Le risque de SDRA en postopératoire serait influencé par le volume des liquides perfusés pendant l’intervention
2 participants
Page 1 sur 1
Le risque de SDRA en postopératoire serait influencé par le volume des liquides perfusés pendant l’intervention
Le risque de SDRA en postopératoire serait influencé par le volume des liquides perfusés pendant l’intervention
On connaît certains facteurs de risque iatrogéniques favorisant le développement d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) en unité de soins intensifs. Les plus communément admis sont les cas de balance hydrique positive, une ventilation à volume courant élevé (TV), des pressions hautes au niveau des voies aériennes, et la transfusion de nombreuses unités de produits sanguins. Cependant peu d’études ont examiné le rôle de ces différents facteurs durant la période peropératoire quant au le risque de survenue postopératoire d’un SDRA.
Cette étude a analysé les cas des patients admis en soins intensifs en postopératoire avec une insuffisance respiratoire aiguë hypoxémique et nécessitant une ventilation mécanique. L’existence d’un SDRA dans les 7 premiers jours postopératoires a été établie sur les critères classiques définis lors de la conférence de consensus tenue à ce sujet (détresse respiratoire d’origine autre que cardiogénique avec des opacités radiologiques alvéolaires diffuses et un rapport PaO2/FiO2 inférieur ou égal à 200). Les informations concernant la période opératoire (les paramètres ventilatoires rapportés au poids idéal et à la taille, le volume de perfusion ou le nombre de produits sanguins transfusés) ont été obtenues à partir des dossiers d'anesthésie.
Sur 89 patients atteints d'insuffisance respiratoire aiguë postopératoire, 25 ont développé un SDRA. Les sujets avec SDRA sont un peu plus âgés (55 ans vs. 44) mais de façon non significative et sont un peu plus souvent atteints d’une pneumonie ou d’un sepsis en période postopératoire (68 % vs. 47 %, p=0,07).
Comparativement et après ajustement sur le score de gravité (APACHE II), les opérés qui ont reçu un volume perfusé supérieur à 20 mL / kg / h en salle d'intervention ont un risque 3,8 fois plus élevé d’avoir un SDRA que ceux qui ont reçu moins de 10 mL / kg / h de perfusion (intervalle de confiance à 95 % 1,1-13,3 p=0,04). Les patients pour lesquels les volumes de perfusion s’est situé entre 10 et 20 mL / kg / h ont un risque relatif à 2,4 (p=0,14). La durée de l’intervention chirurgicale n’est pas associée au risque de SDRA (p=0,90). Le volume courant rapporté au poids corporel idéal (p=0,60) et le nombre d’unités de sang transfusées (p=0,64) ne sont pas différents entre les malades ayant développé un SDRA et le reste des patients.
Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent une relation entre le volume de perfusion en peropératoire et le développement du SDRA, des perfusions un peu trop abondantes en salle d’opération exposant relativement et significativement plus au risque de SDRA . En revanche, il n’a pas été mis en évidence d’effet négatif du nombre de produits sanguins transfusés durant la chirurgie ou des modalités ventilatoires choisies durant l’anesthésie. Des essais prospectifs seront nécessaires pour confirmer ces données.
Dr Béatrice Jourdain
Hughes C et coll. ; Intraoperative Risk Factors for Acute Respiratory
Distress Syndrome in Critically Ill Patients. Anesth Analg., 2010; 111:464-7
On connaît certains facteurs de risque iatrogéniques favorisant le développement d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) en unité de soins intensifs. Les plus communément admis sont les cas de balance hydrique positive, une ventilation à volume courant élevé (TV), des pressions hautes au niveau des voies aériennes, et la transfusion de nombreuses unités de produits sanguins. Cependant peu d’études ont examiné le rôle de ces différents facteurs durant la période peropératoire quant au le risque de survenue postopératoire d’un SDRA.
Cette étude a analysé les cas des patients admis en soins intensifs en postopératoire avec une insuffisance respiratoire aiguë hypoxémique et nécessitant une ventilation mécanique. L’existence d’un SDRA dans les 7 premiers jours postopératoires a été établie sur les critères classiques définis lors de la conférence de consensus tenue à ce sujet (détresse respiratoire d’origine autre que cardiogénique avec des opacités radiologiques alvéolaires diffuses et un rapport PaO2/FiO2 inférieur ou égal à 200). Les informations concernant la période opératoire (les paramètres ventilatoires rapportés au poids idéal et à la taille, le volume de perfusion ou le nombre de produits sanguins transfusés) ont été obtenues à partir des dossiers d'anesthésie.
Sur 89 patients atteints d'insuffisance respiratoire aiguë postopératoire, 25 ont développé un SDRA. Les sujets avec SDRA sont un peu plus âgés (55 ans vs. 44) mais de façon non significative et sont un peu plus souvent atteints d’une pneumonie ou d’un sepsis en période postopératoire (68 % vs. 47 %, p=0,07).
Comparativement et après ajustement sur le score de gravité (APACHE II), les opérés qui ont reçu un volume perfusé supérieur à 20 mL / kg / h en salle d'intervention ont un risque 3,8 fois plus élevé d’avoir un SDRA que ceux qui ont reçu moins de 10 mL / kg / h de perfusion (intervalle de confiance à 95 % 1,1-13,3 p=0,04). Les patients pour lesquels les volumes de perfusion s’est situé entre 10 et 20 mL / kg / h ont un risque relatif à 2,4 (p=0,14). La durée de l’intervention chirurgicale n’est pas associée au risque de SDRA (p=0,90). Le volume courant rapporté au poids corporel idéal (p=0,60) et le nombre d’unités de sang transfusées (p=0,64) ne sont pas différents entre les malades ayant développé un SDRA et le reste des patients.
Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent une relation entre le volume de perfusion en peropératoire et le développement du SDRA, des perfusions un peu trop abondantes en salle d’opération exposant relativement et significativement plus au risque de SDRA . En revanche, il n’a pas été mis en évidence d’effet négatif du nombre de produits sanguins transfusés durant la chirurgie ou des modalités ventilatoires choisies durant l’anesthésie. Des essais prospectifs seront nécessaires pour confirmer ces données.
Dr Béatrice Jourdain
Hughes C et coll. ; Intraoperative Risk Factors for Acute Respiratory
Distress Syndrome in Critically Ill Patients. Anesth Analg., 2010; 111:464-7
hadjora- Admin
-
Messages : 813
Sympho : 1779
Date d'inscription : 28/10/2009
Age : 38
Localisation : Saint Arnaud
Re: Le risque de SDRA en postopératoire serait influencé par le volume des liquides perfusés pendant l’intervention
Excellent partage Hadjoura,merci pour ces informations .
nour elhouda-
Messages : 330
Sympho : 485
Date d'inscription : 13/09/2010
Localisation : algérie
Sujets similaires
» Autisme : l’âge avancé de la mère serait un facteur de risque
» L'exercice physique pendant la grossesse diminuerait le risque de poids de naissance excessif
» Les tests de « stress » cardiaque avant l’intervention : pas pour tout le monde
» DÉVELOPPEMENT : Les nourrissons sont capables d'apprendre pendant leur sommeil
» HYPERTENSION RESISTANTE ? Une nouvelle technique d'intervention
» L'exercice physique pendant la grossesse diminuerait le risque de poids de naissance excessif
» Les tests de « stress » cardiaque avant l’intervention : pas pour tout le monde
» DÉVELOPPEMENT : Les nourrissons sont capables d'apprendre pendant leur sommeil
» HYPERTENSION RESISTANTE ? Une nouvelle technique d'intervention
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum