Transfusion sanguine et produits dérivés du sang indications, complications. Hémovigilance
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Transfusion sanguine et produits dérivés du sang indications, complications. Hémovigilance
Objectifs :
¤ Expliquer les risques transfusionnels, les règles de prévention, les principes de traçabilité et
d'hémovigilance.
¤ Prescrire une transfusion des dérivés du sang.
¤ Appliquer les mesures immédiates en cas de transfusion mal tolérée.
1 - Connaître les produits sanguins labiles et médicaments dérivés du sang utilisés en thérapeutique
chaque unité thérapeutique est issue d'un don de sang ; risque résiduel faible de transmission de maladies infectieuses ; durée de conservation limitée (de quelques jours à un an) ;
règles strictes de conservation, de transport et d'utilisation (règles de compatibilité immunologique).
"La nouvelle nomenclature (arrêté du 26 avril 2002 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale) est indiquée en caractères gras "
Concentrés de globules rouges (CGR)
Le CGR déleucocyté contient au moins 40 g d’hémoglobine, sous un volume d’environ 250 mL avec anticoagulant et solution de conservation. Les CGR se conservent généralement 42 jours (5 ± 3°C).
1. Il existe différentes qualifications de ce produit :
• Les CGR phénotypés : groupage déterminé pour cinq antigènes en plus des groupes ABO et RH1
(RH2,3,4,5 et KEL1) [ABO et Rh D (Rh C, c, E, e et Kell)].
• Les CGR compatibilisés : test de compatibilité au laboratoire entre le sérum du receveur et les
hématies de (la poche) l’unité à transfuser.
• Les concentrés CMV négatifs : le donneur est séronégatif pour le cytomégalovirus.
2. Les CGR transformés incluent : les CGR déplasmatisés ; les CGR irradiés ; les CGR congelés, qui
sont conservés à une température inférieure à moins 80°C (sangs de phénotype rare).
Concentrés de plaquettes (CP)
Le MCP ou Mélange de Concentrés Plaquettaires Standard (CPS) systématiquement déleucocyté est le mélange de 5 à 6 CPS issus d’un don de sang total. Il se conserve (20 ± 4°C) cinq jours sous agitation
Le CPA ou Concentré de Plaquettes d’Aphérèse déleucocyté provient d'un donneur unique se
conserve aussi cinq jours à 20 ± 4°C sous agitation.
Les CP peuvent avoir des qualifications ou être transformés.
Plasmas thérapeutiques
• Le plasma viro-atténué par procédé physico-chimique.
• Le plasma sécurisé par quarantaine de 120 jours, le donneur ayant à ce terme des contrôles virologiques négatifs.
• Les plasmas se conservent 1 an congelés et maintenus au-dessous de –25°C.
Fractions coagulantes
• Facteur VIII anti-hémophilique A
• Facteur IX anti-hémophilique B
• Facteur Willebrand
• Fibrinogène
• Complexe prothrombinique (PPSB)
• Facteur XIII
• Facteur VII
Facteurs produits par génie génétique
o Facteur VII
o Facteur VIII
o Facteur IX
o Facteur Willebrand
Immunoglobulines humaines
• Immunoglobulines intraveineuses polyvalentes.
• Immunoglobulines intraveineuses spécifiques : anti-D, anti-HBs.
• Immunoglobulines intramusculaires spécifiques : anti-HBs, anti-tétaniques, anti-rabiques.
Albumine
• Albumine humaine à 4 % iso-oncotique.
• Albumine humaine à 20 %.
Colle biologique à base de fibrinogène
2 - Indications des transfusions de produits sanguins labiles
• Isolée ou associée à un déficit volémique (hémorragie aiguë).
• Selon la rapidité de son installation et son évolution immédiate.
• Prise en compte d’un taux d’hémoglobine (7 g/dL) pour les sujets sans antécédents mais à moduler
selon la tolérance cardio-neurologique, la possibilité d’un traitement étiologique et le rapport risque/efficacité de la transfusion.
• En cas de transfusion prévisible et programmable (chirurgie à risque hémorragique important), il faut déterminer la date et la quantité nécessaire compatibles avec une éventuelle transfusion autologue programmée (TAP) sur la base d’un maximum de trois unités.
• Traitement préventif des hémorragies :
- Au cours des thrombopénies centrales : seuil de 10 x 109 plaquettes/L (à moduler en fonction de l’existence de facteurs de risque).
- A l’occasion d’un geste invasif si le taux de plaquettes est inférieur à 50 x 109 /L (une recommandation à 100 x 109 /L pour les interventions en ophtalmologie et en neurochirurgie.)
• Traitement curatif des hémorragies :
au cours d’une thrombopénie centrale (mais l’efficacité est moindre en cas de thrombopénie périphérique).
•Au cours d’une thrombopathie lors d'actes invasifs.
• Indiquer sur l'ordonnance la dernière numération plaquettaire et le poids du patient.
coagulation.
• Hémorragie aiguë avec déficit global des facteurs de la coagulation.
• Déficit complexe rare en facteur de la coagulation lorsque les fractions coagulantes correspondantes
ne sont pas disponibles.
• On y ajoute l’échange plasmatique dans le purpura thrombotique thrombocytopénique et la microangiopathie thrombotique ou le syndrome hémolytique et urémique.
La transfusion de plasma frais congelé (PFC) n’est recommandée qu’en cas d’association :
• Soit d’une hémorragie, soit d’un geste à risque hémorragique
• Et d’une anomalie profonde de l’hémostase
3 - Enoncer les gestes qui s’imposent avant la mise en oeuvre de toute transfusion
Préparer la transfusion
1) Examen clinique médical précédant un geste invasif pouvant nécessiter une transfusion :
• Définir l’indication et les modalités de la transfusion : probabilité, volume (nombre d’unités),transfusion autologue programmée en cas de besoin transfusionnel pour chirurgie à fort risque
hémorragique.
• Rechercher des antécédents, notamment allo-immuns (grossesse, transfusion, greffe) et réactions transfusionnelles.
• Informer, le patient ou son représentant légal sur l’éventualité et la nature de la transfusion, sur les risques transfusionnels (avec remise d’un document d’information), sur les possibilités de la transfusion autologue.
• Recueillir l’avis et le consentement écrit du patient ou de son représentant légal n'est pas obligatoire
mais l'information est obligatoire.
2) Prescrire et vérifier les examens biologiques pré-transfusionnels :
• Examens immuno-hématologiques : documents de groupage sanguin valides , avec double détermination sur deux prélèvements distincts ; groupe ABO-RH1 et phénotypes Rhésus, Kell (RH-KEL1 ), et si nécessaire (transfusions itératives, protocole de greffe, femme avec un avenir obstétrical), détermination des antigènes Kidd, Duffy, MNSs ; recherche d’anticorps irrégulier (RAI) moins de 72 heures avant la transfusion.
• Examens sérologiques (avec le consentement du malade) : VIH, VHC, taux d’ALAT.
Prescrire la transfusion
• Prescription de la transfusion par un médecin identifié comme le médecin prescripteur.
• S'assurer de l'information éclairée du malade.
• Vérifier l'exécution et les résultats du bilan pré-transfusionnel.
• Rédiger une ordonnance nominative comportant l’identification du malade, du service demandeur, le
nom et la signature du médecin prescripteur ; la nature et le nombre de produits demandés ; la date et
l’heure de la prescription, la date et l’heure prévue de la transfusion, ainsi que, si nécessaire,
l’indication de la transfusion, le poids du patient et la numération plaquettaire
• Joindre le document de groupage sanguin valide aux résultats de la RAI de moins de 72 heures ou
un échantillon de sang pour effectuer ces examens.
Délivrer les produits sanguins selon :
• L’ordonnance signée du médecin.
• Les résultats des examens immuno-hématologiques : RAI, test de compatibilité si nécessaire.
• Le protocole transfusionnel (en fonction des antécédents et du contexte clinique : irradié CMV…)
• Joindre la fiche de distribution nominative (FDN).
