Human Papilloma Virus (HPV) : Impliqué aussi dans « d’autres cancers »

par hadjora Mer 21 Avr 2010 - 11:45

Au cours de sa 15e Conférence annuelle, le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) a présenté un rapport qui montre que les HPV sont impliqués, aussi dans d’autres cancers : Si Human Papilloma Virus (HPV) est l’agent microbien responsable de l’émergence de la plupart des cas de cancer du col de l’utérus, ce qui a justifié le développement d’un test de dépistage pratiqué dans les laboratoires de biologie médicale, et d’un vaccin dirigé notamment contre les HPV 16 et 18, impliqués dans au moins 70 % des cancers du col de l’utérus, les HPV seraient impliqués dans le carcinome anal, les cancers de la tête et du cou.

Ce constat remet en question le dépistage des HPV, pour l’instant essentiellement gynécologique, et les recommandations pour la pratique clinique, y compris les traitements.

Concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus par le frottis (ou écouvillonnage), dit « Pap test» aux Etats-Unis (d’après le nom de son inventeur le Dr Georges Papanicolaou, dans les années 1940), il s’agit, a rappelé un orateur, d’une des plus grandes success stories de la médecine, car à ce jour toutes données confirment qu’il y a une décroissance régulière des décès depuis les années 1980.

Le lien entre HPV et cancer du col de l’utérus est apparu dans les années 1970, en raison d’une part de la fréquence des verrues génitales (papillomes) en même temps que les cancers du col, d’autre part de l’association entre activité sexuelle et cancer. En 1983, on identifia l’ADN de HPV sur des prélèvements (biopsies) de cancer du col.

A ce jour, on a identifié 120 sérotypes de HPV, dont 19 sont considérés à haut risque encore que l’un deux vaccins actuels ne protège que contre les HPV 16 et 18 cancérogènes, et contre les HPV 6 et 11 responsables de 90 %des verrues génitales. L’autre vaccin n’a été développé que contre HPV 16 et 18. Leur pratique est généralement conseillée chez les filles de 11 à 12 ans. Comme dit le proverbe : «une once de prévention vaut une livre de traitement » (An ounce of prevention is worth a pound of cure), ou mieux vaut prévenir que guérir…

La vaccination anti-HPV des garçons est en discussion, car les HPV n’ont pas un tropisme exclusivement féminin… et sont également impliqués dans le cancer du pénis… Effectivement, les infections à HPV sont la cause principale des cancers anogénitaux et oropharyngés. Les sujets les plus à risque du premier sont les sujets séropositifs pour le VIH et les femmes ayant un antécédent de néoplasie du col de haut grade ou de cancer dû à un HPV.

Ce risque est émergent, mais actuellement on ne sait pas encore si la vaccination anti-HPV peut constituer une protection contre le cancer anogénital. Par ailleurs, des efforts sont nécessaires pour améliorer le dépistage précoce de ce cancer, en recherchant la présence de HPV et de néoplasie intra-épithéliale anale de haut grade (HGAIN), lésion précancéreuse montrant sur biopsie (pratiquée sous anuscopie) des similitudes tissulaires sous le microscope avec les lésions précancéreuses du col de l’utérus.

Des recommandations professionnelles sur le dépistage et le traitement de HGAIN sont attendues. Mais il semblerait qu’aux Etats-Unis il n’y ait pas assez de proctologues compétents dans ce domaine… De même, pas encore de recommandations quant à l’utilisation du vaccin anti-HPV pour prévenir les cancers de la tête et du cou attribuables aux HPV 16 et 18… mais aussi à une consommation excessive d’alcool et de tabac, pour lesquels on dispose de recommandations de modération ou de suppression...

On trouve sur le site du National Comprehensive Cancer Network, les NCCN Guidelines

développées et mises à jour selon les données « evidence-based » les plus récentes, avec jugement d’experts pluridisciplinaires de toutes les institutions et organisations affiliées au NCCN. Il y en a pour les professionnels, et pour le public.

Source : BusinessWire, NCCN (recommandations