare-metal stent) et rappelle qu’il a « toujours été contre » le DES (drug eluting stent) ou stent délivrant un médicament.
Ce spécialiste, c’est le Dr Julio Palmaz, de l’Université du Texas à San Antonio, qui s’exprimait au 30e Congrès national de la Société italienne de cardiologie invasive à Bologne. Inventeur, avec Richard Schatz en 1998, du stent repliable, dilatable, une fois en place dans le segment d’artère, par le même ballonnet d’angioplastie, il estime que quel que soit la substance dont le stent est recouvert, il existe un risque de voir se produire un phénomène inflammatoire non spécifique. Ceci quel que soit le type de stent, même les stents à base de polymère biodégradable (les stents de l’avenir). Pour J. Palmaz, les fabricants doivent « tirer des leçons des erreurs du passé ».
Pourquoi les stents nus sont-ils sûrs et efficaces depuis leur début ? Cela est dû au fait que la surface du stent était douce (smooth) et le matériau en contact avec le tissu artériel était en métal conducteur, explique J. Palmaz : « Quand nous implantons du métal toutes les charges positives du métal sont annulées par les ions de son environnement, principalement de l’oxygène sous forme d’oxyde : ceci est réellement une bonne chose parce que ces oxydes facilitent la guérison, mais si nous mettons un polymère sur le stent, en quelque sorte nous isolons toutes ces charges »…
De son côté, la HAS ne remet pas en cause l’existence et l’utilité clinique des stents actifs qui, pour nombre de spécialistes, constituent un progrès dans le mesure où ils réduisent la fréquence des resténoses dans le segment dilaté et ainsi étayé. D’un point de vue économique, les 300.000 cas de maladie coronarienne annuels justifiant cette approche corrective ne nécessitant pas tous un stent actif, d’autant que le stent nu donne aussi de bons résultats. En outre, l’angioplastie est un geste mini-invasif que l’on peut répéter dans la mesure où il est moins lourd qu’un pontage.
En 2007 on a posé en France 70.000 stents actifs (sur 175.000). Un groupe d’experts (4 cardiologues interventionnels, 3 anesthésistes-réanimateurs, 2 chirurgiens thoraciques et cardiovasculaires, 2 radiologues cardiologues interventionnels, 1 méthodologiste, 1 économiste de la santé) a analysé les données de ces interventions.
« limiter l’utilisation des stents actifs aux indications suivantes, est la recommandation de la HAS : traitement de l’insuffisance coronaire imputable à des lésions de novo chez les patients à haut risque de resténose ; certains cas particuliers de lésions monotronculaires [1 coronaire atteinte] et les lésions pluritronculaires [plusieurs coronaires] après concertation médicochirurgicale », et « dans les autres indications de l’angioplastie, les stents nus doivent être préférés aux stents actifs en raison de leur prix nettement inférieur et d’une durée moins importante du traitement antiagrégant plaquettaire ». Traitement justifié par l’activation plaquettaire au contact du stent-corps étranger. Ces recommandations rejoignent les critiques de Julio Palmaz : ils ont « une efficience limitée par rapport aux stents nus, en raison de leur prix élevé, de leur absence d’effet sur la mortalité, de leur faible impact sur la qualité de vie et de leur efficacité limitée en termes de nombre de patients échappant à une resténose de la lésion cible ».
Contrairement à la croyance, en effet les stents actifs n’empêcheraient pas toujours la resténose (ou la thrombose) intrastent. Car le médicament délivré par ces stents est un anti-prolifératif visant le phénomène athérosclérose, et non le phénomène thrombose amplifié par la présence d’un matériel étranger dans l’artère – un matériel non totalement biocompatible contre lequel les cellules endothéliales produiraient aussi des radicaux libres facteurs de corrosion du stent !
Auteur : Jean-Marie Manus, Santé log, le 9 novembre 2009
Sources : HAS, HeartWire, visuel http://www.nhlbi.nih.gov/health
hadjora- Admin
-
Messages : 813
Sympho : 1779
Date d'inscription : 28/10/2009
Age : 38
Localisation : Saint Arnaud
Re: Stents à élution : Pas mieux que les stents «Nature»
merci pour cet article fort interressant
qiand on voit le cout de ces stents actifs , on devrait reflechir 100 fois avant de decider de le mettre a un patient
qiand on voit le cout de ces stents actifs , on devrait reflechir 100 fois avant de decider de le mettre a un patient
dr soleil-
Messages : 105
Sympho : 162
Date d'inscription : 23/10/2009
Age : 40
Localisation : chez mes parents
Re: Stents à élution : Pas mieux que les stents «Nature»
j'ajouterais cet autre article de la HAS a propos de ce sujet
"Les stents actifs, par rapport aux stents nus, ont un bénéfice clinique
confirmé mais limité en termes de diminution du taux de resténose et de
geste de revascularisation. Ils ne sont pas à l’origine d’un surrisque
de thrombose de stent, de décès ou d’infarctus du myocarde jusqu’à 4
ans de suivi lorsqu’ils sont utilisés avec un traitement antiagrégant
prolongé. Les stents actifs apportent un bénéfice clinique réduit au
prix d’une bithérapie d’antiagrégants plaquettaires associant l’acide
salicylique et le clopidogrel sur une durée minimale de 12 mois.
Les données économiques montrent que l’efficience des stents actifs est
variable selon les caractéristiques cliniques et lésionnelles des
patients et qu’elle dépend fortement du différentiel de prix entre les
stents actifs et les stents non actifs.
La HAS estime qu’il n’y a pas de bénéfice à implanter les stents actifs
sur une population non sélectionnée de patients et recommande de
limiter l’utilisation des stents actifs dans certaines indications sous
réserve de respecter les recommandations actuelles d’orientation vers
la revascularisation myocardique."
pour lire la suite:
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_867966/evaluation-des-endoprotheses-coronaires-a-liberation-de-principe-actif
"Les stents actifs, par rapport aux stents nus, ont un bénéfice clinique
confirmé mais limité en termes de diminution du taux de resténose et de
geste de revascularisation. Ils ne sont pas à l’origine d’un surrisque
de thrombose de stent, de décès ou d’infarctus du myocarde jusqu’à 4
ans de suivi lorsqu’ils sont utilisés avec un traitement antiagrégant
prolongé. Les stents actifs apportent un bénéfice clinique réduit au
prix d’une bithérapie d’antiagrégants plaquettaires associant l’acide
salicylique et le clopidogrel sur une durée minimale de 12 mois.
Les données économiques montrent que l’efficience des stents actifs est
variable selon les caractéristiques cliniques et lésionnelles des
patients et qu’elle dépend fortement du différentiel de prix entre les
stents actifs et les stents non actifs.
La HAS estime qu’il n’y a pas de bénéfice à implanter les stents actifs
sur une population non sélectionnée de patients et recommande de
limiter l’utilisation des stents actifs dans certaines indications sous
réserve de respecter les recommandations actuelles d’orientation vers
la revascularisation myocardique."
pour lire la suite:
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_867966/evaluation-des-endoprotheses-coronaires-a-liberation-de-principe-actif
dr soleil-
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Date d'inscription : 23/10/2009
Age : 40
Localisation : chez mes parents
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