• Indiquer l’heure de distribution.
Réaliser la transfusion
• Vérification à réception des produits sanguins : conformité des conditions de transport et concordance des produits délivrés.
• Conservation et utilisation des produits selon des règles impératives : conservation des CGR entre 2
et 8° C si existence d’un dépôt de sang, sinon utilisation dans les six heures qui suivent l’arrivée dans le service utilisateur.
• Vérifications pré-transfusionnelles au lit du malade (unité de lieu, de temps et d'action) :
Contrôle ultime au lit du malade : identification précise du patient, concordance de l’identité du patient
sur l’ordonnance, la FDN et le document de groupage sanguin, concordance du groupe sanguin
mentionné sur la carte du malade avec celui mentionné sur le produit,
Contrôle ultime de la compatibilité ABO : prélèvement capillaire du patient ; première d'une goutte de
la poche à transfuser ; vérification des concordances de réactivité : les globules rouges à transfuser
ne doivent pas être agglutinés par un antisérum n’agglutinant pas les globules rouges du receveur.
• Pose de la transfusion sous la responsabilité d’un médecin identifié comme médecin transfuseur de
proximité qui doit pouvoir se rendre immédiatement sur place.
• Ouvrir un dossier transfusionnel
• Urgence vitale : pas de RAI si non disponible, nécessité de groupe conforme, délai de distribution inférieur à 30 minutes.
• Urgence "relative" : nécessité de groupe et RAI conformes, délai de distribution de 2-3 heures.
En cas d'urgence, la prescription doit en mentionner le degré en utilisant l'un de ces termes.
4 - Connaître les aspects médicaux légaux du donneur au receveur
Aspects médico-légaux concernant le donneur
Exigences réglementaires relatives au don : âge, délais entre les dons, fréquence annuelle des dons,poids, autonomie du malade.
Aspects médico-légaux concernant la production de produits sanguins labiles
• Respect de la conformité aux caractéristiques des produits sanguins labiles.
• Bonnes pratiques de prélèvement : anonymat, bénévolat, consentement, critères de sélection des donneurs, conditions de prélèvement.
• Bonnes pratiques de préparation.
• Bonnes pratiques de qualification biologique du don : sont effectués systématiquement le groupage
sanguin ABO Rh(D), la RAI, le contrôle de l’hémoglobine ou de l’hématocrite, les marqueurs
virologiques (antigène HBs, anti-VIH1 et 2 , anti-HBc, anti-VHC, anti-HTLV-I/II, dépistage de la syphilis
et dépistage génomique viral du VIH et du VHC).
• Recherche des anticorps antipaludéens lors d'un séjour en pays d'endémique.
• Bonnes pratiques de distribution : conditions de distribution et de traçabilité des PSL.
Aspects médico-légaux concernant le receveur
• Information éclairée du patient sur les risques de la transfusion et sur les examens pré- et posttransfusionnels.
• Réalisation d’examens pré-transfusionnels obligatoires : groupage ABO-RH1 [ABO Rh(D)],
phénotypage et RAI.
• Respect des indications et des contre-indications de la transfusion de produits sanguins labiles.
• Ouverture d’un dossier transfusionnel.
• Réalisation du contrôle ultime pré-transfusionnel.
• Traçabilité des produits sanguins et hémovigilance.
• Déclaration des incidents transfusionnels par l’intermédiaire du correspondant d'hémovigilance.
5 - Les analyses en immuno-hématologie érythrocytaires en vue d’une transfusion de produits sanguins labiles
Le caractère immunogène du polymorphisme érythrocytaire est un obstacle à la transfusion et
nécessite le respect des compatibilités immunologiques. La prévention du risque immunologique
repose sur :
• La connaissance des caractéristiques immunologiques des produits sanguins labiles et du statut
immuno-hématologique du patient au moment de la transfusion.
• L’adéquation des caractéristiques immunologiques du produit sanguin avec celles du receveur.
• Le maintien de cette adéquation à chaque étape du processus transfusionnel.
Comment définir le statut immuno-hématologique du patient ?
1) Par la prescription des analyses visant à détecter les anticorps présents chez le patient afin d’éviter
le conflit immunologique :
La détermination du groupe sanguin ABO repose sur deux épreuves complémentaires. Une épreuve
globulaire consistant à rechercher les antigènes A et B sur la membrane érythrocytaire. Une épreuve
plasmatique consistant à rechercher les anticorps anti-A et anti-B correspondant aux antigènes
globulaires absents. Cette analyse est indissociable de la détermination de l’antigène RH1 (D). Deux
déterminations sur deux prélèvements différents sont nécessaires pour la validité du groupage. La
détermination du phénotype RH-KEL1 et des antigènes RH2(C), RH3(E), RH4(c), RH5(e) est
obligatoirement faite sur chaque prélèvement.
La recherche d’anticorps anti-érythrocytaires : à l’aide de gammes d’hématies-tests d’origine humaine,
réglementairement définies, on dépiste puis identifie, sur du sérum ou du plasma, les anticorps dirigés
contre les antigènes érythrocytaires autres que A et B. Cette recherche d’anticorps anti-érythrocytaires
comporte deux étapes :
• Un dépistage au terme duquel le laboratoire pourra répondre "dépistage positif" ou "dépistage
négatif" d’anticorps anti-érythrocytaires. En cas de dépistage positif, l’identification de l’anticorps est
obligatoire.
• Une identification consistant à déterminer la spécificité du ou des anticorps présents.
L’épreuve directe de compatibilité au laboratoire (dont l’indication est restreinte) est une analyse
complémentaire de la RAI qui consiste à tester l’échantillon du receveur vis-à-vis des hématies de la
tubulure du produit sanguin à transfuser. En absence de réactivité, l’unité est déclarée compatible.
2) Par la prescription des analyses visant à définir les antigènes présents, afin d’éviter l’alloimmunisation
chez certains patients :
• Le phénotypage RH-KEL1 comprend l’étude des antigènes RH2, 3, 4 et 5 et KEL1 .
• Le phénotypage étendu consiste à rechercher un ou plusieurs antigènes érythrocytaires autres que
ceux qui sont définis par le groupage ABO-RhD et par le phénotypage RH-KEL1. Les principaux
systèmes concernés sont les systèmes Duffy, Kidd, MNSs.
Quand prescrire ces analyses ?
• Groupage ABO-RH1 (Rhésus D) : avant toute transfusion potentielle en l'absence d'un document
déjà validé.
• Recherche d'anticorps anti-érythrocytes : dans les 72 heures qui précèdent une transfusion.
• Epreuve directe de compatibilité : dès l'apparition d'un anticorps anti-érythrocytaire.
• Phénotypage RH-KEL1 : jeune fille ou femme avant la ménopause, patients devant recevoir des
transfusions itératives, patients à greffer, patients présentant un anticorps irrégulier.
• Phénotypage élargi : patients devant recevoir des transfusions itératives, patients à transplanter,
patients présentant un anticorps irrégulier dans un des systèmes concernés.
Prescrire les analyses en vue de détecter une allo-immunisation post-transfusionnelle
Ce point repose sur la prescription d’une RAI trois mois après le dernier épisode transfusionnel (deux
fois par an pour les transfusions itératives) conformément aux dispositions réglementaires.
6 - Enoncer les gestes qui s’imposent devant une transfusion mal tolérée
Les signes possibles traduisant la mauvaise tolérance d’une transfusion sont : hyperthermie avec ou
sans frissons, agitation, sensation de chaleur, douleurs lombaires ou surtout thoraciques, hypotension
voire collapsus, plus rarement hypertension, nausées ou vomissements, diarrhée, bouffées de
chaleur, dyspnée, pâleur, sensation de prurit ou d’urticaire, saignements (en particulier aux points
d’injection), tachycardie.
L’observation d’un ou plusieurs de ces signes impose :
• L'arrêt immédiat de la transfusion, l'appel du médecin de proximité,
• Le maintien d’une voie d’abord pour la perfusion d’un soluté ;
• Un examen clinique incluant la prise de la température, de la pression artérielle, la mesure de la
fréquence cardiaque, l’examen des urines ;
• La saisie de l’unité en cours de transfusion, des tubes de sang disponibles et des contrôles
effectués;
• La mise en place des mesures thérapeutiques immédiates (réanimation) ;
• La transmission des unités de sang au laboratoire de bactériologie en cas de suspicion d’accident
par contamination bactérienne, au laboratoire d’immuno-hématologie en cas de suspicion d’accident
immuno-hémolytique (accompagnées de prélèvements du malade), en informant les correspondants
de l’établissement de soins et de l'établissement de transfusion qui pourront coordonner ces actions et
en diligenter d’autres en fonction des observations cliniques.
• L’ensemble des observations fera l’objet d’une déclaration dans les 48 heures au réseau d’hémovigilance (Fiche d'incident transfusionnel : FIT).
7 - Enoncer les principaux accidents immunologiques de la transfusion sanguine
graves.
Presque exclusivement dues à un conflit immunologique entre les antigènes présents sur les
membranes des hématies transfusées et les anticorps présents dans le plasma du patient.
Les anticorps concernés sont : les anticorps naturels du système ABO ; les anticorps immuns
irréguliers des systèmes Rhésus, Kell, Duffy, Kidd, MNS, et les anticorps naturels ou immuns dirigés
contre des antigènes fréquents.
Elles sont dues le plus souvent au non-respect, par les établissements de soins, des procédures
transfusionnelles standardisées, notamment : erreur d’identification des prélèvements sanguins ; nonrespect
des examens biologiques pré-transfusionnels ; erreur d’attribution des unités de sang et/ou
mauvaise réalisation du contrôle ultime au lit du malade, qui est obligatoire pour la prévention d’une
incompatibilité ABO.
Ainsi, ces accidents sont provoqués soit par un non-respect de la compatibilité dans le groupe ABO
(toujours par erreur grossière de procédure), soit par la méconnaissance d’une allo-immunisation, mal
ou non recherchée.
• Le risque majeur est un choc avec collapsus, apparaissant dans les minutes ou les heures qui
suivent la transfusion, souvent compliqué de CIVD, d’insuffisance rénale ou respiratoire aiguë. Un
ictère hémolytique peut survenir de manière précoce (le lendemain), avec quelquefois retentissement
rénal, ou retardé, au cinquième ou au sixième jour (ce qui signe dans ce cas la réactivation d’un
anticorps).
• D’autres cas sont moins dramatiques : simple inefficacité de la transfusion, qui doit faire demander
une enquête immunologique.
chez un receveur déficitaire congénital en IgA.
produit sanguin transfusé, il met en jeu le pronostic vital.
produits sanguins labiles). Elle se manifeste par de violents frissons et une hyperthermie, et survient
souvent dès le début de la transfusion, et surtout après transfusion de concentrés plaquettaires chez
des sujets immunisés par des transfusions antérieures ou des grossesses.
de cellules immunologiquement compétentes apportées par le sang du donneur à un receveur en
immunodépression profonde.
C’est un problème fréquent qui complique le traitement des hémophiles A. Il justifie la recherche
régulière des anticorps anti-VIII acquis. En cas d’immunisation faible, il est possible d’obtenir un niveau de facteur suffisant en augmentant notablement les doses de facteur VIII administrées.
bénignes (érythème, prurit, urticaire, frissons, hypothermie passagère), qui cèdent aux antihistaminiques
; quelquefois ce sont des réactions plus inquiétantes : oedème de Quincke, crise d’asthme.
8 - Enoncer les principaux accidents non immunologiques de la transfusion sanguine
o virus connus (virus d’hépatite B et C, VIH) :
risque résiduel devenu infime en raison du dépistage spécifique ;
o virus encore inconnus et agents transmissibles non conventionnels (prions) : risque difficile à
apprécier.
• Infection bactérienne par contamination bactérienne du produit sanguin transfusé :
devenue aujourd'hui la principale contamination infectieuse transfusionnelle (et la plus mortifère), elle peut
entraîner un choc septique ou endotoxinique immédiat et grave.
• Transmission de parasitoses :
paludisme (rare en raison d’une prévention spécifique).
manifestations à type de paresthésies, de tremblements, de troubles du rythme cardiaque.
• Risque hémorragique par dilution des plaquettes et des facteurs de coagulation.
Hémochromatose post-transfusionnelle chez les malades polytransfusés chroniques en concentrés
érythrocytaires.
9 - Enoncer les principales maladies transmissibles par la transfusion
Maladies virales
• Hépatites virales B et C et infection par le VIH : risque extrêmement réduit avec les produits
sanguins labiles, en raison des moyens de prévention (sélection des donneurs de sang et dépistages
biologiques) ; risque théoriquement nul avec les produits stables en raison de la viro-atténuation par
les solvants-détergents.
1 don sur 1 700 000
1 don sur 3 150 000
HBs (Hépatite B)
1 don sur 640 000
VHC (Hépatite C)
1 don sur 1 560 000
1 don sur 10 000 000
• Infection par le HTLV-I et par le cytomégalovirus : risque de 1 à 2/10 000 000 dons
• Infection par le parvovirus B19 : risque faible avec les produits sanguins labiles et préoccupant
uniquement chez certains receveurs (malades immunodéprimés, femmes enceintes, malades atteints
d’hémolyse chronique).
Maladies bactériennes
Risque de choc endotoxinique en cas de contamination accidentelle de la poche de sang par une
bactérie.
Maladies parasitaires
• Paludisme : risque 1 cas en 4 ans en raison d’une prévention spécifique.
• Toxoplasmose : risque exceptionnel, préoccupant uniquement chez les receveurs
immunodéprimés.
• Risques beaucoup plus importants en pays d'endémie : leishmaniose, trypanosomiase…
Risques émergents
• Le West Nile Virus (WNV) peut être transmis par transfusion. Des cas d'encéphalopathies ont été
documentés aux Etats-Unis d'Amérique.
Agents non conventionnels
• Les prions responsables de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou variant de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) sont transmissibles par transfusion sanguine comme le démontre les
expérimentations animales et des cas ont été rapportés en Grande-Bretagne.
10 - Enoncer les conditions d’un don du sang standard et les motifs d’exclusion
Le don du sang standard est autorisé dans le cadre d’un entretien avec un médecin de
l’Etablissement de transfusion sanguine ayant reçu une formation spécifique validée, cet entretien a
deux objectifs : s’assurer de la bonne tolérance, par le donneur, d’un prélèvement de 400 à 500 mL ;
s'assurer auprès du donneur que le sang offert peut servir à la préparation de produits sanguins sans
risque pour le malade receveur.
C'est au cours de l'entretien médical que le médecin qualifié assure la sélection des donneurs.
Les conditions réglementaires suivantes doivent être remplies par le donneur :
• être âgé de 18 à 65 ans,
• être en bonne santé,
• peser au moins 50 kg,
• ne pas avoir reçu l’un des traitements suivants : transfusion sanguine, greffe de tissu ou d’organe,
hormone de croissance, intervention chirurgicale (le délai après une intervention chirurgicale, une
anesthésie générale peut varier entre un et six mois en fonction de la nature de l’intervention),
• ne pas avoir dans sa famille une personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob,
• ne pas avoir subi dans les six derniers mois un examen endoscopique (coloscopie, coelioscopie,
etc),
• ne pas avoir séjourné, depuis moins de quatre mois, dans un pays où sévit le paludisme,
• ne pas avoir séjourné plus d’un an en Grande-Bretagne entre 1980 et 1996 (tous séjours cumulés),
• ne pas présenter de signe d’infection au moment du don ou dans les six jours qui le précèdent.
Les médicaments sont rarement une contre–indication au don : c’est le plus souvent la pathologie
pour laquelle ils sont prescrits qui n’autorise pas le don.
De plus, certaines situations peuvent augmenter le risque d’exposition aux maladies virales : la notion
de multipartenariat sexuel, de relations homosexuelles masculines, de consommation (même restée
unique) de drogue, la notion d’activité sexuelle en zone d’endémie, la notion d’un partenaire concerné
par une ou plusieurs des situations précédentes. Enfin, toute relation sexuelle avec un nouveau
partenaire ou un partenaire occasionnel justifie un délai minimum de quatre mois avant de pouvoir
donner du sang.
Toute séropositivité (VIH, VHB, VHC) du donneur ou du partenaire sexuel est naturellement une
cause d’exclusion du don de sang.
11- Connaître les gestes qui s’imposent après toute transfusion
Sortie du malade
• Information orale et écrite du malade.
• Document écrit spécifiant les produits sanguins reçus.
• Prescription post-transfusionnelle : tests immuno-hématologie et sérologiques quatre mois après la
transfusion : RAI, anticorps anti-VIH, anti-VHC, taux d’ALAT et éventuellement anticorps anti-HBc et
antigène HBs. En cas de séroconversion, le médecin ayant en charge le patient doit alerter sans délai
le correspondant d’hémovigilance de l’établissement de soins afin que soit établie une FIT et initier
l’enquête transfusionnelle.
Mise à jour des dossiers transfusionnels et d’hémovigilance en fonction des résultats biologiques
pré et post-transfusionnels (inmmuno-hématologiques, sérologies, examens réalisés en cas d’incident
transfusionnel).
Suivi post-transfusionnel
• Faire un contrôle de la NFS après transfusion de CGR ou de Plaquettes pour vérifier l’efficacité
transfusionnelle
• Surveillance d’un accident différé (hémolytique ou infectieux).
• Recherche d’une allo-immunisation (RAI).
• Surveillance d’une iatrogénie à long terme : hémochromatose, maladie infectieuse transmissible.
Pour chaque accident ou incident, signaler l'événement au correspondant d'hémovigilance de
l'établissement de soins, qui remplira une FIT, même si l’imputabilité est incertaine.
12 - Connaître les groupes sanguins erythrocytaires utiles en transfusion sanguine et responsables d’alloimmunisation foeto-maternelle
Les groupes sanguins jouent un rôle important en raison des anticorps dont ils peuvent induire la
production et qui peuvent être à l'origine d'accidents transfusionnels ou d'accidents d'alloimmunisation
foeto-maternelle.
car il existe de façon naturelle des anticorps dirigés contre les antigènes A ou B non exprimés sur les
globules rouges. Les gènes codant pour ABO selon leur appariement génétique conduisent à 4
phénotypes A, B, O, AB..
Les génotypes sont les suivants :
Le phénotype A correspond au génotype AA ou AO.
Le phénotype B correspond au génotype BB ou BO.
Le phénotype O correspond au génotype OO.
Le phénotype AB correspond au génotype AB.
La nature des anticorps du sujet dépend de son phénotype. Ainsi :
Les sujets A ont un anti-B.
Les sujets B ont un anti-A.
Les sujets O ont un anti-A et un anti-B.
Les sujets AB n'ont pas d'anticorps naturels réguliers
La fréquence de ces phénotypes en Europe est la suivante :
A = 45 %, O = 43 %, B = 9 %, AB = 3 %
classiques sont, dans l'ordre d'immunogénicité : RH1(D), RH2(C), RH3(E), RH4(c), RH5(e). Ces
antigènes dépendent de deux locus étroitement liés qui codent respectivement, l'un pour l'antigène
RH1, l'autre pour les deux systèmes alléliques RH2,4 (Cc), RH3,5 (Ee).
Le groupe RH standard comporte deux phénotypes définis par la présence ou l'absence de RH1 : la
présence de RH1 correspond à Rh positif (Rh+), 85 % des individus ; son absence correspond à Rh
négatif (Rh-), 15 % des individus.
Les sujets Rh négatifs (RH –1) autrefois d.
Les antigènes RH2,4 (Cc) d'une part et RH3,5 (Ee) d'autre part sont alléliques.
Les gènes du système rhésus sont en déséquilibre de liaison, les trois haplotypes les plus fréquents
chez les caucasiens étant DCe (41 %), dce (39 %), DcE (13 %).
Sur une carte de groupe sanguin, le phénotype rhésus est indiqué de la façon suivante :
• Groupe standard : Rh + ou –
• Phénotype : RH1 ou RH–1 (D+/-), RH2 ou RH–2 (C+/-), RH3 ou RH–3 (E+/-), RH4 ou RH–4 (c+/-),
RH5 ou RH–5 (e+/-)
Ainsi, les phénotypes suivants peuvent s'interpréter de cette manière :
• D-, C-, c+, E-, e+ : RH -1, -2, -3, 4, 5 —> Rh- dce/dce homozygote
• D+, C+, c+, E-, e+ : RH 1, 2, -3, 4, 5 —> Rh+ DCe/dce (le + probable)
• D+, C+, c-, E-, e+ : RH 1, 2, -3, -4, 5 —> Rh+DCe/DCe (id.)
• D+, C+, c+, E+, e+ : RH 1, 2, 3, 4, 5 —> Rh+ DCe/DcE (id.)
• etc.
Il n'y a pas d'anticorps anti-RH naturels ; tous sont des anticorps irréguliers, secondaires à une
grossesse ou à une transfusion incompatible. L'antigène RH1 est très immunogène et doit toujours
être respecté lors d'une transfusion de CGR. Lorsqu'on transfuse du sang phénotypé compatible, on
respecte l'ensemble des antigènes du système RH.
anticorps anti- KEL1, sont immuns et irréguliers) ; 90 % des individus sont KEL : -1,2 (kk), 9,8 % sont
KEL1 :1,2 (Kk). Le phénotype KEL : 1,-2 (KK) est exceptionnel. On évite l'immunisation anti- KEL1 en
transfusant du sang phénotypé KEL-1.
%), FY2 (Fyb+) (37 %), FY :1,2 (Fya+b+) (48 %). Les anticorps anti-FY sont des anticorps irréguliers
que l'on doit dépister ou prévenir chez les polytransfusés ; 65 % des sujets noirs sont FY :-1,-2 (Fya-b-
), mais ils ne s'immunisent que très rarement.
%), JK2 (Jkb+) (22 %), JK : 1,2 (Jka+b+) (50 %). Les anticorps anti-JK sont des anticorps irréguliers
que l'on doit dépister ou prévenir chez les polytransfusés.
haplotypes sont MS, Ms, NS, Ns.
Anticorps : rares anticorps irréguliers allo-immuns anti- MNS3 (S) (dangereux) ; rares anticorps
naturels anti-MNS2 ou anti- MNS1 (peu dangereux).
souvent un anti-P1 naturel et peu dangereux ; les sujets Pk ou p peuvent avoir des anticorps
dangereux naturels, respectivement anti-P, et anti-Tja (P, P1, Pk).
sans danger.
hémolytique du nouveau-né par passage des anticorps naturels chez le foetus. Ceux-ci détruisent les
hématies foetales, une anémie et une souffrance foetale.
D'autres allo-immunisations materno-foetales peuvent être responsables de MHNN ,maladie
hémolytique du nouveau-né (Kell, Kid, MNS).
¤ Expliquer les risques transfusionnels, les règles de prévention, les principes de traçabilité et
d'hémovigilance.
¤ Prescrire une transfusion des dérivés du sang.
¤ Appliquer les mesures immédiates en cas de transfusion mal tolérée.
1 - Connaître les produits sanguins labiles et médicaments dérivés du sang utilisés en thérapeutique
- I) Les produits sanguins labiles (PSL) :
chaque unité thérapeutique est issue d'un don de sang ; risque résiduel faible de transmission de maladies infectieuses ; durée de conservation limitée (de quelques jours à un an) ;
règles strictes de conservation, de transport et d'utilisation (règles de compatibilité immunologique).
"La nouvelle nomenclature (arrêté du 26 avril 2002 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale) est indiquée en caractères gras "
Concentrés de globules rouges (CGR)
Le CGR déleucocyté contient au moins 40 g d’hémoglobine, sous un volume d’environ 250 mL avec anticoagulant et solution de conservation. Les CGR se conservent généralement 42 jours (5 ± 3°C).
1. Il existe différentes qualifications de ce produit :
• Les CGR phénotypés : groupage déterminé pour cinq antigènes en plus des groupes ABO et RH1
(RH2,3,4,5 et KEL1) [ABO et Rh D (Rh C, c, E, e et Kell)].
• Les CGR compatibilisés : test de compatibilité au laboratoire entre le sérum du receveur et les
hématies de (la poche) l’unité à transfuser.
• Les concentrés CMV négatifs : le donneur est séronégatif pour le cytomégalovirus.
2. Les CGR transformés incluent : les CGR déplasmatisés ; les CGR irradiés ; les CGR congelés, qui
sont conservés à une température inférieure à moins 80°C (sangs de phénotype rare).
Concentrés de plaquettes (CP)
Le MCP ou Mélange de Concentrés Plaquettaires Standard (CPS) systématiquement déleucocyté est le mélange de 5 à 6 CPS issus d’un don de sang total. Il se conserve (20 ± 4°C) cinq jours sous agitation
Le CPA ou Concentré de Plaquettes d’Aphérèse déleucocyté provient d'un donneur unique se
conserve aussi cinq jours à 20 ± 4°C sous agitation.
Les CP peuvent avoir des qualifications ou être transformés.
Plasmas thérapeutiques
• Le plasma viro-atténué par procédé physico-chimique.
• Le plasma sécurisé par quarantaine de 120 jours, le donneur ayant à ce terme des contrôles virologiques négatifs.
• Les plasmas se conservent 1 an congelés et maintenus au-dessous de –25°C.
- II) Les produits sanguins stables ou "Médicaments dérivés du Sang" (MDS) :
Fractions coagulantes
• Facteur VIII anti-hémophilique A
• Facteur IX anti-hémophilique B
• Facteur Willebrand
• Fibrinogène
• Complexe prothrombinique (PPSB)
• Facteur XIII
• Facteur VII
Facteurs produits par génie génétique
o Facteur VII
o Facteur VIII
o Facteur IX
o Facteur Willebrand
Immunoglobulines humaines
• Immunoglobulines intraveineuses polyvalentes.
• Immunoglobulines intraveineuses spécifiques : anti-D, anti-HBs.
• Immunoglobulines intramusculaires spécifiques : anti-HBs, anti-tétaniques, anti-rabiques.
Albumine
• Albumine humaine à 4 % iso-oncotique.
• Albumine humaine à 20 %.
Colle biologique à base de fibrinogène
2 - Indications des transfusions de produits sanguins labiles
- Transfusion de concentrés de globules rouges (CGR)
• Isolée ou associée à un déficit volémique (hémorragie aiguë).
• Selon la rapidité de son installation et son évolution immédiate.
• Prise en compte d’un taux d’hémoglobine (7 g/dL) pour les sujets sans antécédents mais à moduler
selon la tolérance cardio-neurologique, la possibilité d’un traitement étiologique et le rapport risque/efficacité de la transfusion.
• En cas de transfusion prévisible et programmable (chirurgie à risque hémorragique important), il faut déterminer la date et la quantité nécessaire compatibles avec une éventuelle transfusion autologue programmée (TAP) sur la base d’un maximum de trois unités.
- Transfusion plaquettaire
• Traitement préventif des hémorragies :
- Au cours des thrombopénies centrales : seuil de 10 x 109 plaquettes/L (à moduler en fonction de l’existence de facteurs de risque).
- A l’occasion d’un geste invasif si le taux de plaquettes est inférieur à 50 x 109 /L (une recommandation à 100 x 109 /L pour les interventions en ophtalmologie et en neurochirurgie.)
• Traitement curatif des hémorragies :
au cours d’une thrombopénie centrale (mais l’efficacité est moindre en cas de thrombopénie périphérique).
•Au cours d’une thrombopathie lors d'actes invasifs.
• Indiquer sur l'ordonnance la dernière numération plaquettaire et le poids du patient.
- Transfusion plasmatique
coagulation.
• Hémorragie aiguë avec déficit global des facteurs de la coagulation.
• Déficit complexe rare en facteur de la coagulation lorsque les fractions coagulantes correspondantes
ne sont pas disponibles.
• On y ajoute l’échange plasmatique dans le purpura thrombotique thrombocytopénique et la microangiopathie thrombotique ou le syndrome hémolytique et urémique.
La transfusion de plasma frais congelé (PFC) n’est recommandée qu’en cas d’association :
• Soit d’une hémorragie, soit d’un geste à risque hémorragique
• Et d’une anomalie profonde de l’hémostase
3 - Enoncer les gestes qui s’imposent avant la mise en oeuvre de toute transfusion
Préparer la transfusion
1) Examen clinique médical précédant un geste invasif pouvant nécessiter une transfusion :
• Définir l’indication et les modalités de la transfusion : probabilité, volume (nombre d’unités),transfusion autologue programmée en cas de besoin transfusionnel pour chirurgie à fort risque
hémorragique.
• Rechercher des antécédents, notamment allo-immuns (grossesse, transfusion, greffe) et réactions transfusionnelles.
• Informer, le patient ou son représentant légal sur l’éventualité et la nature de la transfusion, sur les risques transfusionnels (avec remise d’un document d’information), sur les possibilités de la transfusion autologue.
• Recueillir l’avis et le consentement écrit du patient ou de son représentant légal n'est pas obligatoire
mais l'information est obligatoire.
2) Prescrire et vérifier les examens biologiques pré-transfusionnels :
• Examens immuno-hématologiques : documents de groupage sanguin valides , avec double détermination sur deux prélèvements distincts ; groupe ABO-RH1 et phénotypes Rhésus, Kell (RH-KEL1 ), et si nécessaire (transfusions itératives, protocole de greffe, femme avec un avenir obstétrical), détermination des antigènes Kidd, Duffy, MNSs ; recherche d’anticorps irrégulier (RAI) moins de 72 heures avant la transfusion.
• Examens sérologiques (avec le consentement du malade) : VIH, VHC, taux d’ALAT.
Prescrire la transfusion
• Prescription de la transfusion par un médecin identifié comme le médecin prescripteur.
• S'assurer de l'information éclairée du malade.
• Vérifier l'exécution et les résultats du bilan pré-transfusionnel.
• Rédiger une ordonnance nominative comportant l’identification du malade, du service demandeur, le
nom et la signature du médecin prescripteur ; la nature et le nombre de produits demandés ; la date et
l’heure de la prescription, la date et l’heure prévue de la transfusion, ainsi que, si nécessaire,
l’indication de la transfusion, le poids du patient et la numération plaquettaire
• Joindre le document de groupage sanguin valide aux résultats de la RAI de moins de 72 heures ou
un échantillon de sang pour effectuer ces examens.
Délivrer les produits sanguins selon :
• L’ordonnance signée du médecin.
• Les résultats des examens immuno-hématologiques : RAI, test de compatibilité si nécessaire.
• Le protocole transfusionnel (en fonction des antécédents et du contexte clinique : irradié CMV…)
• Joindre la fiche de distribution nominative (FDN).
• Indiquer l’heure de distribution.
Réaliser la transfusion
• Vérification à réception des produits sanguins : conformité des conditions de transport et concordance des produits délivrés.
• Conservation et utilisation des produits selon des règles impératives : conservation des CGR entre 2
et 8° C si existence d’un dépôt de sang, sinon utilisation dans les six heures qui suivent l’arrivée dans le service utilisateur.
• Vérifications pré-transfusionnelles au lit du malade (unité de lieu, de temps et d'action) :
Contrôle ultime au lit du malade : identification précise du patient, concordance de l’identité du patient
sur l’ordonnance, la FDN et le document de groupage sanguin, concordance du groupe sanguin
mentionné sur la carte du malade avec celui mentionné sur le produit,
Contrôle ultime de la compatibilité ABO : prélèvement capillaire du patient ; première d'une goutte de
la poche à transfuser ; vérification des concordances de réactivité : les globules rouges à transfuser
ne doivent pas être agglutinés par un antisérum n’agglutinant pas les globules rouges du receveur.
• Pose de la transfusion sous la responsabilité d’un médecin identifié comme médecin transfuseur de
proximité qui doit pouvoir se rendre immédiatement sur place.
• Ouvrir un dossier transfusionnel
- Cas particuliers : urgences vitales
• Urgence vitale : pas de RAI si non disponible, nécessité de groupe conforme, délai de distribution inférieur à 30 minutes.
• Urgence "relative" : nécessité de groupe et RAI conformes, délai de distribution de 2-3 heures.
En cas d'urgence, la prescription doit en mentionner le degré en utilisant l'un de ces termes.
4 - Connaître les aspects médicaux légaux du donneur au receveur
Aspects médico-légaux concernant le donneur
Exigences réglementaires relatives au don : âge, délais entre les dons, fréquence annuelle des dons,poids, autonomie du malade.
Aspects médico-légaux concernant la production de produits sanguins labiles
• Respect de la conformité aux caractéristiques des produits sanguins labiles.
• Bonnes pratiques de prélèvement : anonymat, bénévolat, consentement, critères de sélection des donneurs, conditions de prélèvement.
• Bonnes pratiques de préparation.
• Bonnes pratiques de qualification biologique du don : sont effectués systématiquement le groupage
sanguin ABO Rh(D), la RAI, le contrôle de l’hémoglobine ou de l’hématocrite, les marqueurs
virologiques (antigène HBs, anti-VIH1 et 2 , anti-HBc, anti-VHC, anti-HTLV-I/II, dépistage de la syphilis
et dépistage génomique viral du VIH et du VHC).
• Recherche des anticorps antipaludéens lors d'un séjour en pays d'endémique.
• Bonnes pratiques de distribution : conditions de distribution et de traçabilité des PSL.
Aspects médico-légaux concernant le receveur
• Information éclairée du patient sur les risques de la transfusion et sur les examens pré- et posttransfusionnels.
• Réalisation d’examens pré-transfusionnels obligatoires : groupage ABO-RH1 [ABO Rh(D)],
phénotypage et RAI.
• Respect des indications et des contre-indications de la transfusion de produits sanguins labiles.
• Ouverture d’un dossier transfusionnel.
• Réalisation du contrôle ultime pré-transfusionnel.
• Traçabilité des produits sanguins et hémovigilance.
• Déclaration des incidents transfusionnels par l’intermédiaire du correspondant d'hémovigilance.
5 - Les analyses en immuno-hématologie érythrocytaires en vue d’une transfusion de produits sanguins labiles
Le caractère immunogène du polymorphisme érythrocytaire est un obstacle à la transfusion et
nécessite le respect des compatibilités immunologiques. La prévention du risque immunologique
repose sur :
• La connaissance des caractéristiques immunologiques des produits sanguins labiles et du statut
immuno-hématologique du patient au moment de la transfusion.
• L’adéquation des caractéristiques immunologiques du produit sanguin avec celles du receveur.
• Le maintien de cette adéquation à chaque étape du processus transfusionnel.
Comment définir le statut immuno-hématologique du patient ?
1) Par la prescription des analyses visant à détecter les anticorps présents chez le patient afin d’éviter
le conflit immunologique :
La détermination du groupe sanguin ABO repose sur deux épreuves complémentaires. Une épreuve
globulaire consistant à rechercher les antigènes A et B sur la membrane érythrocytaire. Une épreuve
plasmatique consistant à rechercher les anticorps anti-A et anti-B correspondant aux antigènes
globulaires absents. Cette analyse est indissociable de la détermination de l’antigène RH1 (D). Deux
déterminations sur deux prélèvements différents sont nécessaires pour la validité du groupage. La
détermination du phénotype RH-KEL1 et des antigènes RH2(C), RH3(E), RH4(c), RH5(e) est
obligatoirement faite sur chaque prélèvement.
La recherche d’anticorps anti-érythrocytaires : à l’aide de gammes d’hématies-tests d’origine humaine,
réglementairement définies, on dépiste puis identifie, sur du sérum ou du plasma, les anticorps dirigés
contre les antigènes érythrocytaires autres que A et B. Cette recherche d’anticorps anti-érythrocytaires
comporte deux étapes :
• Un dépistage au terme duquel le laboratoire pourra répondre "dépistage positif" ou "dépistage
négatif" d’anticorps anti-érythrocytaires. En cas de dépistage positif, l’identification de l’anticorps est
obligatoire.
• Une identification consistant à déterminer la spécificité du ou des anticorps présents.
L’épreuve directe de compatibilité au laboratoire (dont l’indication est restreinte) est une analyse
complémentaire de la RAI qui consiste à tester l’échantillon du receveur vis-à-vis des hématies de la
tubulure du produit sanguin à transfuser. En absence de réactivité, l’unité est déclarée compatible.
2) Par la prescription des analyses visant à définir les antigènes présents, afin d’éviter l’alloimmunisation
chez certains patients :
• Le phénotypage RH-KEL1 comprend l’étude des antigènes RH2, 3, 4 et 5 et KEL1 .
• Le phénotypage étendu consiste à rechercher un ou plusieurs antigènes érythrocytaires autres que
ceux qui sont définis par le groupage ABO-RhD et par le phénotypage RH-KEL1. Les principaux
systèmes concernés sont les systèmes Duffy, Kidd, MNSs.
Quand prescrire ces analyses ?
• Groupage ABO-RH1 (Rhésus D) : avant toute transfusion potentielle en l'absence d'un document
déjà validé.
• Recherche d'anticorps anti-érythrocytes : dans les 72 heures qui précèdent une transfusion.
• Epreuve directe de compatibilité : dès l'apparition d'un anticorps anti-érythrocytaire.
• Phénotypage RH-KEL1 : jeune fille ou femme avant la ménopause, patients devant recevoir des
transfusions itératives, patients à greffer, patients présentant un anticorps irrégulier.
• Phénotypage élargi : patients devant recevoir des transfusions itératives, patients à transplanter,
patients présentant un anticorps irrégulier dans un des systèmes concernés.
Prescrire les analyses en vue de détecter une allo-immunisation post-transfusionnelle
Ce point repose sur la prescription d’une RAI trois mois après le dernier épisode transfusionnel (deux
fois par an pour les transfusions itératives) conformément aux dispositions réglementaires.
6 - Enoncer les gestes qui s’imposent devant une transfusion mal tolérée
Les signes possibles traduisant la mauvaise tolérance d’une transfusion sont : hyperthermie avec ou
sans frissons, agitation, sensation de chaleur, douleurs lombaires ou surtout thoraciques, hypotension
voire collapsus, plus rarement hypertension, nausées ou vomissements, diarrhée, bouffées de
chaleur, dyspnée, pâleur, sensation de prurit ou d’urticaire, saignements (en particulier aux points
d’injection), tachycardie.
L’observation d’un ou plusieurs de ces signes impose :
• L'arrêt immédiat de la transfusion, l'appel du médecin de proximité,
• Le maintien d’une voie d’abord pour la perfusion d’un soluté ;
• Un examen clinique incluant la prise de la température, de la pression artérielle, la mesure de la
fréquence cardiaque, l’examen des urines ;
• La saisie de l’unité en cours de transfusion, des tubes de sang disponibles et des contrôles
effectués;
• La mise en place des mesures thérapeutiques immédiates (réanimation) ;
• La transmission des unités de sang au laboratoire de bactériologie en cas de suspicion d’accident
par contamination bactérienne, au laboratoire d’immuno-hématologie en cas de suspicion d’accident
immuno-hémolytique (accompagnées de prélèvements du malade), en informant les correspondants
de l’établissement de soins et de l'établissement de transfusion qui pourront coordonner ces actions et
en diligenter d’autres en fonction des observations cliniques.
• L’ensemble des observations fera l’objet d’une déclaration dans les 48 heures au réseau d’hémovigilance (Fiche d'incident transfusionnel : FIT).
7 - Enoncer les principaux accidents immunologiques de la transfusion sanguine
- Les réactions immuno-hématologiques
graves.
Presque exclusivement dues à un conflit immunologique entre les antigènes présents sur les
membranes des hématies transfusées et les anticorps présents dans le plasma du patient.
Les anticorps concernés sont : les anticorps naturels du système ABO ; les anticorps immuns
irréguliers des systèmes Rhésus, Kell, Duffy, Kidd, MNS, et les anticorps naturels ou immuns dirigés
contre des antigènes fréquents.
Elles sont dues le plus souvent au non-respect, par les établissements de soins, des procédures
transfusionnelles standardisées, notamment : erreur d’identification des prélèvements sanguins ; nonrespect
des examens biologiques pré-transfusionnels ; erreur d’attribution des unités de sang et/ou
mauvaise réalisation du contrôle ultime au lit du malade, qui est obligatoire pour la prévention d’une
incompatibilité ABO.
Ainsi, ces accidents sont provoqués soit par un non-respect de la compatibilité dans le groupe ABO
(toujours par erreur grossière de procédure), soit par la méconnaissance d’une allo-immunisation, mal
ou non recherchée.
• Le risque majeur est un choc avec collapsus, apparaissant dans les minutes ou les heures qui
suivent la transfusion, souvent compliqué de CIVD, d’insuffisance rénale ou respiratoire aiguë. Un
ictère hémolytique peut survenir de manière précoce (le lendemain), avec quelquefois retentissement
rénal, ou retardé, au cinquième ou au sixième jour (ce qui signe dans ce cas la réactivation d’un
anticorps).
• D’autres cas sont moins dramatiques : simple inefficacité de la transfusion, qui doit faire demander
une enquête immunologique.
- L’incompatibilité protéique
chez un receveur déficitaire congénital en IgA.
- L’oedème pulmonaire lésionnel post-transfusionnel
produit sanguin transfusé, il met en jeu le pronostic vital.
- L’allo-immunisation anti-leucoplaquettaire
produits sanguins labiles). Elle se manifeste par de violents frissons et une hyperthermie, et survient
souvent dès le début de la transfusion, et surtout après transfusion de concentrés plaquettaires chez
des sujets immunisés par des transfusions antérieures ou des grossesses.
- La "réaction de greffon contre l’hôte" post-transfusionnelle
de cellules immunologiquement compétentes apportées par le sang du donneur à un receveur en
immunodépression profonde.
- L’immunisation de l’hémophilie A au facteur VIII
C’est un problème fréquent qui complique le traitement des hémophiles A. Il justifie la recherche
régulière des anticorps anti-VIII acquis. En cas d’immunisation faible, il est possible d’obtenir un niveau de facteur suffisant en augmentant notablement les doses de facteur VIII administrées.
- Les réactions allergiques
bénignes (érythème, prurit, urticaire, frissons, hypothermie passagère), qui cèdent aux antihistaminiques
; quelquefois ce sont des réactions plus inquiétantes : oedème de Quincke, crise d’asthme.
8 - Enoncer les principaux accidents non immunologiques de la transfusion sanguine
- Accidents infectieux
o virus connus (virus d’hépatite B et C, VIH) :
risque résiduel devenu infime en raison du dépistage spécifique ;
o virus encore inconnus et agents transmissibles non conventionnels (prions) : risque difficile à
apprécier.
• Infection bactérienne par contamination bactérienne du produit sanguin transfusé :
devenue aujourd'hui la principale contamination infectieuse transfusionnelle (et la plus mortifère), elle peut
entraîner un choc septique ou endotoxinique immédiat et grave.
• Transmission de parasitoses :
paludisme (rare en raison d’une prévention spécifique).
- Accidents de surcharge
- Complications des transfusions massives :
manifestations à type de paresthésies, de tremblements, de troubles du rythme cardiaque.
• Risque hémorragique par dilution des plaquettes et des facteurs de coagulation.
Hémochromatose post-transfusionnelle chez les malades polytransfusés chroniques en concentrés
érythrocytaires.
9 - Enoncer les principales maladies transmissibles par la transfusion
Maladies virales
• Hépatites virales B et C et infection par le VIH : risque extrêmement réduit avec les produits
sanguins labiles, en raison des moyens de prévention (sélection des donneurs de sang et dépistages
biologiques) ; risque théoriquement nul avec les produits stables en raison de la viro-atténuation par
les solvants-détergents.
1 don sur 1 700 000
1 don sur 3 150 000
HBs (Hépatite B)
1 don sur 640 000
VHC (Hépatite C)
1 don sur 1 560 000
1 don sur 10 000 000
• Infection par le HTLV-I et par le cytomégalovirus : risque de 1 à 2/10 000 000 dons
• Infection par le parvovirus B19 : risque faible avec les produits sanguins labiles et préoccupant
uniquement chez certains receveurs (malades immunodéprimés, femmes enceintes, malades atteints
d’hémolyse chronique).
Maladies bactériennes
Risque de choc endotoxinique en cas de contamination accidentelle de la poche de sang par une
bactérie.
Maladies parasitaires
• Paludisme : risque 1 cas en 4 ans en raison d’une prévention spécifique.
• Toxoplasmose : risque exceptionnel, préoccupant uniquement chez les receveurs
immunodéprimés.
• Risques beaucoup plus importants en pays d'endémie : leishmaniose, trypanosomiase…
Risques émergents
• Le West Nile Virus (WNV) peut être transmis par transfusion. Des cas d'encéphalopathies ont été
documentés aux Etats-Unis d'Amérique.
Agents non conventionnels
• Les prions responsables de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou variant de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) sont transmissibles par transfusion sanguine comme le démontre les
expérimentations animales et des cas ont été rapportés en Grande-Bretagne.
10 - Enoncer les conditions d’un don du sang standard et les motifs d’exclusion
Le don du sang standard est autorisé dans le cadre d’un entretien avec un médecin de
l’Etablissement de transfusion sanguine ayant reçu une formation spécifique validée, cet entretien a
deux objectifs : s’assurer de la bonne tolérance, par le donneur, d’un prélèvement de 400 à 500 mL ;
s'assurer auprès du donneur que le sang offert peut servir à la préparation de produits sanguins sans
risque pour le malade receveur.
C'est au cours de l'entretien médical que le médecin qualifié assure la sélection des donneurs.
Les conditions réglementaires suivantes doivent être remplies par le donneur :
• être âgé de 18 à 65 ans,
• être en bonne santé,
• peser au moins 50 kg,
• ne pas avoir reçu l’un des traitements suivants : transfusion sanguine, greffe de tissu ou d’organe,
hormone de croissance, intervention chirurgicale (le délai après une intervention chirurgicale, une
anesthésie générale peut varier entre un et six mois en fonction de la nature de l’intervention),
• ne pas avoir dans sa famille une personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob,
• ne pas avoir subi dans les six derniers mois un examen endoscopique (coloscopie, coelioscopie,
etc),
• ne pas avoir séjourné, depuis moins de quatre mois, dans un pays où sévit le paludisme,
• ne pas avoir séjourné plus d’un an en Grande-Bretagne entre 1980 et 1996 (tous séjours cumulés),
• ne pas présenter de signe d’infection au moment du don ou dans les six jours qui le précèdent.
Les médicaments sont rarement une contre–indication au don : c’est le plus souvent la pathologie
pour laquelle ils sont prescrits qui n’autorise pas le don.
De plus, certaines situations peuvent augmenter le risque d’exposition aux maladies virales : la notion
de multipartenariat sexuel, de relations homosexuelles masculines, de consommation (même restée
unique) de drogue, la notion d’activité sexuelle en zone d’endémie, la notion d’un partenaire concerné
par une ou plusieurs des situations précédentes. Enfin, toute relation sexuelle avec un nouveau
partenaire ou un partenaire occasionnel justifie un délai minimum de quatre mois avant de pouvoir
donner du sang.
Toute séropositivité (VIH, VHB, VHC) du donneur ou du partenaire sexuel est naturellement une
cause d’exclusion du don de sang.
11- Connaître les gestes qui s’imposent après toute transfusion
Sortie du malade
• Information orale et écrite du malade.
• Document écrit spécifiant les produits sanguins reçus.
• Prescription post-transfusionnelle : tests immuno-hématologie et sérologiques quatre mois après la
transfusion : RAI, anticorps anti-VIH, anti-VHC, taux d’ALAT et éventuellement anticorps anti-HBc et
antigène HBs. En cas de séroconversion, le médecin ayant en charge le patient doit alerter sans délai
le correspondant d’hémovigilance de l’établissement de soins afin que soit établie une FIT et initier
l’enquête transfusionnelle.
Mise à jour des dossiers transfusionnels et d’hémovigilance en fonction des résultats biologiques
pré et post-transfusionnels (inmmuno-hématologiques, sérologies, examens réalisés en cas d’incident
transfusionnel).
Suivi post-transfusionnel
• Faire un contrôle de la NFS après transfusion de CGR ou de Plaquettes pour vérifier l’efficacité
transfusionnelle
• Surveillance d’un accident différé (hémolytique ou infectieux).
• Recherche d’une allo-immunisation (RAI).
• Surveillance d’une iatrogénie à long terme : hémochromatose, maladie infectieuse transmissible.
Pour chaque accident ou incident, signaler l'événement au correspondant d'hémovigilance de
l'établissement de soins, qui remplira une FIT, même si l’imputabilité est incertaine.
12 - Connaître les groupes sanguins erythrocytaires utiles en transfusion sanguine et responsables d’alloimmunisation foeto-maternelle
Les groupes sanguins jouent un rôle important en raison des anticorps dont ils peuvent induire la
production et qui peuvent être à l'origine d'accidents transfusionnels ou d'accidents d'alloimmunisation
foeto-maternelle.
- Le système ABO
car il existe de façon naturelle des anticorps dirigés contre les antigènes A ou B non exprimés sur les
globules rouges. Les gènes codant pour ABO selon leur appariement génétique conduisent à 4
phénotypes A, B, O, AB..
Les génotypes sont les suivants :
Le phénotype A correspond au génotype AA ou AO.
Le phénotype B correspond au génotype BB ou BO.
Le phénotype O correspond au génotype OO.
Le phénotype AB correspond au génotype AB.
La nature des anticorps du sujet dépend de son phénotype. Ainsi :
Les sujets A ont un anti-B.
Les sujets B ont un anti-A.
Les sujets O ont un anti-A et un anti-B.
Les sujets AB n'ont pas d'anticorps naturels réguliers
La fréquence de ces phénotypes en Europe est la suivante :
A = 45 %, O = 43 %, B = 9 %, AB = 3 %
- Le système RH (Rhésus)
classiques sont, dans l'ordre d'immunogénicité : RH1(D), RH2(C), RH3(E), RH4(c), RH5(e). Ces
antigènes dépendent de deux locus étroitement liés qui codent respectivement, l'un pour l'antigène
RH1, l'autre pour les deux systèmes alléliques RH2,4 (Cc), RH3,5 (Ee).
Le groupe RH standard comporte deux phénotypes définis par la présence ou l'absence de RH1 : la
présence de RH1 correspond à Rh positif (Rh+), 85 % des individus ; son absence correspond à Rh
négatif (Rh-), 15 % des individus.
Les sujets Rh négatifs (RH –1) autrefois d.
Les antigènes RH2,4 (Cc) d'une part et RH3,5 (Ee) d'autre part sont alléliques.
Les gènes du système rhésus sont en déséquilibre de liaison, les trois haplotypes les plus fréquents
chez les caucasiens étant DCe (41 %), dce (39 %), DcE (13 %).
Sur une carte de groupe sanguin, le phénotype rhésus est indiqué de la façon suivante :
• Groupe standard : Rh + ou –
• Phénotype : RH1 ou RH–1 (D+/-), RH2 ou RH–2 (C+/-), RH3 ou RH–3 (E+/-), RH4 ou RH–4 (c+/-),
RH5 ou RH–5 (e+/-)
Ainsi, les phénotypes suivants peuvent s'interpréter de cette manière :
• D-, C-, c+, E-, e+ : RH -1, -2, -3, 4, 5 —> Rh- dce/dce homozygote
• D+, C+, c+, E-, e+ : RH 1, 2, -3, 4, 5 —> Rh+ DCe/dce (le + probable)
• D+, C+, c-, E-, e+ : RH 1, 2, -3, -4, 5 —> Rh+DCe/DCe (id.)
• D+, C+, c+, E+, e+ : RH 1, 2, 3, 4, 5 —> Rh+ DCe/DcE (id.)
• etc.
Il n'y a pas d'anticorps anti-RH naturels ; tous sont des anticorps irréguliers, secondaires à une
grossesse ou à une transfusion incompatible. L'antigène RH1 est très immunogène et doit toujours
être respecté lors d'une transfusion de CGR. Lorsqu'on transfuse du sang phénotypé compatible, on
respecte l'ensemble des antigènes du système RH.
- Le système Kell
anticorps anti- KEL1, sont immuns et irréguliers) ; 90 % des individus sont KEL : -1,2 (kk), 9,8 % sont
KEL1 :1,2 (Kk). Le phénotype KEL : 1,-2 (KK) est exceptionnel. On évite l'immunisation anti- KEL1 en
transfusant du sang phénotypé KEL-1.
- Le système Duffy
%), FY2 (Fyb+) (37 %), FY :1,2 (Fya+b+) (48 %). Les anticorps anti-FY sont des anticorps irréguliers
que l'on doit dépister ou prévenir chez les polytransfusés ; 65 % des sujets noirs sont FY :-1,-2 (Fya-b-
), mais ils ne s'immunisent que très rarement.
- Le système Kidd
%), JK2 (Jkb+) (22 %), JK : 1,2 (Jka+b+) (50 %). Les anticorps anti-JK sont des anticorps irréguliers
que l'on doit dépister ou prévenir chez les polytransfusés.
- Le système MNSs
haplotypes sont MS, Ms, NS, Ns.
Anticorps : rares anticorps irréguliers allo-immuns anti- MNS3 (S) (dangereux) ; rares anticorps
naturels anti-MNS2 ou anti- MNS1 (peu dangereux).
- Le système P
souvent un anti-P1 naturel et peu dangereux ; les sujets Pk ou p peuvent avoir des anticorps
dangereux naturels, respectivement anti-P, et anti-Tja (P, P1, Pk).
- Le système Lewis
sans danger.
- Immunisation foeto-maternelle
hémolytique du nouveau-né par passage des anticorps naturels chez le foetus. Ceux-ci détruisent les
hématies foetales, une anémie et une souffrance foetale.
D'autres allo-immunisations materno-foetales peuvent être responsables de MHNN ,maladie
hémolytique du nouveau-né (Kell, Kid, MNS).
fa-
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Re: Transfusion sanguine et produits dérivés du sang indications, complications. Hémovigilance
bonjour fa
merci bien pour cet exellent partage
merci bien pour cet exellent partage
hadjora- Admin
-
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Localisation : Saint Arnaud
Re: Transfusion sanguine et produits dérivés du sang indications, complications. Hémovigilance
merci pour le passage
fa-
Messages : 91
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Date d'inscription : 24/10/2009
Age : 41
Localisation : CHU ibn rochd
Re: Transfusion sanguine et produits dérivés du sang indications, complications. Hémovigilance
Excellent post fa..merci
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